La lettre volée

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Le petit crucifié

Demain l'Alsace vote. Tout le monde s'en fout, y compris les alsaciens et le gouvernement. Quel contraste avec cette chanson, diffusée par un correspondant québecois. Une rapide recherche me permet de trouver qu'elle date de 1891, et part d'un fait divers réel.



C'était tout au fond de l'Alsace
Sous le pauvre toit d'un hameau
Où l'aigle noir a pris la place
Des couleurs de notre drapeau
Là vivaient l'époux et la femme
Avec leurs fils, bambin charmant
Mais le père, comme un infâme
Acceptait le joug allemand

Refrain
Et malgré son enfance
En dépit du vainqueur
L'enfant aimait la France
Dans son tout petit cœur

La mère avait l'âme française
À son enfant en le berçant
Elle apprenait la Marseillaise
Lorsque le père était absent
Elle lui disait d'une voix fière :
«Quand tu seras grand, mon Louis
Tu repasseras la frontière
Pour servir ton ancien pays !»

Refrain
«Oh ! oui, mère chérie»
Disait-il tendrement
«J'aime tant ma patrie
C'est aussi ma maman.»

Un jour rentrant à l'improviste
Le père, dans un coin obscur
Voit son fils, un petit artiste
Faisant des dessins sur le mur
Et c'était des braves, des braves,
Qu'il dessinait, le cher enfant
Des Turcos, des chasseurs, des Zouaves
«Ah !, dit-il, que fais-tu là, brigand ?»

Refrain
L'enfant répond au traître :
«Des soldats triomphants !
C'est ce que je veux être
Lorsque j'aurai vingt ans.»

L'homme, d'une voix abrutie
Dit : «Je suis Allemand, tu sais
Tu vas voir comment je châtie
Quelconque ose aimer les Français.»
L'attachant avec une corde
Ce vil serviteur des Germains,
Contre un mur, sans miséricorde
Lui cloua les pieds et les mains

Refrain
Et malgré sa souffrance
L'enfant malgré ses pleurs
Disait : «Vive la France
France, pour toi je meurs»

Enfin, à ses appels suprêmes,
La patrouille accourt. Ô stupeur !
Les soldats allemands eux-mêmes
Semblent pétrifiés d'horreur
Le couvrant de baisers, sa mère
Dans ses bras l'emporte en pleurant
Et l'enfant fermant sa paupière
Disait encore en expirant :

Refrain
Adieu, France que j'aime
Adieu, je vais mourir
Mais je t'aime quand même
Jusqu'au dernier soupir 

