La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Pierre Jourde, sur la grève des universités...

C'est un billet d'humeur fort bien senti, sur le site de Causeur.fr, consacré à la grève des universités (contre l'Union européenne).

Un extrait :

"cette grève, la première qui soit aussi longue et aussi généralisée depuis qu’il y a une université en France, ne vise pas seulement la réforme qui vient de faire déborder le vase d’exaspération. Elle est l’expression d’un écœurement face au mépris et à l’absence de reconnaissance du travail accompli, tels qu’ils s’expriment généreusement dans nos journaux. 

Cette grève est d’abord une grève des universitaires, toutes tendances politiques et syndicales confondues, à laquelle se sont ralliés les étudiants et les personnels de l’Université, des parents d’élèves et des enseignants du secondaire. Cette unanimité, la durée inédite du mouvement (trois mois pour l’instant), le fait que s’y soient joints des présidents d’université généralement peu enclins à contester, quarante sociétés savantes, des grandes écoles, dont l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, les formes inédites qu’il adopte, avec les démissions de responsabilités administratives un peu partout, la “ronde des obstinés”, tout cela devrait au moins donner à penser que le problème dépasse le supposé “immobilisme” de l’institution universitaire. Eh bien non.
"

La conclusion, en forme de flèche du Parthe :

"Informer de la réalité concrète des choses est sans doute trop demander aux journalistes. On finit par se dire, au vu de ce qu’ils ont fait de ce mouvement, que l’information n’est pas leur préoccupation première. Il s’agit surtout pour eux de publier ce qu’ils pensent devoir servir à leur lectorat, à leurs actionnaires ou les deux, et de reproduire, ce faisant, de vieux stéréotypes. La réalité est ailleurs."



 

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E
Bien d'accord : s'il y a bien une catégorie qui était capable de donner un sens collectif à un combat contre une réglementation qui est, en son fond, européenne, c'était eux.<br /> on ne les entend malheureusement pas sur ce sujet...<br />  
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S
Informer ? Pas sûr qu'ils ne le fassent pas, les journalistes. Sûr, par contre, qu'ils le font à minima, sans enthousiasme, de l'extérieur, accordant une place et une importance loin de celles souhaitées par les intéressés. Ils ne vont pas au devant d'eux. Mais les universitaires me semblent bien repliés sur eux, sur leur problèmes. Ne font pas rêver les autres. Ne prennent pas en charge les malheurs de l'ensemble de la société actuelle. C'est un peu décevant pour des intellectuels, non ? Alors, pas étonnant qu'ils ne soient pas privilégiés par l'info au milieu de tout ce qui se casse la gueule et qui souffre et qui est peut-être plus porteur de changements qu'eux. Sans compter l'énorme masse des journaleux aux ordres et la désillusionn de Mai et de Juin 68. Et l'absence des partis. Et un gouvernement qui mise sur la désillusion et le pourrissement.
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