La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Avis aux citoyens inquiets, en colère… et silencieux

Grèves, régimes spéciaux, réformes, Edgar, blogueur, prend position...

 Sous divers prétextes, les contribuables les plus aisés de ce pays ont encore accru leurs privilèges grâce au président nouvellement élu. A tous ceux qui s’efforcent de regarder la société sans prisme idéologique ou politique, mais en se réclamant du bon sens près de chez vous, de l’équité, de la solidarité, de la responsabilité, de la ponctualité, de la dignité, de la politesse, leur attitude paraît indécente, voire irresponsable.
 
Rappels :
 

-          En 2006, Bernard Arnault (LVMH) a touché l’équivalent de 27 000 années de Smic net en dividendes et les revenus de Louis Schweitzer (ex-Renault) se sont montés à un millénaire de Smic...

-          1,3 million d’actifs disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté...

-          28 % de la population ne peut se payer une semaine de vacances dans l’année, 8 % recevoir des amis ou de la famille, 23% n’a aucune épargne disponible

-          Les 10 % les plus riches possèdent 46 % de la fortune nationale

-          La moitié des ouvriers partent en congés chaque année, contre 90 % des cadres...

-          Seuls 20% des 30% des personnes les moins aisées ont accès à Internet à domicile ; on en compte 63% parmi les 10% les plus riches.

-          Le chômage est deux fois plus important dans les Zones urbaines sensibles que dans le reste du territoire.

-          En France, 1,3 million d’actifs disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté (645 euros par mois).

-          Près des deux tiers des ouvriers sont exposés à des produits chimiques, environ 40 % à des nuisances sonores élevées, contre respectivement 8,4% et 4,7% des cadres supérieurs.

-          En 2006, 75 % des Français estiment que la société française est "plutôt injuste", soit 7 points de plus qu’en 2000... (BVA 2006).

 

Malgré tout cela, l’ensemble des cadeaux fiscaux du président Sarkozy, exemptions et autres mesures parfaitement inutiles pour la plupart et bénéficiant principalement aux privilégiés - coutera près de 15 milliards d’euros par an, soit le double du coût des régimes spéciaux pour la collectivité (cf. billet similaire dans la forme quoique d'orientation différente)

 

Le président Sarkozy a choisi son camp, c’est celui des privilégiés, de l’argent et des élites qui, non contentes de leurs positions éminentes, voudraient encore abaisser les autres.

On peut regretter l’existence de régimes spéciaux – y compris celle des députés et des militaires ? -, mais pourquoi monter en épingle des situations favorables en matière de retraites, qui s’accompagnent souvent de salaires légèrement inférieurs, à qualification égale. Pourquoi, à l'heure où chacun se réclame de réformes gagnant / gagnant, faudrait-il que les bénéficiaires de régimes spéciaux fassent une croix sur leurs maigres privilèges pendant que les vrais privilégies ont été servis les premiers, et dans des proportions plus élevées encore ?

On ne peut même pas exclure que Sarkozy s’attaque précisément à ces sujets explosifs pour mobiliser la droite, déçue des retombées bien faiblardes de son choc fiscal. L’idéal pour lui serait de tenir avec ça jusqu’aux municipales, pour serrer la vis à tous les salariés ensuite, et plus seulement à quelques bouc émissaires.

 Il faut réagir, à l’heure où certains veulent faire du Parti Socialiste le « parti de l’entreprise », et où l’info la plus récente sur le site du PS donne raison au gouvernement sur le principe des réformes annoncées ("nous demandons au gouvernement de tout faire pour qu’une table ronde soit mise en place et qu’on puisse répondre aux questions qui se posent encore sur les modalités de la réforme.")
 

Il faut donc que chacun, à sa place, trouve un moyen de soutenir les grévistes et autres contestataires, pour qu’il ne soit pas dit qu’un pays de longue tradition démocratique puisse être gouverné à la hussarde, par un président pressé, avide de sondages et maniant la démagogie.

Ne vous laissez pas fasciner, protestez, et, au minimum, ne hurlez pas avec les loups.


Le problème principal de la France aujourd’hui, ce n’est pas son incapacité à s’aligner sur les standards anglo-saxons les plus éculés (ou sur les politiques de Thatcher et Reagan initiées au début des années 80), c’est d’être engluée dans une situation où rien de ce qui fait la force d’une économie : sa monnaie, ses taux d’intérêt, les modalités de son commerce extérieur, ses modalités d’intervention publique, n’est décidé à Paris – Sarkozy s’agite d’autant plus contre les cheminots qu’il vient de se faire tancer par Bruxelles de façon répétée.

Le reste n’est que mauvaise littérature et démagogie, et cette démagogie est encore pire lorsqu’elle prétend s’asseoir sur l’argumentation d’experts.


PS :
pour lutter contre le régime spécialement injuste qu'on nous prépare, signez plutôt la pétition contre les franchises médicales.

