Dix économistes ont signé hier un papier dans Le Monde demandant une réponse européenne à la crise. Sa lecture ne me fait pas changer d'avis : toutes ces gesticulations sur la nécessité d'une réaction européenne avivent la crise.
Le coeur de leur argumentation est totalement dogmatique. Voici la phrase qui est censée justifier une intervention concertée : "L'approche actuelle, qui consiste à secourir une institution après l'autre avec des fonds nationaux, risque de conduire à une balkanisation des banques européennes." Si quelqu'un est capable de définir ce qu'est le risque de "balkanisation des banques européennes", bienvenue.
Par ailleurs, nombre de bons esprits (Hollande ce matin, sur Inter) plaident pour des solutions européennes à tout : la crise des PME, des banques etc...
Une seule question : les Etats-Unis disposent d'un régulateur unique, d'un small business act plutôt intelligent, bref, de tout ce que nos imbéciles réclament à cor et à cri.
"Si quelqu'un est capable de définir ce qu'est le risque de "balkanisation des banques européennes", bienvenue."Je ne sais pas, moi, pauvre cruche que je suis, mais ça me fait peur, la Balkanisation des banques.Surtout quand on sait que l'élu des Hauts de Seine a une conception élastique de la morale publique... Ou que les Kossovars ne sont pas seulement de glorieux résistants mais aussi des blanchisseurs émérites.Bon, je donne ma langue aux taurillons.
"Si quelqu'un est capable de définir ce qu'est le risque de "balkanisation des banques européennes", bienvenue."Selon la théorie delorienne de la chose, les banques privées assurent une mission de service public (ben oui...) : en l'occurrence, le financement de l'initiative individuelle, mère de l'entreprise, grand-mère de la croissance, arrière-grand-mère de la prospérité, et, pour cette raison, trisaïeule du progrès social : en europe, évidemment, depuis la monnaie unique.Reste que si les Allemands ont consenti à la création de la BCE, ils n'ont jamais accepté l'idée qu'une autorité supra-nationale puisse être chargée de surveiller ses banques. Le fait que les banques contribuent vitalement depuis fort longtemps au fonctionnement des collectivités allemandes de longue date, et donc, des aléas bien connus en qualité de la gouvernance locale y est peut-être pour quelque chose.Donc, pour que le système fonctionne, il faut que toutes les banques européennes travaillent de concert à leur mission de service public : "no capitalist left behind".Mais avec des autorités nationales sur le dos, on sait fort bien que selon la "nationalité" de la Banque, l'indépendance de la Banque est toute relative. Jusqu'à présent, tant que le mirage monétaire euro fonctionnait, tout le monde se satisfaisait de cela.Mais maintenant.... ça pourrait changer...