La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Les catholiques, les chrétiens, d'autres religions et l'Europe

Suite à des commentaires de lecteurs qui estiment que j'exagère le lien entre l'église catholique et l'Union européenne, j'exhume quelques vieux billets :

 

- un appel de chrétiens à voter aux européennes en 2009 ("Malgré l’absence de mention des racines chrétiennes de l’Europe, nous accueillons positivement les affirmations de ce traité qui sont, de fait, inspirées de la pensée et des valeurs chrétiennes.";

- un article de Marianne de 2008 résumé, sur la place des églises au sein de l'UE ;

- un entretien Henri Tincq/Henri Madelin, qui rappelle que les églises ont un rôle officiel au sein de l'UE, inscrit dans les Traités (16c : "Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l'Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Eglises et leurs organisations.") On notera cette remarque de Henri Madelin : "une religion qui change selon les circonstances ne peut pas lutter contre l'islam" ;

- mon billet sur les symboles de l'Europe qui rappelle l'origine mariale du drapeau.

medjugorge.jpg

 

 

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Cherchant à vérifier l'article 16c, je me rends compte qu'il fonde un dialogue dit "de l'article 17", dans lequel sont associées les églises les plus diverses (on trouve, parmi les participants, des sikhs du Guru Nanak Nishkam Sewak Jatha, des ulémas, des rabbins, des pasteurs, des évêques). Un deuxième volet de ce dialogue associe les "organisations philosophiques et non confessionnelles", c'est à dire les loges maçonniques européennes.

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Rien de véritablement scandaleux mais un dialogue bien plus officialisé que ce qui se pratique en France de façon informelle - un poil plus éloigné d'un idéal laïque donc.

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Retour sur les catholiques enfin, avec ce discours de Benoit XVI avant le référendum irlandais, vantant le moine Colombanus : "Pope Benedict described Columbanus as one of the founding "Fathers of Europe". "(Columbanus) spent all his energies to nourish the Christian roots of the nascent Europe. With his spiritual strength, with his faith, with his love of God and neighbour, he became one of the Fathers of Europe, showing us today the way to those roots from which our continent may be reborn," he said. While the Pope did not urge a "yes" vote in Ireland, church sources said that the timing of his speech would not have been accidental. He has frequently spoken about the need for European unity and for a Europe as a "community" which he has said must acknowledge its Christian heritage."

 