(Données sur les inégalités, courtesy of l’observatoire des inégalités)


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A
<br /> Saint-Quentin en Picardie<br />  <br /> http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/120898/#<br /> Pour exprimer leur colére , ils ont sorti leur banderole . Les parents de Ludivine, 9 ans , handicapée , se battent pour leur fille ait un fauteuil roulant adapté à son lourd handicap ..<br /> Rue Jacques Lescot à Saint-Quentin.La maison de Ludivine 9 ans .Sur la facade flotte au vent du printemps , depuis hier , une banderole blanche , celle d'un combat . Et cette histoire en resterais la !Mais le probléme est que ce papa a du cesser son travail suite au handicap de sa fille . > En 2002 , cette famille Saint-Quentinoise est frappée par l'annonce de la maladie de Ludivine .Elle est atteinte d'une maladie mystérieuse sous forme visuel de micros abcés au cerveau et insuffisance de défences immunitaire .Conséquence , aujourd'hui , elle est totalement paralysée des menbres et ne parle plus suite à suite trés grave rechute brutale en avril 2007.<br /> C'était une bonne vivante , elle marchait , courait , adorait jouer au foot , faire de la moto , aller à la péche etc... raconte la maman en lui essuyant le visage .Une écharpe d'une équipe de L'OM installée au-dessus du lit médicalisé de Ludivine en atteste .Désomais , Ludivine qui voulait étre une écoliére comme tout le monde , ne communique uniquement par clin d'oeil ou rale . C'EST UN COUP TRES DUR !!! poursuit sa mére .Ce qu'elle n'accepte pas aujourd'hui est que l'on lui refuse un fauteuil roulant CONFORT adapté vraiment à son handicap .La maison départementale des personnes handicapées nous le refuse !!!Ils nous proposent un fauteuil simple avec coque , mais j'en veux pas de ce fauteuil répond la maman .Il n'est pas adapté à ma fille poursuit le pére .<br /> Un refus catégorique nourri par l'incompréhension totale .
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J
Que pensez-vous de ceci ?:TRANSPORTSLa gratuité plutôt que la grève ? Oui mais…Crédit Photo : TF1. Pourquoi les agents SNCF ou RATP n’imposent pasla gratuité lors des grèves plutôt que de supprimerles trains ?. A moins que la France s’adapte à une jurisprudenceeuropéenne, cela serait considéré comme une “fauteprofessionnelle”.- le 12/11/2007 - 16h22Ouvrez, ouvrez les portillons, les barrières au péage, faites la grève des contrôleurs mais pas des trains ! Voilà la supplique denombre d’utilisateurs de transports en commun qui exhortent les grévistes à rendre les transports gratuits plutôt que de fairegrève. L’opération aurait “l’avantage” de pénaliser l’entreprise au même titre qu’une grève sans provoquer la pagaille chez lesutilisateurs.Mais voilà, c’est impossible. Pour le moment en tout cas. en La question a été posée il y a quelques jours par Sud-Rail et laFédération des usagers des transports et des services publics (FUT-SP), qui ont réclamé “une table ronde Etat-entreprises detransport-syndicats-usagers” pour faire reconnaître une telle forme de grève. Les deux organisations s’appuient sur un arrêt dela Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) du 17 juillet dernier, selon lequel “le ralentissement de travail” d’agents depéage turcs ayant le statut de fonctionnaires, qui avaient quitté leur poste et permis aux automobilistes de passer sans payer,“pourrait être considéré comme une action collective d’ordre général dans le contexte de l’exercice des droits syndicaux”.Considéré comme une faute professionnelleCependant, la SNCF ne fait pas la même analyse de ce qu’elle juge comme un “cas d’espèce”. “Cela n’est pas qu’un problèmejuridique”, précise Jean-Pierre Menanteau, directeur des finances et des affaires juridiques de l’entreprise. Lors d’une “grève dela pince” en 1989, alors que les contrôleurs avaient refusé en masse de vérifier les billets, la direction de la SNCF avait prévenuque cela constituait “une véritable remise en cause des obligations même du contrat de travail”, c’est-à-dire “une fauteprofessionnelle”.Selon Sud-Rail, “les grévistes qui ont intenté des recours juridiques contre leurs sanctions ont été désavoués, ce qui a été unfrein à ce type d’expérience”. “On comprend bien pourquoi la direction SNCF est hostile à cette forme de grève qui serait aucontraire particulièrement bien accueillie par les usagers”, estiment le syndicat et la FUT-SP. Publié sur LCI.frjf.www.lamauragne.blog.lemonde.fr
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E
Olivier, on en reparle promis. je vais raconter mon expérience aux assedic, là c'est phénoménal comme bordel. Mais garanti, les employés font ce qu'ils peuvent et ils sont plutôt dans le genre héros du quotidien pour ceux que j'ai pu croiser.
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O
Nous abordons là beaucoup de choses très diverses et je ne suis pas forcément en désaccord avec toi sur tel ou tel point, mais j'ai la conviction qu'il existe une ressource inexploitée dans le service public et qu'on pourrait appeler la capacité de redéploiement des effectifs, de mobilisation des équipes, d'amélioration des méthodes.Je te donne un seul exemple : j'ai mon compte à la poste. Pour tout élément de gestion, on me fait d'abord remplir un formulaire, je le signe, il est saisi sur ordinateur, puis le papier est stocké. L'éternuement lui-même finit par prendre une demie-heure... Compare ces opérations avec celle de la Poste au Danemark...Es-tu Mao ou Chevènement quand tu penses que le poisson pourrit par la tête ? Je préfèrerais que tu sois dans le camp de la République...