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J
<br /> Belle joute. Presque frissonnante.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> "L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient". (Baudelaire)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Désolé. Je n'ai pas la version en Esperanto.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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G
<br />  <br /> <br /> <br /> Si vous ne voulez poursuivre, alors pourquoi ajouter un commentaire de plus, avec en plus une accusation larvée : toujours le courage des pseudo !<br /> <br /> <br /> Quelle est donc cette prose qui siffle à vos oreilles, et comment occupé comme je le suis pourrais-je en déverser des torrents ?<br /> <br /> <br /> Enfin je n'ai pas dit que vous etiez "faussement ouvert et progressiste"je n'en sais rien et je m'en fou, mais j'ai noté que l'école de pensée que vous défendez l'est, et je la connais bien j'en<br /> suis issu. Voyez l'endoctrinement est réversible.<br />
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I
<br /> Je n'ai pas tellement envie non plus de poursuivre le debat au vu de la prose que vous deversez sur le web. Il est vrai que je suis "faussement ouvert et progressiste"<br />
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G
<br /> Débat sans interêt pour moi, depuis le début des années 60 où j'ai compris -trés jeune- que l'espéranto était un leurre ; c'est d'ailleurs cela qui m'a permis ensuite de me débarasser des<br /> uthopies sociales du XIXeme.<br /> <br /> <br /> Beaudelaire, Dante, Kant ne s'écriront jamais en esperanto, ni en anglais d'ailleurs.<br />
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I
<br /> C'est que je défends le français comme langue maternelle, non pas comme langue nationale à visée hégémonique comme il l'était hier (qu'il le redevienne est peut-être votre utopie ? dans ce cas<br /> là, la mienne vaut bien la vôtre) et comme l'est l'anglais (en fait une version batârdisée de l'anglais) aujourd'hui. Je me rappelle de l'humour de Voltaire dans l'Ingénu :<br /> <br /> <br /> "L’abbé de Saint-Yves, malgré ce petit avertissement, lui demanda laquelle des trois langues lui plaisait davantage, la huronne, l’anglaise, ou la française. - La huronne, sans contredit,<br /> répondit l’Ingénu. - Est-il possible ? s’écria mademoiselle de Kerkabon ; j’avais toujours cru que le français était la plus belle de toutes les langues après le bas-breton."<br /> <br /> <br /> Quand à l'affirmation que l'espéranto "est sec", "ne véhicule rien" et n'a pas de culture, elle ne vaut rien puisqu'elle n'est basée sur aucune observation empirique de ce qui se fait dans la<br /> petite communauté espérantiste depuis un siècle. <br /> <br /> <br /> http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/ecrivain.htm<br />
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G
<br /> Votre premier message montrait clairement que votre "esperantisme" était secondaire en rapport à votre détestation de ce qui est national, sinon auriez-vous choisi l'anglais ?<br /> <br /> <br /> L'espéranto est, peut être hélas, l'échec d'une double uthopie, celle qui voudrait que les hommes soient tous frères -à peine sont-ils cousins- de la même maison, et celle que le sens sémantique<br /> recouvre à la fois signifié et signifiant. Bref que l'homme est un être hors-sol, modélisable dans son comportement et dans son expression.<br /> <br /> <br /> L'espéranton ne véhicule rien qui provienne des tréfonds, il est sec, commode, utile, sans doute, mais intrinsèquement inexpressif. Une langue véhicule une culture, c'est d'ailleurs pour cela que<br /> ceux qui font la promotion de l'anglais sont des imbéciles ou des traitres.<br /> <br /> <br /> (cf. Hallège, Gaillard, etc.)<br />
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I
<br /> Merci pour ce cliché "promotion d'une langue mondiale = destruction des langues maternelles" qui avait été pourtant démenti dès le premier congrès mondial d'espéranto en 1905.<br /> <br /> <br /> <br /> « L'espérantisme est l'effort pour répandre dans le monde entier l'usage d'une langue humaine neutre qui, sans s'immiscer dans les affaires intérieures des peuples et sans viser le moins<br /> du monde à éliminer les langues nationales existantes, donnerait aux hommes des diverses nations la possibilité de se comprendre ; qui pourrait servir de langue de conciliation au sein des<br /> institutions des pays où diverses nationalités sont en conflit linguistique ; et dans laquelle pourraient être publiées les œuvres qui ont un égal intérêt pour tous les peuples. Toute<br /> autre idée ou aspiration que tel ou tel espérantiste associe à l'espérantisme est son affaire purement privée, dont l'espérantisme n'est pas responsable. »<br /> <br /> <br /> <br /> — Théophile Cart<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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G
<br /> Les Russes sont restés perdus 70 ans dans le soviétisme, la France est paumée depuis le Traité de Rome, voyez l'égarement peut durer longtemps.<br /> <br /> <br /> Cependant le snobisme borné de la VO est le marqueur de l'appartenance à un courant de pensée faussement ouvert et progressiste, qui est à l'antipode de celui que défend avec brio le maitre des<br /> lieux.<br /> <br /> <br /> Qaand à mes sources d'informations qu'en savedz-vous ? rien !<br />
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I
<br /> à Gérard<br /> Couvert<br /> <br /> <br /> ça fait 8 ans que je suis "perdu" par ici, le maitre des lieux écrit bien et contrairement à vous peut-être je n'aime pas lire que des sources d'informations qui me renforcent dans mes préjugés.<br />
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G
<br /> Je me demande ce que totorfanculo fait perdu ici ?<br /> <br /> <br /> Sinon les électeurs des départements 67 et 68 ont, comme les Corses il y a quelques années exprimé leur attachement à la république française, leur république. Sans les magouilles en cours je<br /> suis convaincu que la nouvelle-Calédonie ferait de même.<br />
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