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P
<br /> A l'occasion des commémorations du 11 Novembre, un journaliste et blogueur catholique exécute de belle façon la construction européenne:<br /> <br /> <br /> http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/11/11/1914%C2%A0-les-peuples-d-europe-au-rendez-vous-du-centenaire-5487702.html?c<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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P
<br /> « comprendre pourquoi l'Europe est un thème si farouchement défendu » écrivez-vous en réponse au commentaire de Simon.<br /> <br /> <br />  Permettez-moi de vous donner mon point de vue de catholique convaincu et anti-UE tout aussi convaincu en vous signalant quelques points. Remarquons au passage la récupération, l’imposture<br /> même qu’est l’emploi des 12 étoiles, l’imposture étant de faire croire que c’est un symbole spécifiquement chrétien. « Ce nombre correspond aux 12 heures du jour et de la nuit (ce qui évoque<br /> le cadran d'une montre) mais aussi les 12 mois de l'année. Cela signifie que l'Europe évolue. Chronologiquement ce nombre trouve ses origines dans l'Antiquité avec notamment les douze divinités<br /> olympiennes (Dodekatheon), les douze constellations du zodiaque occidental , les douze travaux d'Hercule (Dôdekathlos), Loi des Douze Tables romaine (Lex Duodecim Tabularum)… » nous dit<br /> Wikipedia.<br /> <br /> <br /> Certains points ci dessous vous surprendront peut-être.<br /> <br /> <br />  1-Il est vrai que l’Eglise a une sympathie naturelle pour les organisations internationales, pour la bonne raison qu’elle fut la première d’entre elles et la seule pendant près de 19<br /> siècles, jusqu’à la fondation de la Croix Rouge, dont le nom et l’emblème, négatifs du drapeau suisse sont eux-mêmes chrétiens. Depuis, elle a donc soutenu les différentes instances améliorant<br /> les relations internationales. C’est ainsi que son entité diplomatique, la Cité du Vatican est membre de l’OSCE.<br /> <br /> <br />  2-Autre ligne de force, la critique du libéralisme économique, constante durant le 19ème siècle, libéralisme et république étant considérés comme les faces économique et<br /> politique d’une même réalité.<br /> <br /> <br /> Face à la montée en puissance de la bourgeoisie spéculatrice au temps de Daumier et autres, le courant catholique social, antilibéral était logiquement majoritairement monarchiste.<br /> <br /> <br />  3-Souhaitant que ce catholicisme social ne reste pas en marge de la vie politique, Léon XIII a promu le ralliement à la République, marginalisant la droite catholique traditionnelle . La<br /> critique du libéralisme a alors fait émerger une gauche catholique, qui, en France s’est surtout structurée un parti politique après la Libération : le MRP, de plus en plus centriste. Les<br /> contacts entre les partis démocrates-chrétiens des différents pays et la pression de la guerre froide  ont amené le Vatican à soutenir le<br /> rapprochement entre les pays d’Europe occidentale sans se prononcer sur sa forme. Le tropisme européen des catholiques est ainsi un sous-produit du ralliement de Léon XIII à la République.<br /> <br /> <br />  4-De nos jours, il existe toujours (et heureusement !) une grande diversité d’opinion dans l’Eglise, mais la diplomatie de la Cité du Vatican est une lente machine, et en France, le<br /> poids du courants DC et de divers mouvement de la gauche chrétienne issus de l’Action Catholique (tiens, AC-DC ) tous deux ralliés au libéralisme entretiennent un tropisme européens. Mais<br /> beaucoup de choses sont en train de changer.<br /> <br /> <br /> La critique du libéralisme monte en puissance et en qualité sur les plans écologique, sociétal et social, avec l’impulsion des deux derniers papes.<br /> <br /> <br /> J’attire votre attention sur le fait que l’organe qui a le plus donné la parole à François Asselineau et sa critique de l’UE est…Radio Notre-Dame.<br />
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D
<br /> -Glissant de la contribution éventuelle du "masochisme chrétien" (sur lequel je n'ai pas d'opinion) à la construction européenne réelle comme à ses prémisses, pour s'intéresser à la basse réalité<br /> historique qui nous a soumis à cette géhenne, il est bon de lire, et relire, l'ouvrage de Mme Lacroix-Riz, "Le Vatican, l'Europe et le Reich". Oui la contribution de la religion catholique, sub<br /> specie auctoritatis, est forte, massive même, et continuelle depuis le début du XXme siécle, soutient du Vatican à l'allemagne pour lui éviter la défaite en 1917-18, refus de re-transférer les<br /> paroisses alsaciennes-loraines sous juridiction d'évéchés français après la défaite, comme aux époques décisives, intervention très probable du Vatican auprès de De Gaullle en 1946 pour éviter à<br /> Schumann la mort civile que ses positions pro-allemandes lui avaient value, et encore aujourd'hui quand la nasse est pourtant scellée, motion explicite lors de la dernière assemblée annuelle des<br /> évèques français.<br /> <br /> <br /> Ajoutons pour être clair et anglo-saxon assez, que les Etats Unis d'Amérique et l'allemagne sont les deux plus gros contributeurs, dans l'ordre, au budget du Vatican.<br />
