La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Dix citations, la solution

1. Au delà du concept d'état-nation, l'idée d'une nouvelle communauté trensformera l'espace que nous partageons en une aire spirituelle... La nouvelle Europe faite de solidarité et de coopération entre ses peuples, sans chômage, sans crises monétaires, ... trouvera un socle solide et accroîtra ses perspectives de développement dès que les barrières économiques nationales seront abolies.

 

Arthus Seyss-Inquart, Gauleiter de la Hollande

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2. Il faut parfois être prêt à subordonner ses intérêts à ceux de la communauté européenne.

 Walther Funk, ministre des finances de Hitler, 1942

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3. La solution de nos problèmes économiques... une union douanière, un marché libre, un système bancaire et des taux de change stables en Europe, vers une union monétaire européenne.

 

Hermann Göring, juillet 1940

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4. Chacun a pu constater les méfaits du nationalisme et des émiettements territoriaux. Il n'y a qu'un chemin pour parvenir à la paix en respectant les droits inaliénables des nations tout en les subordonnant à une politique continentale... Une union européenne ne peut pas être subordonnée aux fluctuations qui caractérisent les régimes libéraux.

 

 

Alberto de Stefani, Ministre des finances de Mussolini, 1941

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5. Une nouvelle Europe : voilà notre but. Cela ne signifie pas que les Italiens, les Allemands ou toute autre nation européenne devra se transformer pour devenir méconnaissable, d'un jour à l'autre. Ce sera une nouvelle Europe du fait d'une nouvelle inspiration qui émergera d'entre les peuples... Plus de concurrence entre états ; du moins dans sa forme habituelle, quand nous aurons coupé la tête du dragon, c'est à dire la souveraineté nationale. De plus, cela n'a pas besoin d'être réalisé immédiatement mais cela découlera de voies indirectes comme la création d'organismes transnationaux européens pour gérer des problèmes communs (taux de change, télécommunications, commerce extérieur...)

 

Camillo Pellizi, éditeur de la revue Civilisation fasciste, dans un article titré "l'idée européenne".

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6. Ici je cite un document très bien reçu à l'époque, qui affirmait le besoin de "mettre en avant une Europe confédérale reposant sur la libre cooopération entre ses membres", s'achevant dans une Europe unie, "sur une base fédérale" et j'ajoute que pour cela, il n'est besoin que de loyauté entre états européens, désireux de l'être, et de participation aux tâches communes. L'objet de la coopération étant de promouvoir la paix, la sécurité et le bien-être des populations".

 

Cecil von Renthe-Fink, diplomate nazi, 1943. proposera une confédération européenne, avec Ribbentrop, la même année.

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7. "Nous devons former une Europe qui ne doit  pas se saigner en vain en querelles intestines, mais former un ensemble uni. Elle recouvrira ainsi son rang dans le monde, plus riche, plus forte et plus civilisée. Les tensions nationales et les égoismes perdront leur signification dans une Europe librement organisée sur une base fédérale. La globalisation au niveau politique consistera inéluctablement en la constitution d'ensembles économiques et politiques plus vastes".

 

 

Vidkun Quisling, le Pétain norvégien, 1942

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8. Il n'est pas très malin d'imaginer que dans un espace aussi peuplé que l'Europe, un ensemble de peuples puisse conserver si longtemps des systèmes juridiques et des législations distinctes.

 

Adolph Hitler, Reichstag, 1936

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9. De mon point de vue, la conception qu'une nation se fait de sa liberté doit être accordée avec la réalité d'aujourd'hui et les questions d'efficacité... Nous ne demandons aux états européens que d'être des membres enthousiastes de l'Europe.

 

Joseph Goebbels, ministre de la propagande de Hitler, 1940

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10. Les peuples de l'Europe doivent comprendre que les questions qui nous divisent aujourd'hui, lorsqu'elles seront comparées aux tensions qui règneront entre continents, ne sont que des petites querelles familiales... Dans cinquante ans, les européens ne penseront plus en termes de pays séparés.

