La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Le bêtisier de Ségolène

"Bien sûr que je me sens plus proche du modèle scandinave même s'il faut arrêter de raisonner en termes de « modèles ». C'est un raisonnement typiquement masculin." (Nouvel Observateur, 6 avril 2006)

Double bourde de la part de Madame Royal : c'est d'une part refuser un débat bien réel (auquel, Dominique Méda - une femme ?! - vient de consacrer un livre) et d'autre part c'est sous-entendre que ma fois tout est bien compliqué pour ces pauvres hommes mais que grâce au bon sens bien de chez nous de Dame Royal, tout va s'arranger. Nous autres hommes, savons de toute façon d'ores et déjà quelle considération la présidente Royal nous portera : nous sommes des emmerdeurs, et sans nous le monde des femmes serait plus simple.

Bref, voulant retrouver cette citation navrante de Ségolène que j'avais lue, je suis tombé sur une liste complète de platitudes et de clichés satisfaits de notre dame patronnesse nationale.  Je la recopie avant que la page ne disparaisse. L'ensemble est affligeant...

Si l’ordre Royal venait à régner… (par Arnaud311)

1) L’économique et le social : vive Blair !
L’Europe : PRIVATISER les cantines scolaires si le NON l’emporte

"Si cette Constitution n'est pas adoptée, la base juridique qui permet la protection des services publics disparaîtra." (Le Monde, 29 mars 2005)

« Si le Non l’emporte, je serai obligée de privatiser les cantines scolaires du Poitou – Charentes » (Mots Croisés - France 2 – 16 mai 2005)

L'Inspiration politique : vive Tony Blair

"Il n'y a pas de tabou. Il faut être curieux de tout et essayer ce qui marche. Certains ont tort en France de caricaturer. Je n'oublie pas que Tony Blair a gagné les jeux Olympiques et que nous les avons perdus. Dans les dossiers français, j'ai vu beaucoup d'arrogance et peut-être une vision passéiste de ce qu'est la France. Blair a été beaucoup plus offensif sur l'identité multiculturelle du Royaume-Uni." (Salon de la mode internationale de la chaussure  - MIDEC, 3 février 2006)

"Je maintiens ce que j'ai dit sur Tony Blair. On ne doit pas être sclérosés et enfermés dans des référents idéologiques qui nous empêchent de faire bouger les lignes." (Le Parisien, 23 février 2006)

L'alternance 2007 : ne pas défaire ce qu’a fait la droite

"Il est devenu insupportable de défaire la nuit ce que Pénélope a fait le jour ! Je ne déferai pas pour le plaisir ce qu'a fait la droite. J'essaierai de régler les problèmes avec un souci d'efficacité tout en étant au clair avec les valeurs de la gauche." (Le Parisien, 23 février 2006)

Villepin : plus social que Sarkozy

"Je suis très frappée par le discours très marqué à droite de Nicolas Sarkozy, à La Baule. Villepin est plus social." (Le Monde, 7 septembre 2005)

Le modèle social : pour une solution libérale POUR EN FINIR AVEC L’ULTRA ETATISATION

Lors d'un débat à l'Institut Montaigne : "Je crois que ce qui nous rassemble, ce n'est pas seulement une aimable conversation d'experts, mais c'est de changer radicalement le modèle européen. [...] Toutes les opinions publiques doivent désormais admettre, une bonne fois pour toutes, que le processus de destruction – créatrice est désormais incontournable. [...] On freine ce processus de destruction créatrice, alors que par des libertés nouvelles on devrait l'accompagner, l'orienter, voire même l'accélérer." (21 novembre 2005)

"C'est la motivation individuelle au travail qui fait la croissance. [...] Des chefs d'entreprises [... n'innovent plus] parce qu'ils ont le sentiment d'une accumulation de réglementations qui les paralysent. [...] En effet, il faut donner davantage de libertés, en effet il faut mettre fin à un certain nombre d'archaïsmes en matière de réglementations. [...] On est dans un système ultra étatisé, ultra administré." (Institut Montaigne, 21 novembre 2005)

