Acrimed relate la façon délirante dont a été attaqué Pierre Bourdieu, accusé par Jean-Claude Milner d'être un antisémite. Pas beaucoup de protestations au Monde et à Libé : en période d'élections, il ne peut pas être mauvais d'assimiler toute gauche trop de gauche à de l'antisémitisme.
C'était de toute façon l'accusation sous-jacente de toute argumentation ouiste bien-pensante : noniste de gauche = rouge-brun.
Peu importe en la matière, une conclusion assez amusante d'Elisabeth Roudinesco, qui, certes, reconnait que Milner a eu tort : "
Milner a regretté, dans un débat avec moi, cette parole contre le livre en question. Ne nous transformons pas en policiers de l’inconscient".Donc on peut traiter n'importe qui d'antisémite à la radio nationale le matin, mais si on se confesse à une grande intellectuelle parisienne, cela vaudra absolution.
Je trouve la famille de Bourdieu digne, qui s'en tient à des protestations sans entamer de procédures judiciaires. Ca n'empêche pas de relever que le microcosme intellectuel parisien manque un peu d'ouverture et a tendance à penser que ses affaires ne regardent que lui. Ca pourrait être le cas, mais alors ne prenez pas la France à témoin... Ou alors, dites que les paroles n'ont pas de poids, de portée, n'engagent à rien, ce qui est un peu paradoxal pour des intellectuels.
Finalement, Milner qui s'en sortirait sans dommage, ne serait-ce pas l'équivalent du patron voyou qui n'aurait rien pendant que le voleur de mobylette part au bagne ?