 

Joseph Goebbels, ministre de la propagande de Hitler, 1940

 

 

*    

Comme l'explique fort bien Varoufakis, il ne s'agit pas dire que le projet européen est intrinsèquement nazi. Il s'agit juste d'attirer l'attention des lecteurs sur le fait que l'Europe n'est pas non plus intrinsèquement démocratique.

Varoufakis veut inciter ses lecteurs à bien examiner ce que les autorités bruxelloises aujourd'hui font au nom de l'Europe, oubliant trop souvent la démocratie : "j'écris ce billet en européen qui souhaite rêver d'une Europe maison commune mais qui craint que l'Europe ne soit en train de verser dans un autoritarisme qui menace de changer cette maison commune en camp de concentration partagé".

 

 

 

 


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D
<br />  <br /> <br /> <br /> Il me semble que cette conception de l'Europe selon laquelle les élites pensent contre les peuples est erronée, car l'élite ne pense pas, n'a aucun projet,<br /> <br /> <br /> Bien sur que l'élite eurolâtre "pense". Et elle a un projet, qu'elle a formulé dans de très nombreux documents, livres et rapports. Ce projet est très simple: il s'agit d'un projet dans lequel le<br /> gouvernement est dévolu à une aristocratie technicienne qui sait ce qui est bon pour tous. Et constatant que les Etats nationaux sont soumis aux aléas du processus démocratique dans lequel cette<br /> aristocratie n'a guère de chances d'imposer ses vues, ils comptent sur une Europe supranationale placée hors de tout contrôle démocratique pour imposer aux peuples leur vision du meilleur des<br /> mondes. C'est en fait un vieux projet, celui porté par ce qu'on a appelé dans les années 1930 la "synarchie".<br /> <br /> <br /> Ils savent très bien le mal qu'ils font en perpétuant cette idée sotte d'une Europe unie et efficace.<br /> <br /> <br /> Je ne partag pas cette vision machiavélique de l'histoire. Les gens font des choses parce que c'est dans leur intérêt, et se bâtissent des théories qui justifient ces intérêt en les présentant<br /> comme intérêt général. Les gens qui ont plaisir à faire le mal consciemment sont, heureusement, fort peu nombreux.<br /> <br /> <br /> Dans le monde il y avait ces jours ci un article sur la zone euro "l'homme malade" de l'économie, ce qui pourtant n'incitait pas le journaliste à conclure que la politique européenne depuis<br /> 30 ans est une erreur défionitive du point de vue de l'efficacité.<br /> <br /> <br /> Les élites tirent plutôt comme conclusion que la politique européenne a été mal appliquée, qu'on est dans la mouise non pas parce qu'on a fait trop d'Europe, trop de libéralisme, trop de<br /> fédéralisme, mais parce qu'on n'a pas fait assez. D'où tous les appels à plus de "réformes structurelles"... <br /> <br /> <br /> En ce sens, la "construction européenne" est une théorie justificative, et non explicative. Si les choses vont bien, c'est grâce à l'Europe, si elles vont mal, c'est parce qu'il n'y a pas assez<br /> d'Europe. Et dans les deux cas, on aboutit à la même conclusion. Une telle théorie ne sert pas à expliquer ce qui se passe, mais à aboutir par un raisonnement circulaire à une conclusion<br /> pré-établie.<br />
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A
<br /> @Descartes<br /> <br /> <br /> Il me semble que cette conception de l'Europe selon laquelle les élites pensent contre les peuples est erronée, car l'élite ne pense pas, n'a aucun prolet, elle ne vise qu'à tenir le plus<br /> longtemps possible avant d'être dégagée. Ils savent très bien le mal qu'ils font en perpétuant cette idée sotte d'une Europe unie et efficace. Récemment on a montré que les études économiques du<br /> FMI, mais aussi de Reinhart et Rogoff, qui fondent les politiques d'austérité étaient fausses, pour autant l'élite ne se remet pas en question.<br /> <br /> <br /> Dans le monde il y avait ces jours ci un article sur la zone euro "l'homme malade" de l'économie, ce qui pourtant n'incitait pas le jorunaliste à conclure que la politique européenne depuis 30<br /> ans est une erreur défionitive du point de vue de l'efficacité.<br />
