Rédigé par Edgar et publié depuis
Overblog
Nous sommes à deux jours d'une concrétisation bien triste de cette maladie de nos élites : la lassitude à l'égard de la démocratie.
Comme dans les années 30, où les dandys oxfordiens cambridgiens (merci à M...) travaillaient pour Moscou, alors que les élites allemandes et parfois françaises se tournaient vers Hitler, la simple démocratie paraît insuffisante à nos maîtres.
Lundi, ils s'assoieront donc majoritairement sur une décision claire du peuple français, exprimée le 29 mai 2005 après de longs et approfondis débats.
Certes, l'Union européenne n'est pas - encore ? - totalitaire, mais la démocratie est une force de rappel aux réalités (c'est d'ailleurs pour cela qu'Amartya Sen la juge indispensable à un développement économique durable). Elle évite les dérives qu'un slogan aussi vague que "l'Europe est notre avenir" peut laisser entrevoir.
Les amarres seront donc larguées lundi, notre Constitution sera adaptée pour faire place au Traité de Lisbonne. Que chaque député et sénateur qui participera à ce forfait sache que son nom restera peut-être dans l'histoire, lorsqu'il faudra refaire l'histoire d'un désastre.
C'est bien pessimiste ce que j'écris là ? Rien ne peut sortir de bon qui sera issu d'une telle rupture avec un principe aussi fragile et pourtant nécessaire que l'expression de la volonté générale par le suffrage universel.
Lundi, le Parlement français, réuni en Congrès, décidera - ou non - qu'au dessus de l'Europe il n'y a rien, plus de principe modérateur.