La lettre volée

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Les chiens de garde

Les ouistes sont de tristes sires. Vous pensez qu'ils savoureraient leur victoire ? Non, ça ne leur suffit pas. Maintenant ils veulent du sang, se venger des nonistes qui leur ont fait si peur pendant trois longues années.

Deux chiens de garde du jour, revanchards et intolérants :

- Jean Quatremer, qui trouve que le Gus de Publius commence à les lui chauffer. Donc dès le 5 février 00:32, il demande la fermeture de Publius. Motif : Gus a rédigé un billet expliquant que les récents arrêts de la CJE contre les droits syndicaux peuvent s'appliquer à un conflit récent. Pas de quoi fouetter un chat. (Par ailleurs Mme Domaguil est en train de plancher pour savoir si c'était réellement de la compétence de la CJE de s'exprimer sur le droit de grève, mais les questions de compétence en matière européenne ça fait un moment qu'on s'asseoit dessus chez les ouistes). Voilà donc la prose de M. Quatremer un jour qui aurait dû être pour lui celui d'une grande magnanimité :

 

A Gus: connaissez-vous le montant des subventions européennes et nationales accordées aux pêcheurs et aux sidérurgistes? Connaissez vous le montant des subventions nationales qui sont validées chaque année par la Commission? Non, évidemment. On ne va pas laisser les faits gâcher une belle histoire. Je vois que Publius dérape à nouveau, ça devient répétitif. je pense vraiment qu'il faut fermer Publius et laisser Gus créer son blog.

- Dominique Reynié, qui ce matin estime que Rue 89 s'égare en publiant une tribune d'Etienne Chouard. Chouard découvre que les banques ont le pouvoir de création monétaire et que quand même c'est un privilège un peu exorbitant. Maurice Allais estime depuis longtemps que les banques devraient être nationalisées, pour la partie de leur activité qui conduit à de la création monétaire (cf. ici, un site qui a l'air étonnant même si je n'ai pas lu d'autre page que celle mise en lien). Bref, Chouard cherche maladroitement son chemin en économie, mais c'est trop pour M. Reynié. Nous lisons chaque jour des tonnes d'arguments filandreux pour l'Europe, y compris dans des émissions subventionnées qui sont de la pure propagande, mais que Rue89 donne la parole à Chouard c'est encore trop. Qu'en termes exquis ces choses là sont dites :

Au fond, ce qui me préoccupe, ce n’est pas seulement l’argumentation de Chouard, mais aussi la possibilité que de tels arguments soient présentés sans susciter aucune mise en perspective de la part d’un organe de presse qui prétend dépasser le journalisme traditionnel et se montre souvent capable, mais sur d’autres sujets, d’investigation, de décryptage et de distance critique.


Voilà, ça n'a pas tardé. Dès le 4 février passé, 00:00, l'Europe est en marche, et ça va chier. Fini de rire, il va falloir marcher droit. Merde.


