La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Ces british qui rêvent de réussir ailleurs...

Un quart des jeunes britanniques souhaiteraient vivre ailleurs que chez eux, un chiffre multiplié par deux depuis 2003 nous apprend un article du Monde du 6 août.

Dans ce paradis du libéralisme contemporain, les jeunes regrettent tout ce qui résulte de la loi de la jungle au quotidien : la vie chère, les loyers qui augmentent, la mauvaise qualité des services publics (que des impôts en hausse n'ont pas commencé à enrayer visiblement).
A croire que le laisser faire de Blair et tout le talent de ses spin doctors conseillers en com', ne suffisent pas à démontrer au peuple britannique qu'il est heureux...

Qu'attendent les journaux qui ont fait leurs unes sur l'exil des français pour reprendre ce résultat ?


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J
Les Français installés en Grande-Bretagne sont peu nombreux (95 000). Les personnes qui entrent en Grande-Bretagne le font davantage pour leurs études que pour le travail. Celles qui quittent la Grande-Bretagne sont d'âge actif et très peu sont des retraités. <br /> Une désinformation insidieuse veut nous faire croire que les jeunes Français quittent la France pour trouver ailleurs un emploi qu'ils ne trouvent pas chez eux, en particulier pour aller en Angleterre. Dans l'autre sens, seuls les retraités viendraient s'établir en France. Les partisans du libéralisme économique trouvent des médias très complaisants pour diffuser cette propagande, bien différente de la réalité. <br /> Comme le montrent les statistiques britanniques, lors du recensement de 2001, les Français ne sont pas très nombreux en Grande-Bretagne : 95 100 (38 100 à Londres). En proportion de la population française pour 2001, seulement 0,16 pour cent des Gaulois se trouvent chez les Grands-Bretons, à comparer avec 0,32 % pour les Goths. Les pays présentés comme des modèles de réussite ont une proportion plus importantes de leurs nationaux en Grande-Bretagne : Danemark (0,35 %), Pays-Bas (0,25 %), Suède (0,25 %), de même que l'Allemagne (0,35 %) qui a longtemps été présentée comme un modèle. L'Irlande est un cas particulier (14,11 %) et les mérites tant vantés, mais artificiels, de l'économie irlandaise n'incitent guère les Irlandais à retourner dans leur pays. ...Le principal motif est les études (26,4 %) pour ceux qui vont en Grande-Bretagne et pas le travail (22,3 %), alors que le principal motif est le travail (25,2 %) pour ceux qui quittent la Grande-Bretagne, les études comptant très peu (3,0 %). ...Si l'on examine l'âge des migrants, ce ne sont pas des cohortes de retraités qui quittent la Grande-Bretagne mais pour l'essentiel des personnes d'âge actif. Les retraités ne sont que 2,6 % parmi ceux qui quittent la Grande-Bretagne (retraite à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes). La plus grande proportion d'entrées entre 15 et 24 ans provient d'une beaucoup plus grande proportion d'entrées pour les études. <br /> Lire http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/gaulois.htmpour plus d'informations, avec tableaux statistiques des migrations.
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V
La duperie du modèle danois<br /> Vu sur le site http://www.actuchomage.org<br /> Danemark et chômage : le modèle danois n'a aucun mérite<br /> En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d'un taux officiel de 6,38 %. La tromperie est dévoilée.Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n'aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l'essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.<br /> Si de plus la France avait eu recours à la même proportion de préretraites que le Danemark (6,78 % de sa population active), le chômage réel aurait entièrement disparu et beaucoup d'emplois à temps partiel seraient redevenus des emplois à temps plein.Inversement, si la population active du Danemark avait augmenté dans la même proportion qu'en France (+12,1%), tout en créant aussi peu d'emplois (43 600 en quinze ans), le nombre de chômeurs aurait augmenté de 372 500 et le taux de chômage réel serait devenu 24,0 % de la nouvelle population active (après son augmentation).<br /> Comme l'on voit, le succès apparent du Danemark ne doit rien à la flexicurité, mélange de flexibilité et de sécurité (discours bien connu). En fait, le modèle danois n'a aucun mérite pour résoudre le problème du chômage, une fois enlevés les artifices qui cachent le chômage réel et encore moins en tenant compte de la démographie de l'emploi.----<br /> Au Danemark en 2004, pour un nombre officiel de 176 400 chômeurs, 268 300 personnes étaient enregistrées dans les "mesures de marché du travail" (labour market policy measures), des préretraites pour l'essentiel. Le chômage réel était donc de 444 700 personnes.La population active étant de 2 766 300 personnes, le taux de chômage officiel était de 6,38 %. Mais, en réintégrant les 268 300 faux inactifs (préretraités ...) dans la population active, celle-ci devenait 3 034 600 personnes et le taux de chômage réel 14,65 %. Ce taux est un minimum, car ne prenant pas en compte les "invalides" pour raisons sociales.