14 Mai 2009
Dans ma folle jeunesse j'ai été scout. C'était plutôt très bien, j'y ai fait plein de rencontres, on était dans des uniformes plus qu'approximatifs, on plantait la tente dans des champs de vache débonnaires.
Un article du New York Times sur le scoutisme américain m'interpelle donc quelque part, pas loin du niveau du vécu.
L'article explique comment certains groupes locaux des boy scouts of America s'entraînent, dès 13 ans, à jouer les garde-frontières, à intervenir contre des terroristes (photo), à détruire des champs de cannabis ou à flinguer des cibles en djellaba (comme dit benoîtement l'un des cadres de ces gentilles sauteries, interviewé : "would you call that politically incorrect ?" Not at all, my dear friend...)
Je soupçonne la journaliste du NYT de ne pas totalement approuver ces innocents passe-temps.
Il faut croire que cette new yorkaise dépravée a rompu avec l'esprit authentique de l'Amérique, car comme le dit le même cadre des boy scouts (certainement quelqu'un de charmant) : "This is about being a true-blooded American guy and girl" (oui, ils prennent aussi les filles).
Bon, peu de mystères, ces jeux servent aussi à pré-recruter de futurs officiers des garde-frontières américains, dans un comté de Californie où, comme l'écrit la journaliste (sans doute une marxiste), l'économie repose surtout sur le système carcéral (deux prisons) et sécuritaire. En effet, c'est pas plus mal du coup qu'ils s'entraînent à flinguer du terroriste arabe dès treize ans, on sait jamais, ils pourraient faire des conneries à la place, comme lire la Princesse de Clèves par exemple...