Rédigé par Edgar et publié depuis
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il a fallu agir, en prenant chaque jour le risque inhérent à tout changement : s'éloigner de notre identité en changeant trop ; manquer le mouvement du siècle en ne changeant pas assez. Jean-Marie Colombani, Le Monde, 4 juillet 2007
C'est ainsi que Jean-Marie Colombani justifie son action à la tête du Monde : il lui fallait être in pour ne pas risquer de manquer ce fameux mouvement, le zeitgeist (traduire : prime aux restructurations financières sur les réflexions de fond, prime à la quantité de lecteurs sur la qualité des articles...)
Je soupçonne fort de nombreux pro-européens d'avoir peur de passer, eux aussi, à côté d'un mouvement inévitable et harmonieux, forcément harmonieux, contre lequel il n'est pas plus sérieux de vouloir se dresser que de vouloir faire pipi contre le sens du vent. Je dois dire qu'il m'arrive parfois d'imaginer que, peut-être, dans longtemps, mes enfants et petits-enfants trouveront ringard leur ancêtre qui a, un moment, eu l'idée de refuser les Etats-Unis d'Europe.
Peut-être en sera-t-il ainsi. Il me semble cependant que le fait d'accepter, une seule minute, de se convaincre que quelque chose est bon, parce que conforme à l'esprit du temps, est l'une des plus grosses fautes que quelqu'un d'exigeant puisse commettre.
Colombani n'a peut-être pas compris pourquoi il devait quitter Le Monde, en tout cas il l'a écrit.