La lettre volée

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Amartya Sen contre l'Union européenne...

L'Union européenne n'est pas une solution, c'est un problème. Ce n'est pas parce qu'elle est plus grande que la France qu'elle est en quoi que ce soit plus proche d'un intérêt général - j'avais avancé cette idée à partir d'une citation de Bergson.

Amartya Sen, prix nobel d'économie 1998, permet d'enfoncer le clou. C'était un interview dans Enjeux - les Echos de janvier 2005 :


Question : verriez-vous dans l'Union européenne un modèle de gouvernance mondiale ?

A. Sen : L'organisation des institutions de l'Union soulève de nombreux problèmes. C'était une erreur d'unifier la monnaie avant d'élargir les rouages démocratiques, même s'il y avait de bonnes raisons de commencer par là. Mais j'aurais été plus à l'aise si l'Union avait, dès le départ, accordé autant d'importance au politique qu'à l'économie. Et puis, c'est une organisation régionale, comme l'ASEAN et, à cet égard, elle exclut ceux qui ne sont pas de la région. C'est pourquoi je crois plus dans le modèle de l'ONU, qu'il faut approfondir et améliorer.




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V
En quoi est-ce qu'il plie devant la BCE ? La BCE agit dans le cadre de ses compétences et Sarko dans le cadre des siennes. Point.Sur la Turquie la position de Sarko est pour une fois cohérente : il propose un traité d'association. Il accepte donc la négociation sur les chapitres qui sont compatibles avec cette position mais pas sur les autres. Pas de recul en l'espèce.
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E
Nicolas Sarkozy a passé toute la campagne a flatter le noniste de droite (en rejetant la Turquie) et de gauche (en tapant sur la BCE).Résultat des courses, ce funeste président plie devant la BCE et poursuit les négociations avec la Turquie.
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L
C’est drôle d’opposer deux « machins » qui ne fonctionnement pas (l’ONU et l’ASEAN ) à un « machin » qui fonctionne (trop au goût de certains) : l’Union européenne. Si l’Union fonctionne, là où elle fonctionne, c’est que le droit communautaire prime sur les droits nationaux depuis 1964, c’est-à-dire bien avant la monnaie unique. Si l’ONU et l’ASEAN pédalent c’est que le bon vieux principe de l’unanimité (un état une voix) prévaut et s’oppose à toute évolution dans ce sens. Dès lors, qu’est ce qui coûte le plus cher ?  « Tu peux dire ce que tu veux sur le TCE, on  va en reprendre 95% à travers le mini-traité ». Ont disparu les dispositions « symboliques » (hymne, le mot constitution…) et trop connotées « état fédéral » (répartition des compétences, ministre des affaires étrangères…), et  le contrôle des parlements nationaux et des états est renforcé de façon importante ce qui devrait ravir les adversaires de la supranationalité. Et si l’Europe politique peine à se construire, l’Europe économique et financière se porte bien, merci pour elle : si  la partie III disparaît de la nouvelle mouture du traité, c’est qu’elle subsiste dans les traités actuels qui ne seront pas modifiés sur ce point. Mais tout cela on le savait en 2005. Les commentateurs sérieux  du TCE (il est vrai qu’ils étaient peu nombreux) avaient dit que c’était le scenario le plus envisageable en cas de non au traité : un toilettage des institutions sans remise en cause des règles du marché intérieur. On y est. Quant au « procédé tyrannique »,  il ne tenait qu’aux électeurs nonistes de le faire échouer. Au lieu de quoi 53% des français ont voté Nicolas Sarkozy qui a annoncé la couleur dans son programme : mini traité et ratification parlementaire.
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E
mes commentaires ne sont accueillis que par des moqueries parce que ce n'en sont pas : je n'ai plus le temps d'aller y écrire de longues tirades, donc de temps en temps j'envoie une demi phrase, histoire de faire coucou.quant au reste de tes appréciations sur l'Europe, tu es libre de les porter comme tu veux. En matière de distance, je crois que New York et Londres sont plus "proches" (certains géographes en font d'ailleurs une seule et même "mégalopole") que ne le sont Paris et Oslo par exemple.Tu peux dire ce que tu veux sur le TCE, on  va en reprendre 95% à travers le mini-traité. C'est un procédé tyrannique, point. Une tyrannie moderne, soft, ok, à visage humain, mais une tyrannie tout de même. Il faut une envie forcenée de détourner le regard (fruit d'une propagande constante) pour ne pas le réaliser.
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V
Sauf qu'à l'ère de la communication instantanée, les ensembles régionaux sont dépassés avant même dêtre clairement définis.euh... ah bon ? je ne vois pas le rapport entre la "communication globale" et des structures politiques régionales. La géographie a des contrainets fortes : on a toujours plus de politiques à mener en commun avec ses voisins qu'avec des paysà l'autre bout du monde. Que l'on puisse commniuqer facilement avec eux ne change rien à l'affaire.  