La lettre volée

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Le germe et le vivier

Le sondage Eurobaromètre sert, deux fois par an, à prendre le pouls de l'inexistante opinion publique européenne. Quelques sondages thématiques enrichissent la palette des connaissances sur ladite opinion et ses composantes.

Un numéro spécial vient donc de sortir consacré au thème "Les français et l'Union européenne".

On n'y apprend pas grand chose (60% des français sont "plutôt favorables" à la construction européenne...)

Mais il est intéressant de revenir sur un ou deux points. Tout d'abord 4% sont "très opposés" et 11% "plutôt opposés" à la construction (d'un état) européen(ne). Ensuite, comme l'écrit l'Eurobaromètre, "Il reste 6% des Français pour considérer que l’Union européenne devrait être dissoute et 4% qui ne se prononcent pas."

Certes, comme il est ainsi sous-entendu, ces 6% sont un reste, un résidu, que l'Histoire saura dissoudre. Ce sont peut-être aussi un germe, et le vivier de la seule issue raisonnable à l'impasse européenne : en sortir.

Plusieurs lecteurs de ce blog, villiéristes ou DLR, m'ont dit souhaiter une telle issue mais penser que "les français ne sont pas mûrs"...

Ces chiffres me confortent dans l'idée qu'il n'en est rien. Que 15% des français se déclarent pas favorables ou opposés à l'Union européenne est un sacré socle électoral pour n'importe quel parti dont le programme serait, précisément, de rendre aux citoyens français le droit de définir leur politique économique, leur droit des contrats, leur politique extérieure etc...

Ces électeurs sont, de plus, absolument pas représentés puisque aucun des partis qui se présente le 7 juin prochain ne présente de programme correspondant à cette attente : en finir avec ce système ubuesque.

DLR, Villiers, le Front de gauche, entre autres, ont raté une occasion. L'UPR est le seul parti qui défende cette thèse, mais n'a pas eu les fonds pour présenter des candidats aux européennes (avec comme mot d'ordre d'en sortir).

A mon avis, le déblocage de la situation politique se jouera dans une course pour répondre à l'attente de ces 15% qui sont à la fois un vivier, et le germe d'un retour à la démocratie.

 

 

 

