Un
billet d'éconoclaste commente un article de Thomas Piketty et Emmanuel Saez. Ces deux auteurs montrent une différence colossale d'évolution entre les salaires des 0,1% revenus les plus élevés, dans deux groupes de pays. Un groupe, au choix, inefficient, ou solidaire - France, Japon - et un groupe au choix efficient ou à injustice croissante - USA, Canada, Royaume-Uni.
Alexandre Delaigue en conclut qu'il faut creuser ce sujet. Il me permettra d'être plus lourdaud : j'y vois la preuve qu'il y a bien des modèles sociaux, des configurations institutionnelles propres à chaque pays, quoi qu'en disent les thuriféraires du
one size fits all et autres
il n'y a pas d'alternative. J'ajouterais même pour aggraver définitivement mon cas, qu'il est bien compréhensible que les 0,1% français n'aient qu'une envie : que la France rejoigne définitivement le cercle de la raison (et du pognon).
Regardez bien les deux graphiques, le modèle social français est dessus :
PS : pour relativiser le soi-disant succès du modèle britannique, on notera que le Royaume-Uni vient d'avouer ceci :
un chiffre "
est rarement mis en avant lorsqu'il s'agit d'examiner le marché de l'emploi britannique. Et [...] n'est pas pris en compte dans les statistiques internationales du chômage. 2,63 millions de Britanniques sont considérés comme malades ou handicapés (Incapacity Benefit), soit 7,4 % de la population active." (
Libération, 26/1/06)
Vous ajoutez 5% de chômeurs, on obtient 12,4% de "chômeurs et handicapés".
En France, c'est 10% de chômeurs et environ 2,5% de titulaires de l'allocation adulte handicapés, soient 12,5% de "chômeurs et handicapés".
12,4% contre 12,5%, personne n'a de quoi crier victoire...