La lettre volée

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Du terrorisme à l'amour

L'achat d'un vidéoprojecteur me permet de voir plus de films dans des conditions proches du cinéma. Et j'ai l'impression que plus j'en vois plus je les aime.

Lady Chatterley, vu au ciné, d'abord, est une réussite que le César du meilleur film vient justement récompenser. A priori une scène où une femme et son amant se mettent à courir nus sous la pluie doit êtyre ridicule. Pascale Ferran réussit à la rendre crédible, poignante et belle. C'est un amour physique et spirituel qui est décrit, vraiment bien.






Il était une fois en Amérique, de Sergio Léone, je l'avais vu, à 15 ans, lors de sa sortie. Je me souvenais qu'il m'avait marqué. En le revoyant, j'en fais mon film préféré, sans hésiter. Il est à la fois nostalgique, humain, complexe, avec des personnages ambivalents. C'est presque du David Lynch qui serait resté sur terre. Il y a une scène sublime où Deborah lit à Noodles le Cantique des cantiques, "Ses jambes sont des colonnes de marbre posées sur des bases en or pur". La petite fille sage est ainsi plus forte de ces vers que le voyou, pressé, malgré lui, de retourner se battre dans les rues.


Munich aussi. Beau film (conseillé, je crois, par Olivier dans un commentaire), sur la vengeance, la nation (que lui doit-on, peut-on s'en passer ?), à travers le conflit israélo-palestinien. Je dois dire que la phrase d'un palestinien m'a inspiré quelques réflexions sur les avancées de l'union européenne : "est-ce que tu sais ce que c'est de ne pas avoir de chez soi ?". Je crois que l'UE rend floue la notion de "chez soi",à dessein, et que c'est un jeu extrêmement dangereux - je referme la parenthèse, ça n'est pas l'objet.
 
Spielberg réussit à présenter ce conflit pour ce qu'il est , une tragédie, où ceux qui meurent des deux côtés peuvent être inspirés par le désir de bien faire et se révéler profondément humains. Les acteurs sont bons, parmi lesquels Daniel "James Bond" Craig, Eric Bana, Ciaran "Cesar" Hinds, Matthieu Kassovitz, excellent, sobre.


Enfin, Liberty Heights, de Barry Levinson, un "petit film", très beau, où plusieurs scènes ont des dimensions de parabole. J'y ai découvert qu'en 1954 aux USA on pouvait encore interdire une piscine publique "aux juifs, aux personnes de couleur et aux animaux". Il y a une brochette d'acteurs excellents là aussi, Adrien Brody, Ben Foster et Rebekah Johnson, mais aussi Joe Mantegna et Orlando Jones.


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O
Ce qui est intéressant dans Munich, c'est la dégringolade, l'impasse, la manière cinématographique de montrer l'impasse politique, le récit piégé par lui-même comme le héros par sa mission. <br /> J'ai moins accroché en revoyant Il était une fois en Amérique.<br /> Au fait, avez-vous comme nous détesté le Lynch ?<br /> Un rétroprojecteur, on en rêve - disons d'ici quelques livres alors....
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E
Pas vu le Lynch. Je dois dire que la vision de la bande annonce, avec une scène où des humains ont de grosses têtes de lapin en peluche violette, a suffit à me dissuader. Ajoute à cela quelques critiques bien vigoureuses...