La lettre volée

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La dictature du Oui par Ulrich Beck

L'Europe d'Ulrich Beck

Ulrich Beck est un sociologue contemporain, au sujet duquel je ne sais qu'une chose : sa notion du risque comme nouvel impératif moderne a eu les faveurs du Medef, via Denis Kessler et François Ewald.

Un article de lui, "Pour relancer l'Europe", dans Le Monde du 22 avril m'incite à penser que la lecture de son oeuvre est dispensable.
Il y énonce en effet que pour faire avancer l'Europe face à "l'insupportable légèreté du non", il faut faire revoter tout le monde, et que les pays qui voteront Non perdent leurs subventions et se voient dotés d'un statut inférieur aux autres. Voilà une bien éclairante conception de la démocratie, au pays du Oui.

Ce mépris absolu pour ceux qui ne pensent pas comme lui se reflète dans son style, tout en affirmations abruptes et fumeuses. Vous apprendrez ainsi que les citoyens européens se sont vus proposer, à travers la Constitution, "de transformer leur statut d'ombres en droits à la liberté". De là à penser que Beck souhaite que ceux qui ont voté Non retournent dans l'ombre, il n'y a qu'un pas. Et de l'ombre à Nuit et brouillard, il y a un autre pas, que je franchis, car j'en ai assez des soupçons de social nationalisme lorsqu'il s'agit du Non, alors que de si éminents partisans du Oui emploient des arguments à faire frémir tout démocrate. Les ombres d'Ulrich beck me font peur.

Le reste de l'article est flou, fade, arrogant. Que conclure de sentences telles que "la laïcité contienntale se trouve confrontée au jeu d'échanges simultanés et non-simultanés des religions mondiales qui s'opposent, s'apposent et se composent" ?

L'article d'Ulrich Beck est donc au mieux naïf, au pire c'est un appel au fascisme que Le Monde n'aurait pas dû laisser  passer aussi aisément.
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