La question sociale : gérer la démotivation des cadres

"Lorsque aujourd'hui on observe la démotivation des cadres au travail, on sait que la démotivation au travail, qui se nourrit de la peur de la précarité, crée de l'anti-croissance, crée aussi les violences urbaines. [...] La démotivation massive des cadres : je le répète parce que je crois que c'est un symptôme grave dans nos sociétés." (Institut Montaigne, 21 novembre 2005)

Les 35 heures : poursuivre les « assouplissements » de la droite
 
"Nous ne devons être bloqués sur aucun sujet, comme les 35 heures par exemple." (Financial Times, 2 février 2006)

"Il y a déjà eu des assouplissements avec la possibilité d'heures supplémentaires, d'autres méritent réflexion. C'est possible d'ouvrir des portes et des fenêtres. Il y a des salariés qui ont envie de travailler plus et cette liberté-là doit leur être donnée. A condition bien sûr que ce soit en accord avec les partenaires sociaux et que ce ne soit pas imposé." (Le Parisien, 23 février 2006) [Sarkozy dit mot pour mot la même chose !]

Le CPE : HESITER à EXIGER SON RETRAIT

"Il faut savoir ce qu'on met à la place avant d'avoir un discours sur l'abrogation." (Le Point, 6 avril 2006)

Ségolène Royal, présidente de région, craint surtout les risques que le CNE et le CPE font courir aux... entreprises :

"Il serait paradoxal de subventionner un contrat qui expose l'entreprise à des coûts supplémentaires [...] : le gouvernement a précisé, en cas de rupture du CNE, que les aides accordées devraient être remboursées."  (Le Monde, 17 mars 2006)

Son bilan de trois mois de grève contre le CPE :

"L'image de la France est, après la révolte des banlieues, une nouvelle fois très dégradée. C'est mauvais pour la croissance économique." (Paris Match, 6 avril 2006)

2) Les valeurs : vite, l’ordre moral !

L'école : transformer les enseignants en animateurs de vie scolaire et faire les 35 HEURES A L’ECOLE

" Les parents ne doivent plus être exclus de l'école, mais associés étroitement à sa vie." (Femme actuelle, 27 février 2006)

"Il faut passer un pacte avec les organisations syndicales d'enseignants, qui porterait en particulier sur le changement de méthode et de travail. Une évolution du rôle et du métier des enseignants est nécessaire. Ceux-ci ne peuvent plus se contenter de transmettre du ou des savoirs : il leur incombe aussi un rôle d'animateur, de dialogue avec les enfants et les parents. [...] L'extension de la durée hebdomadaire de présence des enseignants dans les établissements scolaires [...] serait une des contreparties d'une plus grande liberté pédagogique. [...] L'emploi du temps des élèves et les rythmes scolaires doivent être totalement revus : la séquence d'une heure de cours ne semble plus vraiment adaptée." (Commission nationale du projet, 18 janvier 2006, cité par Libération, 7 février 2006)

En 1997, ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, elle s'était exprimée sur sa vision de l'Education nationale :

Dénonçant "les corporatismes et les pesanteurs des syndicats de l'éducation nationale" elle déclarait : "Nous [avec Claude Allègre] avons décidé de ne plus faire de cogestion avec les syndicats." (Le Monde, 10 décembre 1997)

Forte de cette expérience, elle annonce son projet en juin 2005 au Conseil national du PS :

"La question de l'école est à mon avis la question majeure. Il va falloir faire une révolution dans le système scolaire." (Nouvel Observateur, 6 avril 2006)

La laïcité : d’abord respecter les religions

"La vraie notion de la laïcité, ce n'est pas le refus des religions, mais le respect de toutes les religions et de ceux qui les pratiquent." (Le Parisien, 23 février 2006)

Le 1er décembre 2003, en plein débat sur le voile, elle déplore que le débat ait "débordé sur la question religieuse". La question du voile et des signes religieux est "un problème délicat" et il faut "éviter de l'aborder de façon trop brutale. Au fur et à mesure que ce débat se déroule, on sent monter un certain malaise et les autres grandes religions sont réticentes. Une décision d'interdiction n'est pas suffisante »

Déjà en 1989, lors de la première affaire du « foulard islamique » dans un collège à Creil, elle déclarait :

"Qu'est-ce qui est le plus inquiétant pour les valeurs françaises ou européennes ? Trois filles qui portent un foulard et qui finissent par l'enlever ou bien le fait que tous les jours des millions d'enfants voient pendant trois heures d'affilée des dessins animés japonais où on s'entretue. [...] Moi je pense que c'est beaucoup plus grave, ce qui se passe à la télévision, et tout le monde s'en fiche."