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G
Dans les poncifs anti-nationaux il y a toujours le « repli sur soi réactionnaire », la question de savoir si un repli est en soit une mauvaise chose, et si la réaction (agir contre une action) est une incongruité philosophique devrait être posée.<br /> Idem pour le « nationalisme stérile » je me méfie des juxtapositions automatique…<br /> La France d’il y a 40/50 ans était infiniment plus ouverte sur le monde que celle d’aujourd’hui, je sais que cela n’est pas cru, que cela est rejeté d’un revers de main par les générations actuelles, pourtant comparez le nombre de Français nés ou résidents à l’étranger, regardez les programmes culturels de l’époque (opéra, théâtre, expositions …), lisez les journaux étrangers voyez combien de fois le mot France apparaît en 1960 !<br /> Pour ma part je crois qu’un avenir commun entre la France et l’Afrique est –encore- possible et souhaitable pour les deux parties. Poursuivre ce qui avait été engagé sur des bases politiques, osons le dire, une nouvelle colonisation avec les préceptes de J. Ferry (inutile de me parler de son « racisme » je ne juge les hommes qu’en rapport avec leur temps). Transférons notre savoir-faire et notre argent massivement en Afrique en échange d’un marché captif et d’un accès privilégié aux matières premières, le tout dans un cadre institutionnel qui respecte les limites administratives d’origine.<br /> Pour aller un peu plus loin je préfère l’Europe Romaine à la Carolingienne !<br />  <br /> Le second point est celui dont nous débattons ici parfois. Laissez tomber tout espoir venant du front de gauche, c’est le pire du PS sectaire … d’ailleurs cette introuvable ancrage à gauche de l’anti-EU ou de la reconstruction nationale de la gauche est l’échec poursuivi depuis 15 ans pas Chevènement !<br /> A droite il faut compter avec quelques royalistes, les bonapartistes, les gaullistes divers et parfois avariés, une part du FN, des UMP anti-Sarko, quelques Villieristes pour qui « république » n’est pas un gros mot, mais ce n’est guère mieux …<br /> J’ai longtemps espéré une réunion fusionnelle des « républicains des deux rives «  (que j’ai tenté dans un sens comme dans l’autre), elle prend, puis retombe faute d’un chef indiscutable et charismatique.
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F
Je crois qu'il peut y avoir une entente facile entre communistes souverainistes, socialistes républicains et gaullistes (pour employer des étiquettes un peu simples) sur de grands objectifs tels que- défense des services publics- défense du suffrage universel- refus de l'atlantisme- réconciliation des français avec les aspects positifs de l'histoire de leur République et de leurs institutions (sans pour autant passer par pertes et profits le négatif)Et l'on pourrait sur cette base réfléchir à un programme concret de sortie de l'EuropeC'est à dire définir la procédure de dénonciation des traités, et, derrière, le programme économique, politique, social et culturel qui permettrait à la France de récupérer son indépendance sans se noyer (un programme concret, avec chiffres à l'appui).Ces deux points sont les plus faciles à réaliser (surtout le premier bien sûr)Restent 2 points beaucoup plus délicats1) Au niveau programmatique une définition de "l'après-sortie de l'UE" qui ne conduise pas la France à un repli sur soi réactionnaire. Comment tout de suite embrayer sur une initiative internationale qui ne nous fasse pas basculer dans un nationalisme stérile ? Ceci doit être anticipé dès aujourd'hui, dès la définition du programme de sortie de l'Europe, sous peine de disqualification. Les gaullistes et la gauche peuvent-ils tomber d'accord sur l'initiative internationale à envisager après la sortie de l'Europe (une Europe confédérale incluant ou non la Russie ou limitée à l'europe "carolingienne", une union franco-africaine, ou france-tiers monde etc)2) Autre point problématique : les moyens d'un succès électoral : quand on a ni média complaisant (comme en trouvent Cohn Bendit et Besancenot), ni élus de terrain pour faire campagne (comme en a le Front de Gauche), comment espérer faire plus de 5 % ? Je ne crois pas qu'un éventuel Parti anti-UE (UPR, DLR si celle ci devenait antiUE etc), rallierait à lui facilement les appareils du Front de Gauche (qui sont les seuls sur lequel ils pourraient compter dans l'espace républicain, car l'UMP et le PS sont verrouillés, et aucun élu de ces partis ne rejoindrait un parti anti-UE)
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G
La politique c'est, hélas sans aucun doute, aussi une affaire de stratégie et de petits coups tactiques, avez-vous écouté Dupont-Aignan hier à Riposte, le contenu idéologique n'est-il pas déjà bien dessiné, plus de moyens pour l'école par exemple, suppression de la commission, suavegarde de la capacité à l'auto-suffisance alimentarie ...C'est maintenant qu'il faut aider Dupont-Aignan, pas quand D.L.R. sera exangue et qu'il n'y aura plus de choix pour sa survie politique, c'est maintenant que la "gauche républicaine" peut prendre des places dans D.L.R ; àprés bien sur il faudra faire attention au syndrome de JPC.
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E
il faut donner du contenu à un programme positif, sortir de l'UE ce n'est qu'un moyen au service d'une politique de retour à la démocratie.<br /> Sur ce point, pas mal de gens sont susceptibles de s'agréger. Ensuite, récupérer une politique économique, reconstruire des services publics peuvent faire une base vraiment fédératrice.<br /> Tu as rason de préciser que sortir de l'UE n'est pas une fin en soi.<br />  <br />  
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F
Quand bien même 15 % des gens seraient pour la disparition de l'UE ça ne fait pas 15 % de gens disposés à voter pour un parti qui proposerait cela. Parce qu'heureusement assez peu d'électeurs déterminent leur vote en fonction d'une seule question (même une question aussi importante que celle de l'appatenance à l'UE). Même moi qui suis pour une sortie de l'UE, je ne voterais pas nécessairement pour un parti qui la proposerait, si ce parti avait par ailleurs un profil idéologique trop éloigné du mien. A mon avis sur les 15 % seuls 5 % sont assez monomaniaques de la sortie de l'UE pour être prêts à voter pour n'importe quel parti qui proposerait cela. Et encore, quand je dis 5 % je suis large...
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E
UPR ou pas, ce n'est pas la question. La question c'est d'être clair avec ce que l'on veut au fond. Et NDA ne l'est pas.
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G
Edgard, comme j'aimerai y croire, comme j'y ai cru !Mais ne me croyez pas pessimiste, déjà parce que pour qu'il y en ai encore 6% dans un sondage d'eurolâtres combien sont-ils en vérité ?Et puis il y a le fond -national- de notre culture dans lequel resurgira la source salvatrice, mais c'est à nous de la signaler le plus possible.Mais avant il faut organiser, repérer les futurs cadres, engranger quelques sous, ce n'est guère un combat glorieux ni enthousiasmant mais il faut le mener, aussi.L'UPR est tentant, mais regardez à deux fois qui le compose, quelle est sa stratégie, vous verrez que c'est une impasse.
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