... et donc, ce matin, en lisant le
Rebonds de Benoit Hamon, la mauvaise conscience me gagne : je vais faire gagner Sarko en votant pour un affreux affameur du peuple déguisé en agriculteur sympathique (Bayrou himself). La preuve, Bayrou, entre autres, est favorable à une baisse des charges pour les entreprises.
Dur...
Puis, je lis que Ségolène a annoncé qu'elle allait "mettre fin à l'assistanat" : déjà, ce n'est pas par amour de Ségo que je risquerais de ne pas voter Bayrou. J'ai lu le dossier de Marianne la semaine précédente sur l'assistanat, ça montrait plus les défauts du système que cela ne condamnait définitivement sa raison d'etre. A croire que Ségo c'est dit que comme Marianne se vend bien dans les classes moyennes et que c'est là que le PS a perdu des voix...
Retour à Bayrou. Dans la journée, en allant commenter sur Voter à gauche, je me souviens tout de meme que ce sont récemment des maires UDF qui ont instauré la gratuité des cantines scolaires. Or, je suis persuadé que des services publics gratuits et de qualité sont la meilleure redistribution que l'on puisse inventer (suivant en cela la conclusion d'un petit ouvrage passionnant de Thomas Piketty sur les inégalités). Ce n'est pas en sortant le thème de la lutte contre l'assistanat que Ségo va entamer ce sujet par le bon bout.
Puis, fin de journée, une
dépeche sur le programme économique de Bayrou.
Pas de quoi sauter au plafond (de toute manière, en matière économique, tout se fait ailleurs. Non pas ailleurs tendance X-Files mais ailleurs tendance Francfort/Bruxelles. Il ne faut pas ensuite s'étonner que la campagne ait plus l'air d'un gros concours pour une présidence de conseil régional que de l'élection à la tete d'une des dix premières puissances mondiales.)
Mais, pas de quoi changer d'opinion non plus : le programme est carré et cohérent, contrairement à ce qu'affirme Benoit Hamon Bayrou entend réduire certaines réductions de charges, pour les grandes entreprises notamment.
Donc, à 57 jours du premier tour, je ne change pas d'avis.