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16 Septembre 2014
J'ai depuis longtemps l'intuition que le goût pour l'euro a un rapport avec cette fascination catholique pour la souffrance (cf. mon billet sur les saint patrons de l'Europe).
Lisant un peu plus avant un texte de Jean-Paul II sur les saint patrons de l'Europe, je tombe sur ce passage, à propos d'Edith Stein :
Elle ressentit alors, dans l'extermination systématique des juifs, que la Croix du Christ était mise sur le dos de son peuple, et elle vécut comme une participation personnelle à la Croix sa déportation et son exécution dans le tristement célèbre camp d'AuschwitzBirkenau. Son cri se mêla à celui de toutes les victimes de cette épouvantable tragédie, s'unissant en même temps au cri du Christ, qui assure à la souffrance humaine une fécondité mystérieuse et durable.
Il y a une sorte d'obscénité dans la récupération de l'extermination au bénéfice de la Croix (cf. en 1998 l'affaire de la Croix plantée à Auschwitz). Elle est probablement liée au fait que les religions se doivent de trouver un sens à l'extermination des juifs, une intention divine à dévoiler, et que d'autre part toute religion qui se considère comme vraie doit chercher à ramener à elle les différents événements. Donner à l'Europe une co-patronne juive ralliée au catholicisme indique bien le sens de la marche.
Ce qui me retient surtout ici, c'est le fait que l'église catholique considère que la souffrance humaine est féconde. Elle peut l'être, mais l'église va au-delà de cela et, en une sorte de célébration du masochisme, assure que toute souffrance humaine est, certes mystérieusement, mais durablement, féconde, à l'égal de celle du Christ.
Donc supporter l'euro si c'est pour la plus grande gloire de Dieu, c'est finalement probablement très fécond. La question est de savoir de quoi.