<br /> En France en 2005, pour 2 420 000 chômeurs au sens de l'Anpe (catégorie Defm 1) et 2 717 000 chômeurs au sens de l'Insee, le nombre réel de chômeurs en équivalent temps plein était de 4 092 000, soit un taux de chômage réel de 14,53 % (compte tenu de la correction sur la population active) . Pour rester comparable aux données danoises, l'équivalent en chômage des emplois à temps partiel n'est pas pris en compte ici.Voir l'article "Chômage officiel et chômage réel (2005)" sur le même site <br /> http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm .----<br /> Le modèle français est le plus honnête en matière de chômage, ou le moins habile pour en cacher l'étendue, comparé au modèle danois, anglais ou hollandais. Le recours aux préretraites massives est utilisé au Danemark, l'invalidité pour raisons sociales (sans réelle invalidité médicale) est la mesure principale en Angleterre (Royaume-Uni) et aux Pays Bas, ce qui n'empêche pas l'utilisation d'autres mesures pour cacher l'importance du chômage. Dans ces trois pays, le chômage réel est de deux à trois fois plus important que le chômage officiel et se trouve comparable au chômage réel en France.----<br /> Enfin, le Danemark produit et exporte du pétrole et du gaz, ce qui arrange beaucoup les finances publiques et permet de payer un nombre considérable de préretraites pour faire baisser le chômage apparent en diminuant la population active.----<br /> Voir http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm<br /> pour un document trés complet et de grande qualité, avec des tableaux statistiques et les sources utilisées. D'autres aspects y sont aussi abordés : indemnités de chômage, coût du travail, durée effective du travail.<br /> > En effet, cela vaut vraiment la peine d'aller voir le document original car tout est bien expliqué avec des informations sérieuses et issues des sources officielles (citées). Le texte peut être imprimé avec tous les traitements de texte (rtf).<br />  
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E
Merci là encore. Votre site a l'air fort intéressant, il manque juste quelques lignes pour vous présenter (quelle équipe, quel projet ?)bonne chance en tout cas
V
Des articles très pertinents à propos du modèle britannique, trouvés sur le site : <br /> http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm<br /> Plus d'emplois créés en France qu'en Angleterre en 15 ans<br /> En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d'emplois (2 520 000 : +11,25%) que l'Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n'est donc pas supérieur au modèle social français. <br /> Pour résumer, devant une augmentation semblable de la population en âge de travailler dans les deux pays, la population active a beaucoup diminué en Grande Bretagne (1 210 000) du fait d'un retrait massif d'activité (préretraites et surtout invalidité), permettant une diminution du chômage de 580 000 personnes. En France, la population active a davantage augmenté que la population en âge de travailler (690 000) du fait d'une importante demande d'emploi, entraînant une augmentation du chômage de 520 000 personnes.<br /> Ainsi, si la différence dans le nombre de chômeurs a augmenté en quinze ans entre la France et l'Angleterre, cela n'est pas du aux prétendus mérites du modèle libéral britannique mais à la mise à l'écart d'une partie importante de la population active. Les chômeurs ont surtout été transformés en invalides.<br /> Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse : <br /> http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm <br /> ------<br /> Durée du travail : 32 heures en Angleterre<br /> La durée moyenne du travail, pour l'ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel, est de 32 heures par semaine en Grande Bretagne et de 36,28 heures en France.Ainsi, les français travaillent quatre heures de plus que les anglais chaque semaine.<br /> En valeur ajustée des variations saisonnières, la durée hebdomadaire est en moyenne de 32,1 heures pour l'ensemble des travailleurs britanniques, soit : 37,2 heures pour l'emploi à temps complet, 15,7 heures pour l'emploi à temps partiel.<br /> La durée du travail n'est pas de 35 heures par semaine en France mais de 39,0 heures pour le travail à temps complet ou de 36,3 heures en moyenne pour l'ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel. En effet, la durée moyenne des emplois à temps partiel est de 23,2 heures et ceux-ci représentent 17,2 % de l'emploi total. Le calcul se fait donc en tenant compte de l'importance relative de chaque type d'emploi.<br /> Sur l'année, pour 45,4 et 47,0 semaines respectivement, la durée moyenne est : - en France : 36,3 h x 45,4 = 1 648 heures annuelles, - en Angleterre : 31,7 h x 47 = 1 489,9 heures annuelles, soit 10,6 % de moins.<br /> Plus de précisions à cette adresse :<br /> http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/32h.htm <br /> ------<br /> On y trouve aussi un article plus ancien :<br /> Le modèle libéral britannique : emploi et chômage (étude de 1998)<br /> http://travail-chomage.site.voila.fr/ancien/model_brita.htm<br /> (tous les textes peuvent être imprimés en entier... ).<br /> Voir aussi le site : http://www.actuchomage.org<br />  
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E
merci beaucoup pour ces infos.