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D
<br /> Je trouve la conclusion de Varoufakis très optimiste. Le projet européen n'est pas "intrinsèquement nazi" mais repose tout de même sur une hypothèse qui est, elle, intrinséquement aristocratique:<br /> la croyance qu'une petite "élite" sait ce qui est bon pour les peuples mieux que les peuples eux-mêmes, et a le droit légitime de leur imposer. Pas étonnant que cette vision aristocratique de<br /> l'histoire ait paru aussi attractive aux nazis, qui avaient eux aussi une vision aristocratique de l'histoire.<br /> <br /> <br /> Le projet européen, du moins ce qu'il est devenu depuis la fin des années 1960 lorsque les libéraux ont finalement pris les manettes, est inséparable du rejet de l'esprit des Lumières. Et c'est<br /> pourquoi on trouve derrière ce projet tout ce que le système politique compte d'anti-illuministes...<br />
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D
<br /> Très intéressant, comme toujours ici. ! Mais il serait maintenant bon de pouvoir faire même pioche chez les "élites" françaises de la même époque, droites et "gauches" confondues, qui souvent<br /> tenaient un discours voisin et finalement en venaient à trouver Hitler et les fachismes allemand et/ou italien acceptables, façon Duverger ou Beuve-Méry, pour comprendre comment nous en sommes<br /> arrivés où nous sommes, et pourquoi.<br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> L'Union européenne - ou la Désunion européenne comme on veut - non seulement est anti-démocratique, mais fasciste dans ses fondement. La seule différence est qu'il s'agit d'un fascisme mou - je<br /> veux dire sans l'emploi de l'armée. Les Allemands pillent l'Europe grâce à l'euro. <br /> <br /> <br /> http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0238.html<br /> <br /> <br /> Dans le lien ci-dessus que bedaucoup doivent connaitre, on voti aussi que les Grecs, les Crétois et les Chypriotes ne se font pas prier pour arriver aux mêmes conclusions.<br /> <br /> <br /> Cependant, dans la mesure où l'Allemagne n'a pas d'armée efficace et surtout se trouve peuplée de vieux, sa domination va prendre fin bientôt. Elle ne pourra pas empêcher les pays de sortir les<br /> uns après les autres de l'Union et de l'euro bien sûr.<br />
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L
<br /> Et bien moi oui je pense que l'UE est intréséquement nazi ou fasciste(same same but different comme le dit un peuple que j'adore : les Thaïs) la preuve ? C'est quand lisant les citations j'étais<br /> loin de penser aux Goebbels Hitler Mussolini mais je pensais aux Barroso Von Rompuy...Mais en définitive il n'y a que le résultat qui compte. Et pour moi le résultat c'est que l'UE est une<br /> tyranie. <br />
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D
<br /> M. Varoufakis n'a pas tord. L'aigle impérial a juste changé d'âne...<br /> <br /> <br /> Merci pour ce billet.<br />
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O
<br /> Pour info (et surtout pour la conclusion de l'article qui n'est pas complètement hors sujet...) : http://franceusamedia.com/2013/04/un-premier-ministre-a-l-a/<br />
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F
<br /> Je préfère cette conclusion de billet ;-) Je suis tout à fait d'accord avec toi que le cadre institutionnel ne fait pas la réalité de la démocratie. Après tout, l'URSS et la Chine étaient des<br /> Etats fédéraux mais qui étaient loin de mettre en oeuvre les idéaux démocratiques que ces institutions sont censées sous-tendre, notamment dans le cadre du pouvoir à tous les niveaux (Etat,<br /> régions, pouvoirs locaux, etc). Et on ne peut pas dire que les USA aux institutions fédérales soient pour autant non démocratiques comme l'URSS et la Chine.<br />
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A
<br /> Excellent !! C'est bien la preuve que nous sommes dans une sorte de fascisme mou !<br />
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