Coup dur pour le protectionnisme européen...

L'annonce de la fermeture par Dell de son usine de Limerick est un choc pour l'Irlande. Les 1 900 emplois en jeu et l'activité de Dell en Irlande représentent 5% de l'activité du pays. Dell vient d'annoncer qu'il délocalisait sa production irlandaise.

Vivement le protectionnisme européen qui nous préservera de ces décisions brutales diront les euro-désespérés, ceux qui veulent y croire malgré toute évidence (les euro-cyniques s'en moqueront, ils savent, eux, que l'Union européenne est faite pour cela : maintenir aux salariés la tête sous l'eau).

Pas de chance donc pour les euro-protectionnistes : Dell délocalise en Pologne, en plein coeur de notre belle Union.

Certes, la Pologne, la République Tchèque et autres nouveaux entrants ne sont pas la Chine. Mais d'une part leurs conditions sociales et salariales sont encore bien en dessous des nôtres. Et d'autre part, la Commission et l'Union en général entendent bien accroître encore le nombre de membres, avec un objectif de 35 pays adhérents à court terme. De quoi faire entrer une nouvelle "armée de réserve" de salariés qui viendront concurrencer les plus anciens membres de l'Union.

Allez la vraie gauche, on se réveille et on adopte la seule position juste en matière européenne : il faut sortir de l'Union.

Comments

[malakine]

Je partage ton objection (et mon inspirateur également pour en avoir parlé avec lui) L'Europe à 27 avec autant de disparités est un territoire presque trop grand pour mettre en oeuvre une vraie politique protectioniste. Néanmoins, ce qu'on dit, c'est que le protectionnisme est une condition pour la remontée des salaires. J'ajouterais mais cela n'engage que moi, une condition nécessaire mais non suffisante. La mise en place de vraies protections commerciales devra donc conduire à rehausser les coûts salariaux des pays d'europe centrale et donc à terme accélérer la convergence. Ceci dit, je ne vais pas plaindre l'irlande. Ils ont assez bénéficier du dumping. Il se font seulement prendre à leur propre jeu. C'est toute la lilite du libre échange et une belle illustration de sa faillite : On trouve toujours plus moins disant que soi et l'exacerbation de la compétitivité par les coûts conduit immanquablement à une pression à la baisse sur les salaires la fiscalité et les droits sociaux. Je vais lire tes notes sur après la démocratie, que je n'ai pas encore en totalité.