La lettre volée

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Des nouvelles des USA : un endettement privé qui explose

Via le blog excellent du canadien Dave Pollard, une liste des méfaits du surendettement américain.

D'abord un beau graphique, qui donne, en bleu, la croissance des faillites personnelles aux USA depuis la fin des années 60 (de 1 pour 1000 à 7 pour 1000 en quarante années), en jaune l'endettement lié aux crédits à la conso (cartes de crédit), en rouge le taux de faillites personnelles au Canada.



Quelques faits tirés d'un bouquin d'Elizabeth Warren, prof à Harvard, qui compare des données entre 1978 et aujourd'hui :

* 140 millions d'américains (70%) estiment que leur endettement rend leur vie difficile,
* avoir un enfant est l'indicateur le plus sûr qu'une femme se déclarera surendettée,
* une famille sur 7 qui ont des enfants passera en surendettement dans les dix ans,
* il y a plus d'américains qui se déclarent surendettés chaque année que d'américains qui auront une crise cardiaque, vont divorcer ou obtiendront un diplôme universitaire,
* la hausse du logement fait que la famille moyenne avec enfants et deux salaires est moins aisée financièrement qu'une famille moyenne avec enfants et un seul salaire l'était il y a une génération,
* les banques américaines pratiquent des taux d'intérêt à la consommation délirants (plus de 10% au dessus du taux auxquel elles empruntent ; 16% pour Citibank par exemple).

Entre 1978 et 2006, les familles américaines dépensent (après ajustement pour l'inflation) :

21% de moins en habits
22% de moins en nourriture
44% de moins en appareils domestiques divers

Pourtant, leur revenu a crû de 70%. Il est passé en :

Hausses de loyers (100% en moyenne, 600% dans les quartiers avec de bonnes écoles)
frais scolaires (inscription, garde des enfants) et frais médicaux ont tous augmenté de 100% à 500%.

90% des faillites personnelles sont dues à l'un de ces trois facteurs : divorce, perte d'un emploi, problème médical.


Un des facteurs d'explication est l'absence de taux de l'usure aux USA : les banques sont libres de prêter au taux voulu, sans limite supérieure (voir ici les taux maximum français).

L'autre facteur est que tout est payant, toutes les assurances sont privées, il y a très peu de services publics. Ergo, perdre son job c'est aussi perdre sa sécu, l'école des enfants etc, d'où recours au crédit, lequel se paie très cher.

Voilà comment on peut décrire un cercle vicieux, qui est bien l'envers du modèle social français, lequel ne mérite pas l'indignité dont on voudrait le frapper.

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Y
oui, mais le cocorico modèle français est violemment menacé par l'un des projets de directive sur les services financiers !  Voir :<br />  <br /> http://www.credit-responsable.net/index.php
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E
C'est une mine ce site ! mercicomment le PS se fourvoie-t-il à soutenir ce machin infernal qu'est devenu bruxelles ?beurk à la fin !