La lettre volée

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ETA abat un entrepreneur : vive l'Europe des régions

Le Libé de ce matin consacre quelques lignes à l'assassinat d'un entrepreneur basque. Son crime : participer à la construction d'un TGV : "Ignacio Mendizabal dirigeait Altunia y Uria, une société travaillant sur un chantier honni par les terroristes d'ETA : celui des lignes de train à grande vitesse reliant les trois grandes ville basques, qualifiées par l'organisation armée de "projet dévastateur" cachant "des intérêts étrangers au pays basque". Ces lignes de type TGV favorisent, aux yeux d'ETA, l'intégration ferroviaire de la région avec les réseaux français et ceux du reste de l'Espagne."

Les européens convaincus ne verront là aucun rapport. Mais ils feraient bien de prendre garde à ce que la formidable ouverture sur l'Europe qu'ils ne cessent de vanter, ne se traduise dans la réalité par un non moins formidable repli sur soi, et une litanie de querelles picrocholines. L'union européenne ne cesse de vanter l'Europe des régions : voilà typiquement où cela nous mène.

Et, à propos du TGV, ce n'est pas uniquement pour le libéralisme que l'Union européenne veut l'ouverture du marché ferroviaire : casser les grands services publics nationaux est un objectif en soi, pour progresser vers l'Europe des régions, à la mode Pays basque.


Lire aussi, sur ce blog :

- l'Europe contre le TGV et la SNCF
- l'Europe contre les services publics
- L'europe des régions et l'Europe ethnique
- l'éloge du local archaïque contre le national honni


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G
Sur le fond, un point intéressant, qui d'ailleurs finira certainement par briser le chantier Lyon-Turin : on peut difficilement prétendre faire l'europe en construisant des voies de communication qui traversent les zones de vie de population jusqu'alors laissées isolées par le pouvoir central. TGV ou pas peu importe.Par exemple, je ne serais pas surpris qu'un jour la ligne à haute tension France-Catalogne ne fasse l'objet de haines considérables, si on considère que Perpignan aura attendu 50 ans l'électricité nucléaire de la Loire pour se rendre compte, le jour où elle leur arrive enfin, qu'elle est surtout destinée à être revendue à leurs riches voisins du Sud.
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E
Non Fleetwood, bien des activistes dans chacune des régions que tu cites est ravi de l'activisme basque.Au siècle dernier ce sont les conflits de frontières qui ont provoqué des guerres (l'Alsace-Lorraine, région ou état), pas les méchants états. Ce sont les structures supranationales irréfléchies qui feront les conflits de demain, pas les états qui n'ont pas de revendications frontalières...
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F
Oula, moi simpliste? D'accord, en français j'ânonne des fois, c'est à cause de mon ethnie, ou de ma nationalité, on s'en fout.Je pense que le pays basque est quantité négligeable parmi les centaines de régions en Europe. Catalans, Ecossais, Bretons ou Bavarois sont content de ce qu'ils sont et ça fait du mal à personne. Au siècle dernier, ce sont de régions ou des structures supranationales qui ont foutu la merde, ou des nations et des nationalismes?
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E
on ne peut pas chanter toute la journée les joies du retour au terroir et aux parlers ancestraux et s'étonner le soir d'avoir été entendu, y compris par des gens un peu violents.tout le tralala sur les euro-régions, tu crois que ça n'est pas compris comme un encouragement et une légitimation de la part de l'ETA (entre autres) ?
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D
Non, sérieusement, ici tu fais un amalgame grossier. On ne peut pas lier l'UE avec des pratiques terroristes pareilles.
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E
lesquels nationalistes sont régulièrement encouragés par l'Union européenne, cf. charte des langues régionales etc... lisez mes liens avant d'ânonner des réflexions simplistes.
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F
Quelle confusion, grossière même !Ce ne sont pas des "régionalistes" qui remuent le pays basque, mais tout au contraire des nationalistes, des souverainistes purs et durs...
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