Je trouve dangereux l'idée qu'entre l'individu et la mondialisation il n'y ait en Europe que les petits Etats-nations inventés au 19e siècle. Partout omù l'Europe mène aujourd'hui des actions communes, elle pèse considérablement plus que ses membres lorsqu'ils agissent individuellement. L'Europe pèsedans les négociations commerciales internationales, eleln'a pas pesé sur l'affaire irakienne parce qu'elle n'avait pas de position commune.Ensuite, l'Europe a toujours été technocratique dès sa création, elle n'a jamais été un projet démocratique. La démocratie aurait consisté à accepeter par exemple le verdict des urnes en 2005.Le verdict des urnes en France en 2005 a été accepté c'ets pourquoi ce traité constitutionnel européen ne verra jamais le jour. Le ini-traité de Sarkozy en reprend forcément une partie puisque l'on négocie après tout surla base des traités existant et avec les même partenaires, mais comporte de nombreux et significatifs eculs qui le rendent désormais hautement contestable, une partie des avancées ayant été perdue par le vote provoqué par les mensonges des leaders du Non.Quant à l'urope comme projet démocratique : le projet de communauté politique rejeté avec la CED de, 1954 était démocratique : il a été rejet grâce à une coalition des nationalistes que le pitoyable gouvernement français de l'époque n'a pas pu ou voulu contrer. L'Europe s'est démocratisée lorsqu'elle prenanit de l'importance avec un Parlemetn élu qui a un rôle clé dans les domaines où il est compétent, et qui contrôle bien mieux lma comission euroépenne que n'importe quel gouvernement français n'est contrôle. Il reste des progrès significatifs à faire et c'est précisément pourquoi nous devons nous doter d'une constitution et réformer les institutions actuelles. Que l'Europe ne corresponde pas à ce que nous souhaitons du point e vue du fonctionnement démocratique signifie qu'il faut changer l'Europe et pas s'en passer d'autant plus que la France vit dans un coup d'Etat permanent, le régime instauré par les gaullistes n'ayant pas encore été remplacé. C'est d'ailleurs en raison de ce caractère tyrannique que PMF l'a refusée constamment.Utiliser le mot "tyrannique" pour parler de l'Europe est une insulte à tous ceux quivivent effectivement sous le joug de tyrans comme autrefois nos concitoyens d'Europe de l'Estvictimes du communisme ou comme les iraniens et corréens. Il faut arrêter de raconter n'importe quoi sous peine de ne plus être crédible. Tu as remarqué que tes commentaires chez Jean Quatremer ne sont plus accueillis que par des moqueries ? Reviens à des termes moins éloignés des réalités et on pourra mieux débattre avec toi. Parler de tyrannie poru parler de l'Union européenne est juste risible
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L
@Valéry :Pour le gras, fais un copier/coller dans le bloc-note. Cela laissera juste le texte brut que tu pourras recopier ensuite dans le commentaire.
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L
Ce qui est assez comique, c'est qu'en matière économique, l'Asean n'a rien à envier à l'Union. Sauf qu'elle coûte beaucoup moins cher à ses membres!Effectivement, on a mis la charrue avant les boeufs dans l'UE. Et c'est pour ça que j'ai voté non en 2005, pour qu'on remette les boeufs devant. Et là, on m'a traité de facho raciste et passablement ignare. C'est bête, hein?
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E
Sauf qu'à l'ère de la communication instantanée, les ensembles régionaux sont dépassés avant même dêtre clairement définis.Ensuite, l'Europe a toujours été technocratique dès sa création, elle n'a jamais été un projet démocratique. La démocratie aurait consisté à accepeter par exemple le verdict des urnes en 2005.C'est d'ailleurs en raison de ce caractère tyrannique que PMF l'a refusée constamment.
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V
Sauf que ce qu'il écrit n'est en rien une attaque contre l'Union européenne comme le suggère le titre. il souligne ses limites et ses insuffisances. Je n'ai jamais dis non plus qu'il s'agissait d'un appui à l'Union européenne. Ton titre et ton introduction sont trompeurs, point.Sur le fond :- "L'organisation des institutions de l'Union soulève de nombreux problèmes" : oui je suis d'accord, c'est précisément pour celà qu'il faut les réformer.- "C'était une erreur d'unifier la monnaie avant d'élargir les rouages démocratiques" : je suis d'accord aussi. La création d'une démocratie européenne est ce que les fédéralistes réclament depuis toujours et ce que refusent les gouvernement qui préfère transférer des pouvoirs à une Europe intergouvernementale où ils échappent au niveau de contrôle requis. faire la monnaie unique était important mais il faut démocratiser l'Union, donc renforcer sa dimension fédérale.- "Mais j'aurais été plus à l'aise si l'Union avait, dès le départ, accordé autant d'importance au politique qu'à l'économie" : moi aussi ! C'était bien le projet de départ mais qui a échoué, dans un premier temps à cause des britanniques qui ont vidés le Conseil de l'Europe de sa substance et d'autre part à cause de la colation entre nationalistes qui a fait échouer à l'assemblée nationale le projet de CED. Faute d'Europe politique on a pris le détours de l'économie pour avancer.- "c'est une organisation régionale, comme l'ASEAN et, à cet égard, elle exclut ceux qui ne sont pas de la région" : forcément... mais rien n'empêche d'avoir une intégration régionale et un renforcement de l'ONU en même temps.Comment on enlève ce gras ???Entre les "États-nations" et le niveau mondial il ne me semble pas absurde de disposer d'institutions régionales. Une gouvernance mondiale ne me semble pas réalisable sans passer par cette étape.
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E
Sen est très clair : plutôt l'ONU que l'UE. Il faut toute ta mauvaise foi pour faire de cette citation un appui à la construction européenne, qui n'est en rien une réponse aux problèmes de la globalisation.Que l'UE demeure comme instance de concertation régionale, mais ne se pare pas d'attributs étatiques comme on est en train de le faire.
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