La lettre volée

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Le patron de Wal-Mart demande une hausse du salaire minimum !

Le patron de Wal-Mart, Lee Scott, a réclamé il y a quelques jours une hausse du salaire minimum américain. Pour apprécier l'importance et le sel de cette information, il faut savoir ce qu'est Wal-Mart.

Ce groupe est le premier distributeur mondial (devant le français Carrefour), et a la réputation de pressurer les salaires de ses employés (1 300 000 salariés aux Etats-Unis) pour comprimer ses coûts. Bien peu parmi eux sont ceux qui peuvent se payer une assurance maladie. De plus, le groupe fait une chasse active aux syndicats (aucun syndicat n'est implanté dans les magasins américains et canadiens du groupe). Lorsqu'au Canada quelques salariés se sont syndiqués, le groupe a préféré fermer son magasin plutôt que de supporter l'outrage !

Bref, Wal-Mart est tout sauf un groupe de gauchistes. Sauf que comme Eric Le Boucher ne le comprendra jamais, lorsque tout le monde adopte le même comportement d'écrasement des salaires (même au nom de la concurrence chinoise), c'est aussi la consommation qui stagne !

Les patrons ne peuvent demander à la fois des salariés pauvres et des consommateurs riches ! Wal-Mart, qui est le huitième partenaire commercial de la Chine, devrait commencer à y réfélchir pour son propre compte. Costco, son concurrent américain, est bénéficiaire tout en payant ses salariés 65% de plus que Wal-Mart (voir un bon article de BusinessWeek sur le sujet).

Cette prise de conscience peut inciter à un peu d'optimisme, mais elle doit être suivie d'effets, y compris en France. Sans quoi c'est l'ensemble de la croissance mondiale qui sera menacé.

Ce raisonnement est bien expliqué, de façon bien plus précise et détaillée, par Patrick Artus et Marie-Paule Virard dans leur livre "le capitalisme est en train de s'autodétruire".

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