La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Ne le dites pas trop fort, le Parti Socialiste pourrait entendre...

Jean-Paul Pollin, un des meilleurs spécialistes français d'économie monétaire, interviewé par Libération, le 1er octobre.

Extrait :

Libération : Et puis, on fera l'inventaire des dégâts sur l'économie réelle...


JP Pollin : Il risque d'être cruel. On avait une crise un peu artificielle sur la finance, on va avoir une crise durable et grave sur l'économie jusqu'en 2010 : récession, chômage, etc. Cela, on ne peut pas en douter. Comme on ne plus douter des ravages de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. A l'arrivée, la zone euro sera la première à rentrer dans la récession, et peut-être la dernière à en sortir. (lire le reste)


Naturellement, il faudra attendre que le chômage atteigne 20% pour que le Parti Socialiste s'avise, bien après Henri Guaino, que l'appartenance à l'Union européenne et à la zone euro, bien loin de nous protéger, nous plombe.

 

*

Sur la surdité socialiste, cf. Martine Aubry, qui prend les électeurs pour des imbéciles en expliquant que 1. il faut relancer l'économie, et que 2. on ne peut pas le faire à cause du paquet fiscal. Sauf que la vraie raison de notre incapacité à relancer réside dans le pacte de stabilité, le cadeau de Sarkozy n'est qu'une cerise sur le gros gâteau européen.


 


 

 

 

 

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F
Permettez-moi d'être d'accord avec EdgarEP sur ce coup-là.Certes la mesures "heures sup" privilégie le pouvoir d'achat des salariés sur l'emploi, mais était-ce un choix judicieux, et globalement (en tenant compte de son coût) elle est plutôt perdante contrairement aux estimations en ante, super-complaisantes, de Rexecode.La différence France / Etats-Unis n'est certes pas là.C'est une différence profonde de vision de l'économie, particulièrement de la grande entreprise : le réseau français du business, para-étatique, en a parfois été protégé de l'aventurisme (c'est parfois hélas l'inverse : Crédit Lyonnais). Les nombreux freins et stabilisateurs du système socio-économique français, si critiqués par la droite sarkozyste et les évadés de la 2ème gauche, sont aussi des freins à la crise. Notre économie amortit hausses et baisses, par opposition au "stop and go" anglo-américain.Seul problème : si le système se défend par comparaison aux anglo-américains, il ne tient pas en comparaison avec nos voisins d'Europe continentale. Sur 5 ans, nous perdons, en comparaison avec nos voisins de la zone euro, à la fois sur le pouvoir d'achat et l'emploi. C'est vers l'Est que nous devrions chercher l'inspiration, plutôt qu'outre-Atlantique ou outre-Manche, comme notre Président de la République et son Premier Ministre.
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E
Permettez-moi, M. d'Here, de penser que le paquet fiscal n'est pour rien là dedans, et que nous nous comportons moins mal parce que nos banques ont été globalement plus prudentes (et nos ménages mons surendettés).
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M
Vous avez d'autant plus raison de vous moquer des déclarations de Martine Aubry, que le paquet fiscal permet à l'économie français de résister un peu mieux que d'autres...
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D
dans un message de mon blog, j'ai écrit que j'étais bien pessimiste pour l'avenir proche.en écoutant Jacques Attali, on peut même craindre une guerre mondialebien à vouscharles
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G
Hmm... n'oubliez quand même pas que le rentier n'est juste qu'un entrepreneur qui, étant rationnel, aurait pu réussir dans la vie et donc sans doute fournir à la société de nouveaux produits et services, mais qui, en personne intelligente qu'il était, a compris que la mondialisation financière que souhaitait organiser l'Acte Unique de 1986 mènerait à ce qu'il gagne mieux sa vie en prenant moins de risques en faisant de la finance.Car il ne faudrait quand même pas oublier qu'à cette époque, en France du moins, les meilleurs éléments de la société ne faisaient pas d'études d'économie, et donc, étaient parfaitement à même de comprendre ce que les spécialistes en économie imaginaient que personne d'autre qu'eux ne comprendraient.Alors, on peut peut-être se contenter d'un message de gauche simple à adresser aux hommes de bonne volonté : accepter d'ériger en objectif social l'idée selon laquelle entreprendre, produire, créer, devrait toujours rapporter plus à celui qui entreprend qu'à son banquier.
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E
Oui, euthanasions le rentier (après avoir étranglé la Commission).
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G
Le drame de l'économie réelle est bien connu.Imaginez-vous capitaliste, talentueux, capable de faire progresser le genre humain en créant une entreprise : vous avez 1000 €. Une loi emprique incite à penser qu'en montant une boite honnête dans une inflation à 2% vous ferez du 5% l'an avec 1% de frais de gestion restent donc 2% pour vous. Pas mal.Maintenant, en bas de la rue, vous voyez un mec qui vous dit, je vous propose 5% liquide sans risque et vous n'avez même pas à créer d'entreprise ou 10% bloqué.Que faites-vous ? C'est simple : au lieu de mettre votre talent au service de la société en entreprenant, vous devenez rentier.La finance n'est donc pas la solution : c'est le problème.
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