Valery est un chieur. Il vient régulièrement commenter chez moi et balance des arguments abrupts pour exorciser les horribles arguments antieuropéens qui s'épanouissent parfois ici.
En fait j'aime bien ça. Jusqu'à un certain point bien sûr : la semaine dernière il m'a traité de Gollnisch, j'ai effacé ce débordement, on s'en est expliqués par mail, ça repart pour un tour.
Je ne vais pas lui reprocher ses apparitions, je fais la même chose que lui : chez Jean Quatremer, chez Radical Chic ou son annexe collectiviste Voter à gauche, je commente régulièrement pour dire combien je désapprouve tel ou tel point. Et je vais même moins souvent laisser des commentaires sur les blogs dont je me sens plus proche. Comme un journaliste je n'aime que les trains qui déraillent - surtout si je peux les y aider...
Les raisons de commenter quand on est d'accord ne sont pas évidentes : un petit bonjour pour encourager l'auteur à continuer, marquer son passage comme on grave son prénom sur la pierre d'un monument qu'on visite, ce n'est simplement pas mon propos du jour, je souhaite rendre hommage aux chieurs.
Il y a plein de raisons pour aller commenter des billets avec lesquels on n'est pas d'accord :
- le tenancier est un coriace et il va vous forcer à sortir un par un des arguments qui vont vous faire réfléchir. J'ai même lu une fois l'auteur d'un blog de gauche expliquer qu'un commentateur FN venait régulièrement et que ce dernier avait fini par expliquer qu'il venait juste rôder ses arguments... ;
- le blog est très lu et c'est un moyen de se faire connaître. C'est assez vite ridicule de poser une ligne chez Embruns pour attirer du monde, ça se voit très vite ;
- on aime bien l'auteur et on pense que sur un point précis, il déçoit. Il y a toujours un peu de cela, dans mes commentaires en tout cas, je ne commente pas sur les blogs que je n'aime pas ou qui m'indiffèrent.
Bref, tout ça pour dire qu'il ressort parfois de ces dialogues des trucs étonnants, le plus beau et le dernier étant un commentaire de Valéry, pas plus tard que ce soir, à propos des dernières élections. Je crois que sur la tristesse de la défaite du PS, je n'ai pas lu plus juste en si peu de mots ailleurs :
"Il vaut mieux perdre une élection plutôt que de perdre son âme, ce qui est dramatique c'est de perdre une élection parce qu'on a perdu son âme."
Commentateur prolixe ;-) , je partage la motivation 3. Je ne vais que là où je me sens bien, mais suis gêné de dire simplement "d'accord". Je ne le dis que quand je suis SUPER SUPER D'ACCORD. Je ne commente a priori que des billets qui m'ont intéressé, mais j'essaye de partir d'une petite incohérence dans le billet, ou d'un exemple que j'ai en tête qui ne colle pas, en espérant que ça fasse avancer la réflexion. Souvent, au bout de trois commentaires comme ça sur des sujets voisins sur différents blogs, je me suis fait une idée et j'ai de quoi écrire un billet moi-même ...
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