La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Socialisme et communisme

"On a quelquefois l'impression que les seuls mots de "socialisme" et de "communisme" attirent à eux avec la force d'un aimant tous les buveurs-de-jus-de-fruit, les nudistes, les mystiques en sandales, les pervers sexuels, les Quakers, les charlatans homéopathes, les pacifistes et les féministes d'Angleterre".

Georges Orwell, cité par Simon Leys, in Orwell ou l'horreur du politique.




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E
Une fois j'avais évoqué devant un cousin sociologue une proximité formelle entre les raisonnements de Bourdieu et ceux de Gary Becker (la vie comme somme d'interactions sur des marchés). Je dois avouer que je n'avais pas eu un grand succès. Mais je suis sûr qu'il y a quelque chose...
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F
Bourdieu comme Marx était fasciné par l'économisme libéral, ce que d'autres penseurs de gauche lui reprochent. Je pense à un jeune anthropologue anarchiste américain, David Graeber, qui théorise beaucoup sur l'économie du don dans le sillage de Mauss et, si l'on veut, de Polanyi. Sa radicalité a failli lui coûter son poste à Yale mais il est brillant. 
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G
Il y a quelque chose d'important à expliquer à l'électorat de Sarkozy : travailler plus permet certes de gagner plus de monnaie, mais le système capitaliste et financier au coeur du projet de société de Sarkozy détruit la valeur de la monnaie et met l'épargne modeste du travailleur au mains des rentiers et des financiers : autrement dit, on travaille plus, mais pour les autres.Sarko ne s'est pas assis sur son discours : il refuse simplement d'en admettre les contradictions internes. Difficile de lui en vouloir quand toute l'élite économique et politique, de droite comme de gauche, refuse pareillement de voir ces contradictions.Bourdieu en son temps avait raison : on ne peut pas être de gauche et refuser de s'intéresser à l'économie, de l'étudier avec attention : avec la même attention que celle avec laquelle on étudie un crotale.
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E
Je crois que Leys est particulièrement respectueux de la pensée d'Orwell. Il est exact que ce ne sont que des morceaux choisis, mais je crois qu'ils donnent envie de lire Orwell en direct - en tout cas pour moi. Pour ce qui est de l'extorsion de la plus value, je crains que les déséquilibres ne soient pas entre des salaires qui varient de un à quatre... Je crois même que la gauche a beaucoup plombé les services publics en réclamant d'y instaurer un égalitarisme dépassant de loin celui qui (ne) règne (pas) dans le privé. Par ailleurs, je crois que les éboueurs ne sont pas les plus mal payés des salariés, compte tenu de la faible attracitivité du métier...
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F
Je dois confesser que je ne suis pas fan de ce jeu de collection de citations d'Orwell, ne serait-ce que parce qu'elles sont extraites d'un bouquin qui parle d'Orwell, et non d'Orwell lui-même. C'est donc indirect à plusieurs titres. Je crois qu'Orwell est un auteur qui perd encore plus qu'un autre à être tronqué. Il suffit de lire un bouquin comme L'Hommage à la Catalogne pour se rendre compte que ce genre d'homme ne peut pas être abordé par le biais de "morceaux choisis". On sait combien le système politique dominant tente d ele récupérer. On sait aussi ce que les communistes disent sur lui (cf l'accusation selon laquelle il aurait travaillé pour les services secrets anglais). Orwell est un bonhomme complexe. En plus c'est à la fois un génie, et un type qui a des oeillères (comme bien d'autres génies). Sur la guerre d'Espagne par exemple c'est évident. Donc méfiance.Quand au thème de la confiscation du travail des autres, c'est un sujet très compliqué, car il faut d'abord poser la question du prix du travail. Un système comme celui d'aujourd'hui qui non seulement permet aux investisseurs boursiers de multiplier les profits, mais aussi à un juge de gagner 4 fois plus qu'un éboueur, ne vole-t-il pas le travail d'un éboueur ? Dans un système communiste, le salaire de l'éboueur se rapporche davantage de celui du juge.
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E
Balm : quand je ne suis pas eurosceptique enragé, des fois j'ai un peu d'humour... et en ce moment, manque  de temps. d'où les citations. mais c'est bien. ça décrasse.Pour "la foi inébranlable en un "marché idéal" qui régulerait le monde, naturellement ?", il faut demander à la Commission européenne. Moi j'ai une crise de foi à ce sujet. Cest vrai que la gauche n'ose parfois plus s'afficher pour ce qu'elle est, le camp des humains avec leurs faiblesses. Et que, comme le souligne Orwell, elle peut à l'inverse tomber dans l'excés inverse, sombrer dans la facilité.Gus : exact pour sarko, c'est la rhétorique qu'il a employée. avant de s'asseoir dessus.
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G
On peut se revendiquer de gauche et affirmer que le progrès est une chose bien trop importante pour que quiconque soit dispensé d'y contribuer.D'une certaine manière, l'une des forces de Sarkozy aura été de réconcilier l'idée de progrès avec l'idée selon laquelle le progrès ne peut exister que si chacun y contribue : on est alors bien loin des discours socialistes et communistes actuels.
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B
Décidément, j'aime bien cette série de citations ! :)Je ne sais, hors contexte, comment l'interprêter. Cela m'évoque la difficulté qu'éprouve la "gauche" à endosser sa part d'idéalisme, plus précisement de bisounourisme... Le schéma habituel l'oppose à une droite qui a pour elle le réalisme. "c'est comme ça que ça marche" ou "les choses sont ce qu'elles sont".Ceci dit, quand on regarde la crise mondiale actuelle, on se demande si ce schéma est toujours vérifié. Quid de la foi inébranlable en un "marché idéal" qui régulerait le monde, naturellement ?
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G
Toutes les fictions par lesquelles chacun espère vivre du travail d'autrui attirent toujours les badaux trop convaincus de leur propre importance pour pouvoir se résoudre de leur plein gré à une activité productive : cela vaut aussi pour le capitalisme de marché ou l'Europe.
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