it takes at least 10 times as much effort to get software to really work than it does to get it to sort of worksource)
J'étendrais ce constat très juste : il faut peu d'efforts pour avoir des idées sur la pluie et le beau temps. Les coucher sur un blog est dix fois plus complexe : on se rend compte des trous, des imprécisions, des contradictions. J'ai l'impression qu'écrire un livre serait dix fois plus compliqué encore : tenir la longueur impose en plus une concentration bien plus forte qui ne se conçoit qu'exercée à plein temps.
Certes, il ne manque pas d'essais mal ficelés qui tentent de montrer qu'on peut être au four et au moulin et publier deux mille pages. Je ne me sens pas d'ajouter à ces ébauches.
Ils vivent dans l'instant. Ils savent que leur bouquin ne sera commenté qu'en fonction du résumé du service de presse, et que sur 100 000 exemplaires imprimés, 50 000 finiront au pilon, et 50 000 autres dans les vides greniers et foires à tout des gogos qui auront eu la faiblesse de les acheter pour faire semblant d'être dans le coup. Pour ces gens là faire pondre des livres par des nègres, c'est comme pour une actrice X de montrer ses seins : juste un moyen d'exister dans la profession. Et tant pis si le statut du livre dans notre société n'en sort pas grandi. Note qu'on peut en dire autant des chanteurs, cuisiniers, joueurs de foot, acteurs de Loftstory et de Koh-Lanta qui font de même.
Surtout que même un livre bien construit (j'en vois passer souvent) ne trouve pas forcément son public. Il y a là un véritable problème de la place du livre dans notre société : sa transformation en objet de consommation contribue à destructurer les cerveaux. Aujourd'hui une nouvelle Critique de la Raison pure aussi belle que celle de Kant ne trouverait peut-être pas de lecteur, même dans le milieu universitaire.
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