Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...
28 Avril 2014
une expérience que nous avons tous faite est qu'économiser quelques sous est toujours une bonne chose, surtout en période de récession. Il n'y a rien de répréhensible, évidemment, à éviter les dépenses inutiles dans quelque entreprise que ce soit.
Une entreprise libérée, en particuler, sera attentive aux dangers des coûts cachés et des fausses économies, au lieu d'être obsédée par les frais de photocopie et de déplacement.
Ce ne sont pas des expériences personnelles ni les conditions du moment qui doivent dicter le choix de la mesure la plus judicieuse ; celui-ci doit répondre à un seul impératif : réaliser la vision de l'entreprise.
in Getz & Carney, Liberté & Cie
J'ai habituellement horreur des comparaisons entre un état et une entreprise. En macroéconomie, on oublie, ce faisant, que les deux types d'organisation n'ont ni la même durée de vie, ni les mêmes moyens d'action.
Mais en lisant ce très bon livre de gestion (sous-titré Quand la liberté des salariés fait le succès de l'entreprise), je tombe sur ce passage, qui rappelle un fait banal : couper les coûts, dans une organisation, ne peut pas être une politique.
Couper les dépenses publiques est un échec macroéconomique car cela a un effet récessif. Mais cette idée ne convaincra que les keynésiens.
D'autres seront peut-être plus sensibles au fait que couper les coûts aujourd'hui n'est plus le moyen d'une politique, c'est une fin.
Les coûts cachés de cette politique sont nombreux, et Jacques Sapir en expose un, avec un bon papier sur Alstom. Alstom est à court de trésorerie car la commande publique est exsangue.
Un état qui aurait une vision saurait arranger, autour de quelques pôles publics, des politiques ambitieuses, et créatrices d'emplois, dans les renouvelables, les transports etc.
Ah, oui, peut-être. Mais l'étatcémal et on sait bien que l'innovation vient de la startup au fond du garage. Peut-être, mais pas toujours. Une chercheuse britannique, Mariana Mazzucato, cherche à mettre en évidence le fait que l'innovation importante vient tout autant du secteur public.
L'état en France n'impulse plus rien. De fait, ce qui reste de l'état est une sorte de structure de défaisance : un organisme juridique auquel on (l'UE) laisse à gérer l'extinction des activités que l'on juge archaïques, l'UE devant reprendre les activités nobles et nouvelles (les politiques pour l'innovation et la lutte contre le gaspillage des salades vertes).
Je ne suis pas sûr que les français se reconnaissent dans cette absence de projet, même s'il est certain qu'ils ne veulent pas non plus d'un état fort.