Nous explorons les termes d'un désaccord, pas forcément d'un conflit. Je ne vous résume pas à la tentation de la "procuration" (dit-on comme ça ?) que je crois déceler chez vous, parfois. Et peut-être que ce que je note peut aussi permettre de voir non pas le signe que je serais de mêche avec l'oppression, mais bien un piège dans lequel l'oppression vous tiendrait.Autrement dit : je suis peut-être votre ami.
Une petite mise au point tout de même : je n'ai le pouvoir de faire tondre personne. J'ai juste le pouvoir de résister aux gens qui essaient de me tondre et de tondre la planète.Si un jour le pouvoir revenait à mes amis et aux gens qui pensent à peu près comme moi, je ne m'exilerais peut-être pas (car être un éternel opposant est une facilité d'irresponsable), mais je ne prendrais certainement pas la tête du ministère de la police ou de la justice.C'est en tout cas une stratégie constante des dominants, des tortionnaires, de faire croire que ce sont leurs adversaires, ceux qui résistent à leur férule, qui sont les procureurs et les oppresseurs. C'est en vertu de cette confusion qu'en ce moment l'ordre social s'acharne sur des tas de don-quichottes démunis qu'on dépeint comme de dangereux stalino-fascistes. Moi je suis le mec qui publie à compte d'auteur, et les gens que je critique sont ceux qui publient chez Galligrasseuil et ont à leur disposition tous les grands médias qu'ils veulent. Il faut cesser d'inverser les rôles
F.D : "Même si je sais que votre goût pour Levinas ne vous fera pas souscrire à mon point de vue là dessus."Mauriac aussi. surtout. Et peut-être aussi Genet, parce que je pense qu'il rigolerait aussi d'un "honneur perdu", très rassurant, très propre, très digne. Donc je désapprouve Julia Kristeva; mais je ne fais pas de cette désapprobation un droit de la tondre en place publique sous les crachats d'une foule héroïque. La souffrance et le martyre des peuples ne m'autorisent, à moi, rien. Ils m'obligent.
A ajouter au dossier Royal-Palin (pas Royal-Canin) : l'article http://www.voltairenet.org/article158193.html. Notez notamment ce paragraphe "Cette maternité triomphante exclut tout autant les femmes que les hommes, elle ne s’adresse qu’à des enfants. Le récent appui de la première organisation féministe états-unienne à Obama montre que le principal combat d’arrière garde, face à la toute puissance maternelle, viendra de la femme. Quant à l’homme il s’est, depuis longtemps, placé hors jeu."L'article serait meilleur sans le vocabulaire psychanalytique et sans la faute de grammaire à la fin.
bof chacun a son vécu. Je sais que les donneurs de leçon sont horripilants d'une manière générale. Mais j'aime à me poser en donneur de leçons à l'encontre de contributeurs du Monde et de Libé qui ont eux-mêmes joué les donneurs de leçons pendant 3 décennies et anéanti tout sens critique dans ce pays au service de leur intérêt de caste. La compréhension humaine et l'indulgence ont des limites. Abuser de positions de pouvoir pour légitimer les guerres, c'est-à-dire légitimer la destruction non seulement de vies individuelles mais de sociétés entières, c'est inqualifiable à mes yeux. J'étais à Belgrade en novembre 1999 - où il n'y avait plus aucun médicament dans les hôpitaux - quand Le Monde accusait Chirac d'être trop indulgent à l'endroit des Serbes... Que ces procureurs-là présentent leurs excuses - pour leurs délires sur la Serbie, pour leur silence sur les 1 million de morts causés par l'embargo en Irak etc - et je cesserai de les traiter du haut de ma petite "estrade" solitaire (mais pas si solitaire que ça, car beaucoup de gens au delà de nos frontières pensent d'eux la même chose que moi). Transiger avec l'abus de pouvoir et l'abus de cynisme, c'est devenir cynique soi-même, sous couvert d'intelligence supérieure (la "complexité" du monde) ou charité du coeur. Kategorein veut dire accuser en grec. Et il faut bien des catégories si l'on veut penser. Même si je sais que votre goût pour Levinas ne vous fera pas souscrire à mon point de vue là dessus.
Je vous suis sur les minettes, etc. Et en général je partage ce type d'opinion (sur les gens bien de Gauche qui tapent sur Berlusconni au nom de la morale, etc)."L'honneur perdu", non, et pas uniquement "non" sur le caractère grandiloquent de l'accusation, effectivement très "du haut de l'estrade", pardonnez-moi... Je crois que l'honneur commence précisément quand on l'a perdu et qu'on s'en relève, mais c'est une autre histoire.
Bon vous êtes le premier à avoir fait dériver un adjectif de mon nom, il paraît que ça c'est le début de la notoriété pour un auteur, ça s'arrose... A part ça, c'est vrai que 1999 fut un test de probité très important pour l'intelligentsia européenne, et peu de gens l'ont passé avec succès. Ce qui m'a frappé c'est que ceux qui l'ont raté ont ensuite persévéré sur leur lancée. Premièrement, aucun d'eux n'a reconnu les erreurs commises cette année là (et surtout pas Kristeva - on attend toujours leurs excuses), et, deuxièmement ils ont fait rebelotte à peu près tous les ans sur tous les conflits qui ont suivi.Il faut bien que le procureur que je suis rappelle qu'il existe en droit une notion de délit permanent, à cause duquel aucune prescription n'est possible : par exemple si vous laissez une calomnie publiée sans jamais la retirer d'un site. Les gens qui ont échoué au test de 1999 sont souvent dans cette permanence-là. Ca fait partie de leur arrogance. Donc pas de prescription...Les minettes clintoniennes cultivées qui tapent à coup de mots freudiens sur l'inculte et obscurantiste Palin aujourd'hui, comme elles le faisaient jadis sur Reagan, ne me sont pas beaucoup plus sympathiques que leurs adversaires. Entre Wolfowitz et Brzezinsky, entre les mystiques du Middle West profond et la culture chic du New York Times (ou de Télérama-Kristeva), j'aimerais autant ne pas avoir à choisir. Parce que je crois que ni l'une ni l'autre n'a vraiment les pieds sur terre, ni ne joue un rôle positif pour l'avenir de notre petite humanité.C'est juste ma très humble opinion, of course ...
Frederıc Delorca : bon bon... je ne voulaıs pas soulever non plus une tempete delorcıenne. J avaıs lu cela un peu en bıaıs, depuıs le fın fond... comme vous dıtes. Ca m avaıt semble donner a penser.Sur la questıon de l honneur perdu de Julıa Krısteva : on peut se tromper. on peut evoluer. voır autrement. c humaın. Tout le monde n est pas faıt d un bloc. Je ne comprends pas vos "rappels de casıers judıcıaıre".
Post scriptum : Pour avoir une idée des stupidités que produit le constructivisme culturaliste en matière de "rapports de genre" (comme ils disent) ont peut lire http://heterosexualite.blogs.liberation.fr/ (notez que c'est "made in Libé", ce qui n'est pas étonnant) qui est un condensé de tout ce que la doxa bobo produit sur le sujet, et que Steven Pinker comparait à juste titre au stalinisme
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