La lettre volée

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Des nouvelles de l'euro

Martin Wolf, chroniqueur au Financial Times revient sur le succès de l'euro, pour les dix années passées, mais prédit des difficultés pour les suivantes.

L'euro existe et certains lui prédisent une carrière de monnaie de réserve, en remplacement du dollar. Voilà sans doute qui satisfera les financiers. Est-ce bon pour la croissance ? Seulement si l'on se sert du statut de monnaie de réserve pour s'endetter à peu de frais. Avec l'actuelle politique de la BCE, cela n'a guère d'intérêt, hors bêtement chauvin (mais on sait que les post-modernes partisans de l'Europe ne sont pas chauvins.)

Pour les dix années passées en tout cas, la croissance a plutôt souffert de l'euro : le PIB réel par tête a crû de 1,6% par an en zone euro, en dix ans, contre 1,9% en moyenne annuelle pour les dix années précédant l'euro. Et dans les grands pays européens non euro (Danemark, Suède, Royaume-Uni), cette croissance a été de 2,2% (près de 40% de mieux...)

Et pour la suite, rien de folichon : les différences entre les taux d'inflation nationaux (car les économies n'ont pas convergé de ce point de vue) sont telles que l'Irlande a vu ses coûts salariaux croître de près de 15% alors que l'Allemagne faisait exactement l'inverse. Résultat :  comme l'Irlande (ou l'Espagne, ou la Grèce) ne peuvent plus dévaluer, il va leur falloir comprimer fortement leurs salaires pendant les années qui viennent.




Pour Martin Wolff, les cures d'austérité qui s'annoncent risquent de faire comprendre aux pays membres que le plus dur dans la discipline euroïque n'est pas avant l'entrée, mais bien après. Longtemps après.

A croire que si l'euro ne sert pas plus significativement à booster la croissance de l'ensemble des pays membres, les pressions pour en sortir risquent de s'accroître chez certains d'entre eux.

A lire plus en détail, pour compléter  la prédiction sur la fin de l'euro.




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G
Rien n'interdit d'imaginer l'émergence de monnaies alternatives à l'euro dans la zone euro. D'ailleurs, au vu de la pression fiscale moyenne dans la zone euro, le procédé est économiquement parlant redoutablement efficace (et au coeur du phénomène d'immigration massive en europe). On a par exemple observé des échanges de travail contre de l'huile de colza il y a quelques années près de Chartres. Paypal, Skype ont des bizness-models dans lesquels la plus value à attendre découle uniquement de la création d'une monnaie parallèle.Incidemment, des économistes aujourd'hui mal-aimés (l'école de la régulation, me semble-t-il ?) mais autrefois bien en cour avaient prédit cela. Rien n'interdit d'imaginer qu'ils auront raison, mais trop tard pour leurs carrières.
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