La lettre volée

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Ultra moderne politique

Fumer un joint avant de conduire est passible de deux ans de prison. Conduire avec 0,4 grammes d'alcool n'est passible de rien du tout. Pourtant dans les deux cas, selon une étude médicale Sécurité routière et Accidents Mortels, le risque d'accidents est multiplié par deux. On peut même ajouter que conduire après avoir avalé des somnifères, ou des tranquillisants, est également parfaitement légal.

Cette différence absurde, ces trois poids trois mesures s'expliquent par beaucoup de raisons :

- la gauche, en 2001, a confié à une équipe médicale le soin d'étudier le rôle comparé des stupéfiants et de l'alcool dans les accidents mortels. La pression des lobbies du médicament a permis d'éviter que ceux-ci ne soient pris en compte ;

- la droite n'a pas attendu les conclusions de l'étude pour légiférer dès 2003 sur la pénalisation du cannabis au volant ;

- le lobby des fabricants de matériel pour contrôler le taux de cannabis a également joué son rôle dans l'affaire.

Résultat, sur 8000 accidents, 2000 sont dûs à la vitesse, 2000 à l'alcool, 220 au cannabis (il resterait à comparer les taux d'accident en proportion du nombre de consommateurs de chacune de ces drogues). En tout cas, ceux qui affirmaient que le cannabis au volant tuait d'ores et déjà plus que l'alcool en sont pour leurs frais.

Dans l'article de Libération de ce jour consacré à l'étude ci-dessus, il y a ainsi tous les travers de la politique d'aujourd'hui : la gauche qui cède au lobby du médicament, la droite qui succombe à la démagogie et ne fait même pas semblant de se fier aux études scientifiques, largement instrumentalisées.
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