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V
<br /> le lecteur n'a pas dit que le lien europe catho était exagéré mais qu'il était exagéré de parler de masochisme. Il est normal que le catholicisme ait joué un role important dans la construction<br /> européenne. N'importe quel manuel de terinal parle du role des démo chrétiens dans cette construction<br />
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E
<br /> simon : je me borne à essayer de comprendre pourquoi l'europe est un thème si farouchement défendu alors même que les bienfaits tangibles de la chose sont à peu près nuls. il y a dans cette<br /> attitude de confiance aveugle quelque chose de profondément religieux. les catholiques publient des textes nettement pro-européens. connaître l'opinion "des protestants" est plus aléatoire, leurs<br /> églises sont dispersées.<br /> <br /> <br /> Gilles a raison, l'église catholique est suffisamment vaste pour abriter aussi des fidèles conscients de l'impasse européenne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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G
<br /> En réponse à l'article et non au commentaire pécédent. Tout à fait d'accord en ce qui concerne les hautes instances du catholicisme, mais des intellectuels chrétiens se sont détachés des<br /> réalisations de la « construction » européenne et même de sa théorie, je pense notamment à Paul Thibaud qui avait créé un choc chez l'animateur lorsqu'il s'était exprimé vertement sur l'UE à<br /> France-Culture à l'émission du matin.<br /> <br /> <br /> Voir une de anciennes ses tribunes à l'Express :<br /> <br /> <br /> http://www.lexpress.fr/informations/l-europe-pour-l-europe-n-est-pas-stimulante_638836.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Maintenant, je ne sais pas ce qu'il pense actuellement de l'UE, mais il devrait ^etre possible de faire réfléchir les catholiques, les intellectuels catholiques sur les effets de l'européisme<br /> réel notamment à partir de ce qui est infligé à la Grèce en terme de civilisation m^eme si cela s'oppose aux préférences du Vatican.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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S
<br /> Est-ce que ça marchera la deuxième fois...<br /> <br /> <br /> Que nos religions et leurs symboles soient présent dans les débats et l’imagerie européens n’a pas d’importance. Ce qui importe, et c’est le sens original de votre interrogation, c’est la<br /> possible origine religieuse de certaines idées nocives qui limite notre compréhension de la réalité économique, ou bien la tendance à penser l’économie dans une mode religieuse.<br /> <br /> <br /> <br /> Les cassandras anglophone, souvent nobelisé, cherchant à expliquer l’impasse actuelle et leur incapacité à se faire entendre, n’ont de cesse de dénoncer le goût de la souffrance. En particulier,<br /> ils montrent du doigt les tendances à concevoir l’économie en tant que « morality play » (proverbe?), à voir la crise comme juste récompense pour les excès (pêchés) de la boume, à refuser la «<br /> quantitative easing » car « if it feels so good, it must be bad » (si elle est si agréable à sentir, elle doit être mauvaise).<br /> Peut-on aller de là à dire que c’est la faute à l’eglise Catholique ? Comment ainsi expliquer la forte adhésion des pays protestant à la doctrine de la souffrance ? La division ne serait-il<br /> d’avantage entre le pragmatisme anglais qui accepte le devoir Popperian de réfutabilité, contre la pensée continentale, où il n’y a pas de monde réel sans système de pensée, qui devient<br /> facilement il n’y a pas de monde réel, juste les systèmes de pensée. Qu’est-ce que l’héritage de la religion là-dedans ? Je n’en sais rien.<br /> <br /> <br /> <br /> Il est quand même frappant que l’école autrichienne d’économie demeure imperméable à l’échec de ses prévisions. Et si le projet de l’euro échoue, c’est le peuple qui aura déçu l’idée. En<br /> admettant que l’école autrichienne a très bien servi l’économie allemande, on constate qu’on est confronté à un système normatif qui se fiche un peu des âmes, mais qui régirait la vie<br /> social/économique selon les préceptes moraux, et qui ne marche que lorsqu’on l’érige en une fois universellement partagée, ce pour lequel œuvrent ses défenseurs. En cela, il ressemble beaucoup à<br /> l’islam !<br />
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S
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