J
Votre vision de ce sondage est assez amusante. Vous semblez avoir envie de croire que les jeunes partent parce qu'ils seraient déçus de Blair, etc.Voilà une vision bien caricaturale et surtout, bien française.L'article du Monde en question dit aussi la chose suivante :"Malgré l'obstacle des visas de travail, les pays de l'ancien Commonwealth, à l'instar de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada, ainsi que les Etats-Unis arrivent en tête des destinations préférées."--> Des pays qui pour les Français de gauche sont une abomination libérale où la précarité fait des ravages... etc. Alors, what's the point ?Ces jeunes dont il est question sont plus capitalistes que vous l'imaginez ! Ils veulent vivre sur des terres libérales et, of course, avoir une vraie qualité de vie, of course ! Qui ne voudrait pas ? Evidemment que dans une fourmillière comme Londres la vie est chère, les loyers élevés, etc. mais allez à NYC et ce sera la même chose aussi !A Sidney par exemple est une ville attractive car les loyers sont tellement plus bas qu'à Londres... Les jeunes de moins de 30 ans que je cotoie à Londres rêvent, pour beaucoup, de partir vivre aux US, car le pays est plus grand et diversifié, et il est plus facile de se loger... Autre point : les Anglais habitent une île. Et toute jeune qui a fait des études rêve d'aller découvrir un peu le monde pendant quelques années. Je ne vais pas vous raconter aussi l'histoire de l'Empire Anglais, etc. Mais le fait de partir, c'est aussi un fait "culturel" pour les jeunes anglais. Vous vous méprenez. Vous faites une lecture biaisée d'un phénomène banal afin de démontrer que le méchant libéralisme de la GB , et bien, en fait, ça ne marche pas, la preuve, etc... C'est exactement le genre d'histoires que l'on se raconte à gauche en France pour se donner une raison d'être, un combat, etc. La gauche française est morte, c'est un zombie, elle n'existe plus, elle hors du monde, un peu comme Cuba.La "précarité" est aujourd'hui intellectuelle, et c'est à gauche qu'elle est la plus importante en France.Bien à vous,Jules
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E
Je ne pense pas que le Canada soit un pays très libéral, je suis même convaincu du contraire.La mauvaise qualité des services publics est cependant bien citée, et ne me racontez pas que si vous êtes malade au UK vous vous ferez soigner par le NHS, je ne vous croirais pas.Sur le fond, vous avez raison, l'interprétation de ce sondage est très personnelle - je n'ai pas cependant prétendu que les jeunes britanniques rêvaien de venir chez nous.Il s'agissait juste d'un contrepoint à l'avalanche de sondages et études toutes catastrophiques dont vous vous faites systématiquement l'écho, en oubliant tous les éléments allant en sens inverse.Les points durs auxquels je crois :- les systèmes de protection collective ont de l'avenir, même s'ils ont besoin d'être réadaptés régulièrement. Cela nécessite un courage politique (et pas le simple jeu du marché, qui ne sait que rendre la partie rentable d'un marché et laisser tomber le reste, qui doit du coup être financé par la charité).- la concurrence entre nations s'exerce principalement via la fiscalité pesant sur les entreprises, moins par la fiscalité personnelle. Il faut s'adapter à cet état de fait.- les entreprises sont un atout dans la compétition mondiale, rien ne sert de vouloir les tondre. Rien ne sert non plus d'imaginer que les chefs d'entreprise ont des solutions aux problèmes collectifs (ie : ce n'est pas chez eux qu'il faut aller chercher le courage que les politiques n'ont pas).voilà, cher Jules.Bien à vous