On peut faire des travaux très pointus, être pote avec Jean-Paul Fitoussi, recevoir un
prix Nobel d'économie et de temps en temps penser par clichés.
Phelps, puisque c'est lui, signe un
papier platement binaire et fait une proposition assez étrangement rétrograde.
Le papier du Wall Street Journal fait l'éloge du capitalisme anglo-saxon opposé au capitalisme européen. Les arguments de Phelps sont cependant étonnants. Le modèle européen continental serait caractérisé par des "banques monopolistiques". Je ne sais pas s'il fait référence à l'encadrement du crédit, il faudrait lui écrire pour lui dire que ça a été supprimé en 1984.
Plus loin, il explique que la productivité horaire du salarié américain est supérieure à celle des trois plus gros pays européens, c'est faux. La productivité horaire du salarié français est régulièrement meilleure, encore ici en 2005 selon les
stats de l'OCDE (niveau US = 100, France = 101, UK = 83 (cf. sur
Blair), Allemagne = 91).
Le reste de l'article allie de l'intéressant à du pas original, pour conclure avec un argument qui mériterait que le concept de jésuitisme eût été créé pour lui. En gros, selon une optique de justice rawlsienne élargie (Rawls, pour faire vite, indique qu'une société juste doit s'assurer que les inégalités bénéficient aux plus démunis - financièrement s'entend), il faut éviter d'entraver les entrepreneurs qui sinon se retrouveraient les plus démunis de "
développement personnel".
Bon, mais qui suis-je pour juger un prix Nobel d'économie, avec mon bac+5 ?
De vrais économistes s'étonnent quand même d'une autre
proposition de Phelps, qui explique que Bush a eu tort de baisser les impôts des riches, il aurait mieux valu...augmenter les impôts des pauvres !