La lettre volée

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Sauver les banques d'Europe centrale

Nombre de banques des pays d'Europe centrale sont mal en point, et leurs états d'appartenance n'auront peut-être pas de quoi les renflouer. La BERD s'apprête à intervenir.

Pour soutenir les états d'Europe les plus fragiles, la crise est l'occasion de demander encore plus d'Europe (sur fond de grand emprunt européen, de gestion commune de la dette etc..). Même la collision entre deux sous-marins, commentée par Le Monde, donne la conclusion suivante :
La collision du Triomphant et du Vanguard pourrait constituer un choc salutaire [...] elle pourrait inciter la France et la Grande-Bretagne à [...] ouvrir le dossier de l'européanisation de la dissuasion.

En attendant, les plans de relance en Europe sont beaucoup moins importants que le plan Obama, car la Commission n'entend pas lâcher sur le respect du pacte de stabilité.

Bref, l'Europe ne sait toujours pas définir une politique cohérente, et, pas de chance pour nous, nous sommes coincés dans ce carcan.

La crise existe cependant, et il faut bien trouver des moyens d'y remédier.

Pour ce qui est des systèmes bancaires et des finances publiques des états les plus fragiles, un principe devrait prévaloir : la crise est globale, les solutions doivent l'être.

Pour refinancer les banques d'Europe centrale, la BERD doit participer, mais sans doute aussi les Etats-Unis (qui ont massivement investi à l'est, contribuant à donner l'illusion d'un décollage irréversible des pays concernés), et surtout la communauté financière internationale. Ce pourrait être l'occasion de faire créer de la monnaie au FMI (des droits de tirage spéciaux, trop peu utilisés), en rénovant un peu au passage ces institutions.

Ah, mais il faudrait convaincre les Etats-Unis dira-t-on ! Oui, mais ça changerait d'une part des "il faudra convaincre les allemands/anglais/belges/luxembourgeois", et ça aurait d'autre part une portée réellement internationale. Cela poserait les problèmes à leur vrai niveau, qui est global. On sortirait du provincialisme européen qui finira, autrement, par nous engloutir.

L'Union européenne nous empoisonne non parce qu'elle est trop grande, mais parce qu'elle est trop petite.






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E
La France finance la construction d'autoroutes en Lettonie, elle peut bien renflouer la Californie. Je vous signale qu'en laissant des taux élevés, la BCE aide fortement les USA à se refaire grâce à un dollar faible.Sur les "nombreuses positions communes" des européens, vous m'excuserez, je ne les vois pas bien.Je vois bien ensuite votre plaidoyer pour une unité civilisationnelle (et un destin commun, que l'on pourrait aussi bien appeler sonderweg) que vous oppsoez à l'universalisme. C'est exactement ce qui pue dans la pensée européenne, je vous remercie d'en apporter l'illustration.
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O
Ca va pour cette fois, et même si je ne vous ai pas rencontré sur une route du kurdistan irakien, j'ai encore quelques réserves d'attendrissement.
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L
oh ça va, c'est sorti comme c'est sorti (oui je sais, ça c'est de l'explication...) ; et puis désolé de vous envoyer chez l'ophtalmo...
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O
J'adore votre bancroute. Chacun son quignon.
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O
Merci de vous dévoiler Nicolas... et de me donner magnifiquement tort.
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L
Posons les choses autrement. Il y a un problème à éviter : la bancroute des Etats, dont certains pays de l'Est mais aussi la Grèce par exemple, sont menacés (cf. baisse de la notation des obligations grèques). Divers acteurs peuvent théoriquement venir en aide à ces pays pour éviter que la situation n'empire. Et la préférence pour un acteur implique une orientation politique forte en matière d'équilibre international, de jeux des puissances.Pour ma part, je trouve insensé la proposition faite dans le billet que les Etats-Unis soient cet acteur, ou qu'ils prennent par au sauvetage. Insensé politquement d'abord : la France n'irait jamais renflouer la Californie même au prétexte qu'elle seait un partenaire économique prépondérant ; ce serait l'Etat fédéral américain qui le ferait. Faire intervenir les USA ou même le FMI, c'est envoyer au reste du monde le même message que dans les années 90 avec la situation dans les Balkans : nous sommes incapables de nous sortir la mouise en nous aidant mutuellement, nous européens, alors donnez nous un coup de main.Les répercussions à moyen et long terme seraient catastrophiques. Comment l'Europe pourra-t-elle peser par la suite dans les diverses négociations internationales : dossier iranien, Copenhague en fin d'année (post-Kyoto), relations avec la Chine etc. Nous n'aurions plus aucune crédibilité pour faire avancer les nombreux dossiers sur lesquels les européens ont des positions communes et avancent ensembles.Je vante donc bien ce truc délirant qu'est la solidarité entre les Etats de l'Union. C'est une solidarité de civilisation, de destin commun. Ce n'est nullement une prétention universaliste, pas plus qu'un beau moyen de donner des leçons. La solidarité européenne, la décision politique communautaire, c'est la seule alternative pour traiter les grands enjeux du XXIème siècle : développement d'un capitalisme durable, réchauffement climatiqe, (im)migrations, co-développement... Tous ces sujets que ni la France, ni l'Allemagne, ni la Slovénie, ni la Bulgarie, ne peuvent, isolés, prétendre apporter des réponses cohérentes.Alors oui, même si je ne l'avais pas dit dans mon premier commentaire, oui, cette solidarité appelle de nouvelles évolutions institutionnelles de l'Europe.
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E
Mais moi c'est ce que je disais : l'incendie en europe centrale est encore prétexte à demander "plus d'europe", avant toute considération de solidarité entre voisins.Que deux sous-marins nucléaires se tamponnent dans l'Atlantique et voilà relancée l'Europe de la dissuasion. Et à part ça ce sont les eurosceptiques les idéologues.Enfin, excuse-moi mais l'idée que les européens seraient une entté naturelle alors que la communauté internationale serait un artefact pue à plein nez. Pas besoin de muscles pour le comprendre...
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O
Mais mon Edgar... il ne dit pas ça, ou alors je file à l'ophtalmo.Et toi tu lui parles de solidarité raciale, c'est un peu musclé quand même. Ou d'un "truc délirant"...
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E
Je ne m'emporte pas. Je n'ai rien contre l'idée d'aider les pays d'Europe de l'est, c'est même indispensable. Je m'oppose simplement à ce que ce soit encore prétexte à de nouvelles "avancées" institutionnelles de l'Union.
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O
Edgar : je ne comprends pas pourquoi tu t'emportes. Qu'une solidarité s'exerce à l'égard de pays avec lesquels nous sommes liés économiquement et culturellement ne me semble pas délirant. Que ça se fasse au nom de l'Europe (avec trémolos), ou d'une coalition de nations présentant quelques intérêts liés, peu importe.Si l'appart d'en face brûle, tu apportes ton extincteur (un procureur peut te reprocher de ne pas accueillir le SDF en bas ...).
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