22 Juin 2007
pendant que les maoïstes prétendaient faire la révolution, le seul à tenir tête au Capital et à l’Empire américain, ce fut Charles de Gaulle, « ce vieil anarchiste, ce vieux fouteur de merde - plus fouteur de merde que vous autres gauchistes inoffensifs -, ce vieux lion éternellement solitaire ». Le Général seul comprenait que la résistance consistait à maintenir, non à faire table rase du passé. Le Général seul sentait la France malgré « ces cochons de Français, ces porcs de bourgeois », comme le lui fait dire Jean Mauriac dans ses mémoires récemment parus, avant de rapporter ce mot extraordinaire : « Seule la classe ouvrière se tient. »
il me semble que les maos d’antan, admirateurs du Grand Timonier, et les ex-maos d’aujourd’hui, contempteurs du même, n’ont guere changé d’avis. Serait-ce excès de machiavelisme que de supposer que s’attaquer à present à la Chine devenue une grande puissance assimilable à l’ « axe du mal » tel que le définissent les néoconservateurs américains, ou la louanger béatement hier, dans les années 60/70, quand la politique de Nixon/Kissinger cherchait en elle un appui pour faire pression sur l’URSS et le Vietnam du nord en guerre, constituent les deux faces d’une même politique : à quelques années de distance ?La conclusion :
Après avoir chanté la gloire de Mao, nombre de nos maos d’aujourd’hui, comme s’il avaient fini, après une longue cure psychanalytique, par identifier leur vrai désir, chantent les louanges du « tout marché », de la dérégulation, des délocalisations, de la mondialisation sauvage, du gouvernement Bush, de ses soutiens neoconservateurs, et des jeunes GI’s , si mal aimés des Français et du Quai d’Orsay, qui s’en vont en Irak « mourir pour la démocratie ». « Ceux qui ont tout cru pensent tout croyable », disait le regretté Guy Debord. Mao a eu ses « imbéciles utiles ». Bush a les siens. Ce sont souvent les mêmes.