La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Statistiques ethniques

Une grande ville française, il y a deux ans. Arrivée d'un questionnaire d'un organisme public, posant des questions sur les origines ethniques des agents.

Un questionnaire circule, et chacun de s'interroger pour savoir dans quelle catégorie un descendant d'espagnol par sa mère et d'antillais par son père doit s'inscrire. Où met-on les bretons  ?

Assez vite, il apparaît que personne n'a envie de répondre, que les questions que cet interrogatoire fait naître sont encore pires que les mesures auxquelles il pourra donner lieu.

Bref, la réponse s'impose, et repart telle quelle à l'organisme concerné : 100% des agents sont français !

*

Juste pour signaler que je souscris à 100% aux thèses de l'article paru dans Le Monde  (Guérin-Pace, le Bras et Blum).

Et si on me pose la question "Et de quelle(s) couleur(s) de peau vous diriez-vous ?", je répondrai rouge, vert ou bleu.

"Aujourd'hui avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ?" , je crois que je répondrai chevalier Jedi...

Le fond du truc c'est que je n'ai pas envie qu'on me pose ces questions.


Comme l'écrivent bien les trois auteurs de cet article :
Une enquête est-elle utile pour lutter contre la discrimination et doit-on privilégier l'étude des discriminés potentiels à celle des auteurs de discrimination ? Comparons le cas des discriminations à celui de la criminalité. Pour lutter contre le crime, effectue-t-on des enquêtes portant sur les victimes potentielles ? Non. Depuis que les statistiques judiciaires existent (1826 en France), on étudie les circonstances des crimes et leurs protagonistes. De même devrait-on mieux étudier les discriminations là où elles se produisent, dans l'éducation et à l'embauche au moyen de testings ou autres méthodes encouragées par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde).
Et du coup la décision du Conseil Constitutionnel me satisfait. Et c'est pas tous les jours qu'on trouve motif à se réjouir !







Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
ça c'est le petit bout de la lorgnette. après on dira quoi ? le danger c'est ce que l'on fera des pseudo-résultats obtenus. on combattra le racisme ? on a déjà tout ce qu'il faut pour le faire.
Répondre
T
Il n'y a aucune obligation à répondre aux questionnaires. L'enquête se fait sur la base du volontariat. Ceux qui ne veulent pas répondre ne feront tout simplement pas partie de l'enquête.
Répondre
E
Raph,Moi-même je ne suis pas toujours entièrement d'accord avec moi, donc pas de lézard, comme on dit.Sur les tests ADN, je crois que le Conseil constit les a autorisés mais sous de telles conditions qu'en pratique cela revient à interdire l'utilisation qui en était envisagée par le gouvernement (sans cependant le désavouer de façon trop ouverte).Sur les catégories ethniques, je n'y crois pas, d'une part parce qu'elles sont floues, et que le simple fait de commencer à compter va forcer les gens eux-mêmes à se rattacher à tel ou tel groupe. On va donc renforcer la communautarisation que l'on prétend combattre. Pour la libanisation, je n'y crois pas. Je pense qu'elle arrangerait bien notre Président bien aimé, mais qu'on en est encore loin. Qu'en revanche nous ayons organisé une fracture entre les métropoles et les "quartiers", c'est indéniable.
Répondre
R
Je ne peux m'empêcher de vous dire que je ne suis pas totalement d'accord avec vous.D'après ce que j'ai compris, le conseil consitutionnel validerait les tests ADN mais censurerait les statistiques ethniques.J'aurai quant à moi fait exactement l'inverse.1-Je contre le fait que l'Etat connaisse une partie du patrimoine génétique d'une frange de la population - appellée à devenir française - en raison de la tentation qu'il aurait d'en faire usage à des fins policières.2- Je suis pour connaitre la vérité et avoir des informations sur la diversité ethnique en France. Le problème est que la france est ethniquement et racialement diverse et que des personnes se considèrent comme noires blanches etc... Le problème n'est pas l'information, mais ce que l'on en en fait.Pire refuser l'information n'arrêtera pas la communautarisation qui existe en France et la progressive libanisation du pays.D'un côté on aurait les vrais chiffres de l'immigration, on apprendrait quelle est la part de l'immigration dans la croissance démographique française et à quel point oles organes etatiques ont menti aux françaisexactement comme on nous a menti sur le nuage de tchernobyl. De l'autre on aurait les moyens de savoir où se situes les poches de sous représentations des populations d'origines immigrées, ce qui permettrait d'en analyser causes et de réagir face aux discriminations.
Répondre
A
Je trouve le débat très curieux. La totalité des partisans des statistiques ethniques les justifient afin de mettre en oeuvre la discrimination positive chère à NS sur le modèle US. D'autres ne veulent pas de statisitques tout en voulant cette discrimination positive.De telles approches institutionnaliseraient le communautarisme dans un pays déjà dissous dans l'UE. Quel fondement pour le "vivre ensemble" comme on dit aujourd'hui ?  D'autant que le Traité constitutionnel bis (avec son renvoi dans la Chare) nous parle de l'Europe des "régions" et des "ethnies". Tout est bon pour détruire les communautés historiques et naturelles que sont les nations....
Répondre
V
Jedi ? euh... Sith Lord plutôt.
Répondre
O
Probablement qu'une part de notre identité nationale - celle qui n'a pas besoin de ministère pour s'imposer à nous - tient dans ce refus tranquille.
Répondre
C
Tiens, "Libertés réelles" a lancé le sujet aussi... peut-être l'occasiond 'un débat Kiwis ?
Répondre