La mixité : la limiter pour que les filles soient tranquilles

Elle défend d'abord les horaires d'accès réservé aux femmes dans les piscines municipales, demandés par les associations islamistes :

"Dans certains cas, si les municipalités le font, c'est peut être que ça correspond à une demande. Les femmes enceintes ou les filles qui se font embêter à la piscine par les garçons, ça mérite d'être regardé." (interview sur RTL, citée par D. Bernard, op.cit)

A l’école, elle suggère de "réfléchir à des aménagements d'espaces non mixtes, des moments d'accalmie. Lors des cours d'éducation sexuelle par exemple, c'est indispensable. En éducation physique, à la piscine, pourquoi pas. Et même à la cantine qui est un moment fort de déclenchement de violence : on s'y bouscule beaucoup." (Le Parisien, 8 septembre 2003)

La justice : pour des procès spectacles

"Sauf huis clos à la demande des victimes, je suis favorable à la transparence et à la présence des médias pendant les procès. La justice n'est-elle pas rendue au nom du peuple ? [...] Ce drame [Outreau]  a jeté le discrédit sur la justice. Je comprends que cela fasse peur, car, dans un pays, les institutions doivent tenir." (Le Parisien, 23 février 2006).
 
Les valeurs : le terroir ne ment pas et trouver qu’il y a trop d immigres n’est pas être lepeniste

Au Salon de l'Agriculture, "La France a besoin de garder son identité rurale. C'est une identité traditionnelle, mais aussi moderne." (Le Parisien, 1er mars 2006)

"Il faut rétablir un ordre juste par le retour de la confiance" (Nouvel Obs, 6 avril 2006)

A propos de la lepénisation des esprits, elle écrit : "Avoir la nostalgie des « valeurs traditionnelles » ne vaut pas fascisation des cervelles et même trouver qu’il y a « trop d’immigrés » ne signifie pas consentir à leur discrimination." (Le désordre démocratique, sur desirsdavenir.org, 6 avril 2006)

CRISE DE la filière avicole : quand royal veut faire mieux qu’henri IV

" Si chaque famille mange deux volailles par semaine, on peut sauver la filière avicole en région et remettre sur le terrain les 400 emplois perdus depuis le début de la crise. Henri IV faisait la poule au pot le dimanche, nous on double la mise. [...]  Je crois qu'en déclenchant un mouvement, en créant une solidarité, on peut surmonter la crise" (foire avicole des Hérolles, AFP, 29 mars 2006)

3) LE SENS DE SA CANDIDATURE : l’harmonie de la vie

Sa candidature à la désignation pour l’Harmonie de la vie

"Je pense que le moment des femmes est venu, non pas pour les femmes, mais pour l'harmonie de la vie tout simplement, et pour le bonheur des hommes et des femmes." (TF1, 6 avril 2006)

LES MODELES : UN RAISONNEMENT TYPIQUEMENT MASCULIN

"Bien sûr que je me sens plus proche du modèle scandinave même s'il faut arrêter de raisonner en termes de « modèles ». C'est un raisonnement typiquement masculin." (Nouvel Observateur, 6 avril 2006)

LE PROJET COLLECTIF : LA SOMME DES INTERACTIONS ELECTRONIQUES INDIVIDUELLES

"Le citoyen prend la parole individuellement mais, très vite, il entre en interaction avec les autres, et un nouvel espace public se reconstruit, plus complexe donc plus vrai. A moi ensuite, forte de ce collectif reconstitué, de jouer mon rôle de médiatrice de la démocratie républicaine. En proposant une synthèse, de dire ce que je retiens et ce que je ne retiens pas." (Nouvel Obs, 6 avril 2006)



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