La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Pascal Fioretto - Et si c'était niais ?

niais.jpgUn bon recueil de pastiches en un chapitre, par l'auteur du Gay Vinci Code. Le tout forme un pseudo-polar à l'intrigue prétexte.

Même si l'ensemble est un peu décousu, il y a quelques moments de franche rigolade - surtout pour les auteurs que j'ai vaguement lus. Les chapitres sur BHL et Fred Vargas sont excellents.

Par exemple, Denis-Henri Lévy, écrivain germanopratin, a franchi la Seine le temps du chapitre Barbès Vertigo. N'écoutant que son courage il prend une chambre d'hôtel pour enquêter sur les confins de la rive droite, en plein coeur de Barbès donc :

"A la réception, une énorme femme noire était en train d'assortir la couleur de ses ongles à celle de ses lèvres.
- Qu'est-ce qu'il me veut ? me demanda-t-elle en gonflant la bulle d'un impressionnant chewing-gum fluo.

Un bref instant, j'eus envie de la gifler au nom du respect dû aux explorateurs du possible. Mais je songeais à ce qu'aurait fait Althusser à ma place et je me retins.

- Une chambre, articulai-je humblement en signe d'amitié. [...]
Malgré tout ce qui nous séparait, je me sentais infiniment proche d'elle. Proche aussi de ses nombreux petits frères, ses brothers, condamnés à la chaise électrique dans les couloirs de la mort. Comme eux j'attendais dans un corridor mal éclairé, sans même un siège pour m'asseoir."

Plus loin, Adam Seberg, enquêteur tenace, flanqué de son adjoint Glandard, fait un voyage à la thanatonaute pour chercher une fille de milliardaire qui vient d'être écrasée. Il s'adresse donc à un archange :

"Clara McCullingham, vous l'avez dans vos listes ?

- la fille du scientifique milliardaire McCullingham demanda l'archange en levant enfin ses yeux bleux Volvic dans leur direction.

- Elle est morte il y a quelques heures, expliqua Glandard. Elle ne devrait pas être très loin dans la file.

- Vous êtes sûrs qu'elle est ici ? Vue la fortune de son père, elle peut très bien avoir choisi de mourir dans le privé...

- Comment ? s'exclama Glandard. Il existe une mort privée ?

- C'est l'Europe qui veut ça, expliqua l'archange gardien en hochant la tête. Dans les services, la concurrence doit être totale et non faussée...

- Quoique immensément riche, cette jeuene femme a toujours été attachée au service public, rectifia Seberg. Et elle lisait Politis alors je n'imagine pas une seconde qu'elle ait pu envisager de passer l'éternité avec les nantis."





Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article