La lettre volée

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La France, l'Europe, l'OTAN, 4

5. Charles de Gaulle a défini, en 1958, la position qui doit être celle de la France.

Dans un courrier de 1958 à Eisenhower, reproduit en annexe de l'ouvrage, de Gaulle plaide deux points : la caducité de l'OTAN et la nécessité d'une défense universelle. En 2007, les lignes qu'il traçait alors restent valables, et dignes :
L'Alliance atlantique a été conçue et sa mise en oeuvre est préparée en vue d'une zone d'action éventuelle qui ne répond plus aux réalités politiques et stratégiques. Le monde étant ce qu'il est, on ne peut considérer comme adaptée à son objet une organisation telle que l'OTAN, qui se limite à la sécurité de l'Atlantique Nord, comme si ce qui se passe, par exemple au Moyen-Orient ou en Afrique, n'intéressait pas immédiatement et directement l'Europe, et comme si, les responsabilités indivisibles de la France ne s'étendaient pas à l'Afrique, à l'Océan indien et au Pacifique. [...] La France ne saurait donc considérer que l'OTAN, sous sa forme actuelle, satisfasse aux conditions de la sécurité du monde libre et, notamment, de la sienne propre. Il lui paraît nécessaire qu'à l'échelon politique et stratégique mondial soit instituée une organisation dont elle fasse directement partie. Cette organisation aurait, d'une part, à prendre les décisions communes dans les questions politiques touchant à la sécurité mondiale, d'autre part à établir et, le cas échéant, à mettre en application les plans d'action stratégique, notamment en ce qui concerne l'emploi des armes nucléaires.

En lieu et place d'un système dissimulant mal une prépondérance américaine, de Gaulle souhaitait une formule réellement universelle. Aujourd'hui encore, cette formule reste nécessaire. Les successeurs du fondateur de la cinquième république n'ont pourtant cessé de rapprocher la France de l'OTAN, après son départ fracassant de 1966, jusqu'à la probable piteuse réintégration prévue par l'actuel président.

L'ouvrage est ainsi un récit, qui se veut positif, d'une normalisation française par un retour progressif dans l'OTAN. On peut le lire, en sens inverse, comme le récit d'une banalisation dangereuse de notre pays. En ce sens aussi, l'ouvrage est suffisamment précis pour pouvoir fournir de nombreux arguments.



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E
l'excellent TLFI donne deux sens à nationalisme, je conteste que de Gaulle soit nationaliste au deuxième sens, péjoratif, du terme, sens qui est elui que tu utilises.A. HIST. [Après la Révolution française] Courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et l'exaltation de certaines valeurs nationales. Dans son premier sens le nationalisme est (...) très largement marqué dans un sens révolutionnaire et se confond avec la conscience nationale révolutionnaire (encore convient-il de noter que la référence nationale sert de justificatif dans la phase d'expansion territoriale et de conquête, pendant la Révolution elle-même) (R. MARTELLI, La Nation, Paris, Éd. soc., 1979, p.105). P. ext., mod. Doctrine, mouvement politique fondé sur la prise de conscience par une communauté de former une nation en raison des liens ethniques, sociaux, culturels qui unissent les membres de cette communauté et qui revendiquent le droit de former une nation autonome. Nationalisme arabe, populaire; nationalisme des peuples colonisés. Président au Néo-Destour, il [Bourguiba] réside assez peu en Tunisie, s'employant de préférence à rechercher pour le nationalisme tunisien des appuis à l'extérieur (Le Monde, 19 janv. 1952, p.2, col. 3).B. 1. [À partir du XIXe s.] Courant de pensée qui exalte les caractères propres, les valeurs traditionnelles d'une nation considérée comme supérieure aux autres et qui s'accompagne de xénophobie et/ou de racisme et d'une volonté d'isolement économique et culturel.
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V
Euh... tu conteste le qualificatif de "nationaliste" pour de Gaulle ???
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O
Valzy : C'est effectivement un peu répugnant de ne venir à La Lettre volée que pour casser la gueule à ce noniste d'Edgar.
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E
Merci à toi Valéry de nous rappeler que Charles de Gaulle était un nationaliste. La semaine prochaine tu nous apprendras qu'il était aussi rouge brun je pense. Et en matière de pensée raccourcie, merci de tes conseils d'expert.
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V
En l'espère le "raccourci" de langage sert surtout à un "raccourci" de la pensée. En accréditant l'idée fausse qu'il y a une rupture entre la France et ses alliés il est en effet plus facile de hurler à la trahison du nationalisme à la de Gaulle lorsque notre pays normalise sa politique de défense. Puisque nou sommes membres de l'Otan et alliés, avec des engagements de défense commune, il est logique de permettre à nos troupes et à celles de nos alliés de travailler ensemble dans de bonne conditions. Le reste relève tout simplement d'une idéologie suspecte.
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E
Juste que c'est l'organe le plus importane, qu'en 1966 les bases américaines de l'OTAN en France, comme le QG, ont dû se rapatrier d'urgence en Belgique, qu'il s'agit quand même d'un geste extrêmement important, et que partout tout un chacun parle du retrait de la France de l'OTAN en 1966, sans que ce raccourci soit un abus.Tiens par exemple, ce papier, d'un auteur plutôt pro-européen : Charles Zorgbibe : "Le retrait français de l’OTAN : rapport de synthèse"Tu peux continuer longtemps Valy, mais à ce petit jeu de pinaillage tu ne te grandis pas (et tu aurais mis un petit mot à mon +1, comme la plupart de mes commentateurs réguliers, y compris europhiles, j'aurais trouvé ça sympathique. A croire que ta haine du noniste s'étend à leur descendance).
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V
Sauf que ce que tu as écrit dans ton commentaire est différent de ce que tu as écrit dans ta note. Mauvaise foi quand tu nous tiens...La France n'a donc jamais quitté l'Otan mais seulement un de ces organes. Heureusement que l'on est là pour te relire.
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E
Pour le coup c'est toi qui dit n'importe quoi. La France a quitté le commandement intégré de l'OTAN en 1966, avec toute une série de conséquences concrètes et gênantes pour l'OTAN. Le livre l'explique fort bien, même s'il est écrit par un pro-atlantiste.Same player, shoot again...
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V
Il faut arrêter de raconter n'importe quoi : la France n'a jamais quitté l'Otan et n'a donc pas à y revenir.
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