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E
Olivier, les petits privilèges des fourmis du service public sont à l'échelle des privilèges des brahmanes du secteur public, comme les appelle Minc. Quand tu as vu tourner ton dixième patron qui ne connait rien au job, qui vient faire un petit tour de deux ou trois années avant d'aller dans le privé ou ailleurs, tu finis par te dire qu'il n'y a qu'à attendre la retraite. le service public peut manquer de nerf et de dynamisme, c'est certains, mais sur ce sujet je suis assez maoiste, je crois que le poisson pourrit par la tête.Avec des élites convaincues que le secteur public c'est ringard, à tel point qu'on peut se permettre de le "réformer" avec une brutalité que le secteur privé atteint rarement (si un employeur privé avait annoncé les mêmes réformes que Dati avec la même raideur, la France aurait été scandalisée), il est en effet difficile d'être dynamique. Malgré tout, je pense que la somme des petites gabegies du secteur public est moins important qu'un système privatisé (en tout cas dans le domaine de la santé).ensuite, sur le point précis des petits hopitaux, je crois en effet qu'il faut savoir les fermer, mais que pour faire ça il  faut se donner les moyens d'offrir des compensations. ça veut dire qu'on pense cela dans la durée et en examinant l'ensemble des services publics du coin.
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O
Je veux croire que vous aviez compris que mon vote Bayrou ne se voulait pas "malin", mais défense instinctive et farouche d'un certain nombre de choses - au risque, d'ailleurs, de mon propre NON.
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O
Je n'en pense rien. Probablement parce que je préfère m'écharper avec vous que traiter même mentalement avec l'occupant que vous savez.Je voulais vous dire l'autre jour : chez Philippe Meyer (l'esprit public), Bourlanges est revenu sur le vote de ratification de Nice. Vous aviez raison à ce sujet.
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J
Olivier, pour changer de sujet - je sens qu'on ne nous mettra pas d'accord sur celui-là ;-) -, qu'est-ce que vous pensez de cette citation ?«L'Europe, ce ne peut pas être qu'une machine, une machine administrative, une machine juridique, une machine à édicter des normes, des règlements, des directives, une machine à fabriquer des contraintes, des règles, des procédures. Elle ne peut pas être tenue à l'écart de la vie, à l'écart des sentiments et des passions humaines. L'Europe n'est une réalité, l'Europe n'a une chance d'exister pleinement que si pour des millions d'hommes et de femmes elle est vivante, si elle parle à leur cœur, si elle est pour eux l'espoir d'une vie, d'un monde meilleur, si elle est un grand idéal, une grande promesse. L'Europe se fera avec les peuples, elle ne se fera pas sans eux, elle ne se fera pas contre eux. Quand les peuples disent « non », il ne faut pas se dire que les peuples ont tort, il faut se demander pourquoi les peuples ont dit « non ». »
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J
c'était très utile de ne pas voter Bayrou, seul susceptible de lui barrer la route La preuve que non, il n'a même pas et de loin passé le premier tour, ce qui était à peu près couru d'avance. Comme quoi que tout vote "utile" qui se veut très malin, très stratégique, n'est pas si malin, pas si stratège que ça. Ètant - je le reconnais - un très mauvais stratège, je préfère suivre le principe Kantien d'« agir selon la maxime qui peut en même temps se transformer en loi universelle » et choisir unilatéralement ce qui me semble être la meilleure option en caressant l'espoir secret que chacun fera de même.
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O
Edgar : je reviens préciser, et même modifier mon propos. en m'appuyant partiellement sur ton dire, Je voudrais que le maintien d'un système public d'assurance collective n'interdise pas nécessairement aux acteurs de ce système de se poser les bonnes questions, et notamment celle de la productivité collective de ce système.Comme beaucoup d'électeurs de Bayrou, j'en ai eu assez qu'on veuille me faire croire que le maintien de l'horaire de 8H27 pour les administratifs de l'hôpital de Périgueux soit, en soi, une défense du service public et de la solidarité. J'en ai eu assez qu'on me prenne pour un imbécile, et c'est là, le même ressort que le réflexe d'auto-défense anti-européen.Je crois qu'il existe des ressources, des gisements de productivité à exploiter à l'hôpital, la sécu, l'ANPE, les assedic, dans les mairies, les ministères, et que leur inexploitation a permis que peu à peu il y ait des trous dans la couche sociale, si l'on peut dire.Ce que je crains dans ta gauche tendance Linke, c'est qu'elle abrite cette arthrose-là, ces petits privilèges genre 'toujours ça de pris".Jean-Michel Fayard : bien sûr, c'était très utile de ne pas s'opposer à Sarkozy, c'était très utile de ne pas voter Bayrou, seul susceptible de lui barrer la route (mais alors, quid du mini-traité maltraitant ?). Vous avez, à votre manière et conformément à votre évangile, voté utile, c'est à dire mini-traité.
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