Ségolène Royal, mauvaise perdante

Ce matin le camp Royal proteste et appelle à un nouveau vote.

A 42 voix, il est évident que c'est la fraude qui a dominé le scrutin. Mais compte tenu de ce que l'on sait du Parti Socialiste, et de la qualité de son processus électoral interne, il vaut mieux ne pas ouvrir la boite de Pandore. La semaine dernière, personne n'a entendu de protestations sur le score de la motion Royal. Il fallait y penser avant.

Et il n'est pas du tout sûr qu'un vote sans truquage donne Ségolène gagnante. Quand on voit, sur le site du PS, que la Réunion a donné 1571 voix à Ségolène, soit 93% des voix locales, on s'interroge...

Et Libé hier se faisait l'écho de la fédération de l'Hérault, où un observateur parisien du PS s'était fait sortir - rappelons que l'Hérault a donné 67% de ses voix à Ségolène, et qu'il s'agit de la 5ème fédération du PS par la taille - lire aussi, dans mes archives, des commentaires scandalisés de Mélenchon sur les votes dans l'Hérault, en 2006. Je ne pense pas que la situation ait changé d'un pouce.

La modernité de Ségolène n'est que dans le discours. Sur le terrain, elle a parfaitement su jouer avec l'archaïsme du PS et séduire les éléphants des fédérations clés. Maintenant la messe est dite, et après avoir échoué devant les français, puis devant les militants du PS, elle doit comprendre que la modernité, c'est aussi savoir passer son tour. Je ne la regretterai pas.

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Lu sur le site de l'EHESS un billet d'un universitaire se plaignant du spectacle de la division socialiste. Ben mon gars, fallait voter. Moi je n'ai pas pris part au scrutin, mais je ne vais pas en plus reprocher au PS de jouer un jeu, dans le fond, plutôt démocratique. Je n'attends rien de Martine et de son tropisme européen, mais qu'au moins on lui laisse sa chance et la possibilité de travailler en paix quelques mois...

Comments

[Gus]

Le fait que le PS revendique avec obstination le monopole de la représentation politique de la gauche en France constitue en soi une raison tout à fait suffisante pour souhaiter sa chute.
Que Ségolène Royal mènera certainement plus rapidement à terme que le simple laisser-faire, avec ou sans les pouvoirs d'un Premier Secrétaire.

[edgar]

Difficile de se désintéresser complètement de ce qui arrive au PS, si l'on est pas fan de la politique Sarkozy. Même si je partage ton avis sur l'état de deliquescence du PS.

[Antoine Block]

Vraiment, je ne parviens pas à comprendre ce que le sort du PS peut avoir d'intéressant.
Un parti sclérosé dans ses structures, errant à vue idéologiquement, atomisé par les querelles de personnes et les ambitions personnelles, dogmatiquement pro-Europe, et désormais organisateur de fraudes dans ses scrutins internes…
Qu'il crève !
Et qu'il laisse de l'espace pour un parti centriste significatif (Bayrou) et un parti de gauche qui soit digne de ce nom (qu'il se fédère autour du NPA ou de Mélenchon).
Le PS est né avec Mitterrand, et il est mort avec Mitterrand.