La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Jongler entre les sphères

Interview de Nicolas Hulot dans Libération (titrée dans l'édition papier "c'est du n'importe quoi", transformée en "Halte à l'inertie" dans les archives web.)

"Mais cela fait des années que je réclame un vrai débat, en profondeur sur la fiscalité écologique, dans laquelle j’englobe la fiscalité énergétique! Avec pour point focus le déplacement de la fiscalité du travail sur la fiscalité environnementale, pour que les choses se fassent à pression fiscale égale."

Voilà une icône de l'écologie, à laquelle le Nouvel Obs, Libé, la presse qui se voudrait critique, accorde des pages et des couvertures dès que l'envie lui prend de se présenter à une élection.

Pourquoi ne prennent-ils pas le bonhomme suffisamment au sérieux pour accorder une page ou deux à une expertise de ses propositions ? J'aimerais bien qu'un bon économiste me dise si cela a du sens de déplacer la fiscalité qui pèse sur le travail sur des éléments tels que la consommation de carbone ou autre assiette écolo. Au lieu de provoquer une expertise de ces idées, les médias le laissent jongler entre les sphères, sortir de la préservation de l'environnement pour prendre des positions politiques et économiques qui ne seraient pas épargnées venant d'autres candidats. Il leur faudrait donc creuser un peu le sujet et prendre Hulot au sérieux, à l'aune de la place qu'ils lui accordent.

Dans le cas contraire, Libé, l'Obs et autres ne font que relayer l'agit-prop de ce ludion médiatique, vendre un "bon client", photogénique, qui vient se joindre à celle de Bové et de Cohn Bendit. Il est dommage qu'un bon 10% de l'éléctorat se fasse prévisiblement piéger par ce regroupement qui n'a d'autre cohérence que spectaculaire (idées chic et propres sur elles, gentilles assurément, garanties sans phosphates ni sucres ajoutés.)

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F
Le lien est cassé, alors je saute à ma réaction :- Plusieurs estimations de sources différentes (dont des conseillers de Nicolas Hulot) ont convergé pour estimer que la part transférable vers une fiscalité environnementale correspond à environ 2 points de PIB / 40 milliards d'euros.- Donc transférer "toute" la fiscalité du travail, c'est aberrant  les charges pesant spécifiquement sur le travail, et non sur l'ensemble du revenu, représentent de l'ordre de 200-250 milliards d'euros sauf erreur de ma part.- La "surfiscalité" du travail en France par rapport au reste de la zone euro - qui pénalise donc la compétitivité de nos travailleurs - est de l'ordre de 40-50 milliards d'euros.- De nombreuses personnalités ont défendu, après étude sérieuse, l'idée de ce transfert "à pression égale", dont parmi les premiers, ou le premier, François Bayrou (30 août 2005, discours de Giens) et tout récemment un groupe de travail de l'Institut de l'Entreprise (structure patronale) qui a publié une solide expertise - je n'ai pas trouvé l'intégrale en ligne mais voici le résumé : http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=1029
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O
Avec pour point focus le déplacement de la fiscalité du travail sur la fiscalité environnementale, pour que les choses se fassent à pression fiscale égale."Cela en dıt aussı long sur quı (ou quoı) on decıde de proteger. Tout sauf le travaılleur (franchouıllard et mesquın), alors que le panda, le panda, c est quelqu un...
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E
SAV : lisez l'article que vous m'avez envoyé. Il s'agit bien de taxe carbone, mais certainement pas à hauteur du montant des "charges" sociales. Nordhaus évoque quelque chose comme 200 MUSD de prélèvements...Je maintiens que la proposition de Hulot telle que bêtement retranscrite par Libé est invraisemblable. 
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S
Vous voulez des arguments d'économistes? En voila en faveur notamment de la taxe carbone: http://www.nybooks.com/articles/21811
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