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O
Et en quoi ça vous regarde à la fin, Quatremer ? Vous n'avez pas assez de pouvoir pour en plus pourchasser et dénoncer ceux qui ont le malheur de ne pas s'incliner ?C'est tout de même extraordinaire : Quatremer fait de Bruxelles la chasse au blogueur et à ses faux-nez. On croit rêver.
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E
Vous écriviez ceci : "je pense vraiment qu'il faut fermer Publius et laisser Gus créer son blog."C'est très gentil à vous de laisser les dissidents écrire un blog dangereux comme ça, librement. Mais vous écriviez bien qu'il fallait fermer Publius.Bon, je comprends que je ne suis plus pathétique, on progresse.Bonne journée
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J
Encore une fois, vous me faites dire ce que je n'ai pas dit: je ne veux pas interidre à Gus de faire son blog pas plus qu'à vous, je souhaite qu'il enlève le faux nez de Publius, site pluraliste et qui est devenu uniquement eurosceptique car il en est devenu le contributeur quasiment unique. C'est tout. Et je lui propose même un titre: "radio Gus ment"...
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O
Ce qui est fascinant après des années de "débats", c'est que maintenant,à force de n'avoir jamais reconnu aucune légitimité au NON, jamais admis un seul argument, jamais entendu la part de vérité et de dignité au camp du NON,à force d'avoir dès le début et sans s'arrêter, fait un procès au NON (procès en fascisme pour faire vite),puis d'avoir annulé le suffrage comme en Algérie, ce qui ne s'était JAMAIS vu avant en France,il ne reste du débat que la confrontation. Sèche. Dure. 
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E
Dans l'urgence, la France se l'interdit, si. Vous écriviez ceci sur le TCE/Lisbonne (http://www.liberation.fr/actualite/politiques/303924.FR.php) :"il ne confère aucune compétence nouvelle à l’Union."Je vous faisais remarquer que le CC avait considéré ceci :"la mise en oeuvre de ce principe [de subsidiarité] pourrait ne pas suffire à empêcher que les transferts de compétence autorisés par le traité revêtent une ampleur ou interviennent selon des modalités telles que puissent être affectées les conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale"Vous me répondîtes ceci :"les juristes sont payés pour couper les cheveux en quatre, je le sais, je l'ai été. Le CC a parfaitement raison. Mais les derniers vrais transferts de souveraineté, c'était à Amsterdam et à Nice, avec la police, la justice, l'immigration. Vous aviez alors appelé à un référendum?" Aujourd'hui, dans votre commentaire 27, vous m'expliquez tout autre chose.Contrairement à vous, je n'entends pas vous disqualifier, personne ne peut contester le travail que vous faites à peu près bénévolement - vous en retirez un "bénéfice symbolique" évident.Je souligne simplement que dans le débat et l'argumentation, on peut parfois recourir à des figures elliptiques dont l'essentiel est de savoir si, au fond, elles recouvrent, ou pas, une réalité. On peut ensuite préciser si l'on veut. Si vous disqualifiez Gus parce ce qu'il écrit est parfois rapide, je crois que logiquement vous devirez également fermer votre bolg et écrire des articles universitaires.Je pense que je vous pose un problème car vous m'appellez un coup cher Edgar, et le suivant vous me trouvez pathétique. Acceptez une fois pour toute qu'il y a peut-être une part de vrai dans les arguments "nonistes", même si vous la trouvez insuffisante, et vous aurez peut-être moins envie de ramener vos contradicteurs au néant.Bien à vous, cher Jean.
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O
Note bien Edgar. On ne pas discuter avec nous. C'est un du 4 Février qui nous fait la morale.
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J
Edgar a écrit: "Gus était dans le raccourci, pas dans la contre-vérité puisqu'il ne disait pas que les aides sont interdites". Gus a écrit: "En réaffirmant son attachement aux valeurs fondatrices de l'Union, au premier rang desquelles, la libre concurrence au sein du marché commun, c'est tant subventionner ses pêcheurs qu'interférer dans le destin de la Société Générale que subventionner Mittal pour maintenir l'emploi à Gandrange que la France s'interdit." Edgar, vous n'êtes pas crédible. Vous vous êtes planté, Gus s'est planté, reconnaissez-le. Vous faites la démonstration que la discussion est tout simplement impossible avec vous.Sur les compétences, j'ai dit qu'il n'y avait pas extension de compétences, mais que le Conseil estimait que le passage de l'unanimité à la majorité qualifiée imposait un changement de la Constitution. C'est un point de débat, même entre juristes. Là, vous faites dire à Gus ce qu'il n'a pas dit et vous vous perdez dans une défense impossible. Pathétique.
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O
Ce qui surgit là, c'est littéralement le désir qu'on la ferme.
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E
Gus exprimait rapidement l'idée, qui choque l'électeur, que le Chef de l'Etat ne peut plus prendre de décisions qui, sans l'Europe, ne choquerait personne.A partir du moment où les droits de l'homme (y compris le droit de propriété) sont respectés, on ne voit pas bien au nom de quoi on ne pourrait subventionner telle ou telle activité.Les français ont cru élire un chef de l'état l'an dernier, ils découvrent que n'importe quel cinquième couteau de la Commission peut le prendre de haut, et pas seulement à cause des talonnettes (sur la pêche, issu du Nouvel obs : "La proposition de Nicolas Sarkozy ne suscite guère d'enthousiasme à Bruxelles. La porte-parole chargée des questions de pêche à la Commission, Mireille Tom, indique en avoir "pris note".)Ceci dans le même temps où les ouistes ne cessent de déplorer l'impuissance terrible des institutions européennes. Elles ont l'air déjà de trop bien se porter, même dans le cadre de Nice.L'idéal de la Commission semble donc que toutes les affaires doivent se régler là bas, à Bruxelles, avec les autorités publiques et les intérêts privés côte à côte dans les files d'attente. Et la guerre des ampoules électriques de deuxième génération qui s'annonce ne fera rien pour rendre lisible l'action de ladite Commission, qui n'apparaîtra que comme une couche de bureaucratie supplémentaire.Il est possible que sur la pêche, Mittal ou sur la Socgen, l'état puisse prendre des décisions interventionnistes, en allant se rouler par terre à bruxelles. Et bien ça défrise les français et quand bruxelles souhaite interdire que la Socgen reste française, ça choque, venant de gens que personne n'a élus. ça ou rien, c'est à peu près pareil : en cas de crise urgente, l'état français est impuissant s'il attend Bruxelles. Donc Gus était dans le raccourci, pas dans la contre-vérité puisqu'il ne disait pas que les aides sont interdites, il citait trois dossiers sur lesquels Bruxelles a souhaité que l'état regarde passer les trains.Lorsque vous même avez affirmé, sur votre blog, que le Traité de Lisbonne n'attribuait aucune compétence nouvelle, que je vous ai rapporté ensuite la décision du Conseil constitutionnel affirmant l'inverse, ai-je demandé la fermeture des Coulisses ?Chaque jour vous énoncez à peu près autant d'approximations que ce que peut bien rédiger Gus sur Publius. Donc ne jouez pas les vierges effarouchées ni les vertueux, ce serait trop facile.
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J
Edgar: non, le post de Gus n'est pas factuel, il est mensonger. Le montant des aides d'Etat en 2006 s'élève à plus de 66 milliards d'euros dans les 25 Etats membres, tous secteurs confondus. Sur ce montant, la Commission a jugé que 136 millions seulement n'étaient pas légaux. On ne peut pas écrire n'importe quoi. Si Publius en est là, il vaut mieux que Gus fasse son propre blog. Je propose comme titre: "Radio Gus ment"...
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