La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Traîtres

"Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses".

Sun Tzu, l'Art de la guerre



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G
Ho : mais libre à vous de l'édulcorer ou de le censurer : je ne suis pas regardant.Pour tout vous dire, c'est à la fois du premier et du second degré.(voir le "et je ne m'en réjouis pas") Les députés socialistes me semblent bien assez grands pour savoir pour quelles raisons ils auront voté oui : ma thèse est qu'ils sont soit hypocrites, soit lâches, soit incompétents : mais je comprendrais que cette thèse ne convienne pas à tout le monde.Pour autant, le propos, le raisonnement existe : faire exister une europe de gauche commence à renoncer à ériger les comportements moutonniers et les calculs d'énarques en alpha et oméga de la politique pour en revenir, à gauche, à la réflexion politique, au projet de société, aux enseignements du passé, aux espoirs en l'homme, et au refus de la dictature de quelque système de pensée que ce soit, européen ou non.
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E
Gus, c'est du premier ou second degré ? C'est pour dire que les socialistes qui ont voté contre le traité feraient mieux de faire comme Fillon : prendre sur eux pour avaler l'huile de foie de morue européenne ?Je suis partagé sur ce papier : soit je le passe parce que j'aime bien ce que tu écris par ailleur, et j'aimerais continuer à te lire, soit je le bloque mais ça risque d'être pris comme une fin de non-recevoir, ce que ça n'est pas.Un petit rewriting pour expliciter le papier ? je le passe d'autant plus volontiers ensuite que je vais passer aussi un autre d'olivier demain. je vais créer une rubrique invités et puis voilà.tu peux m'écrire directement à lalettrevolee à  yahoo point fr
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G
Edgar, je ne vois pas trop où ailleurs qu'ici je pourrais publier ça sans créer d'ennuis à quelque homme honorable : je vous confie donc le texte : s'il vous convient, faites-en ce que vous voulez. S'il ne vous convient pas, effacez-le----------------------------------------------------------------------------------François Fillon, cet authentique européen.   J'entendais un jour craindre que je ne sois procureur. Je vois pourtant bien un homme qui, pour cette raison précise ou plutôt, au motif que les français ne craignent pas la vérité, ne craindra pas mon hommage : cet homme est à mes yeux des plus authentiques défenseurs de l'Europe : celle qui, institution bien plus que réalité, mérite pour cela majuscule. Le nom de cet homme est François Fillon : notre Premier Ministre. Il se trouvera toujours des hommes pour dire qu'il est malaisé de réconcilier l'exigence de vérité et l'ambition démocratique. Ceux-là trouveront toujours une place dans la mythologie que construisent leurs discours soit au moyen de subventions publiques, soit dans l'ombre d'intérêts bien compris . Il existe pourtant des hommes pour qui nul idéal démocratique ne vaut s'il ne s'accompagne d'une certaine exigence de vérité. Tel est François Fillon. François Fillon, pour cette raison, fit autrefois campagne contre cette construction européenne qui fait aujourd'hui actualité. Il a même voté, en sa qualité de représentant élu, conformément à ses convictions et sans nécessairement attendre de la direction de son parti de savoir comment employer le mandat constitutionnellement non-impératif qui était le sien, contre une certaine idée de la contruction européenne. Mais il est désormais, comme nous tous, embarqué dans cette vision. Et, dans la vision des choses qui est celle d'un démocrate, il n'a fait qu'une succession de choix logiques, honorables, et exemplaires. C'est certainement à la réserve et au devoir de loyauté que lui imposent ses responsabilités, qu'on doit de ne jamais l'entendre s'exprimer sur ces sujets autrement qu'en termes convenus, si hâtivement dénoncés par les socialistes : comme si nos concitoyens n'étaient pas capables de reconnaître le caractère convenu d'un propos ! Citoyen comme lui, je me proposerai donc d'en répondre, en mon seul nom, tout en exposant en quoi les motivation de cet honnête homme, ce véritable démocrate et cet européen de coeur qu'est François Fillon, peuvent tout à fait s'accorder d'attitudes plus complexes qu'une adhésion éternelle et inconditionnelle à un processus initié il y a cinquante ans. J'exposerai par ailleurs en quoi de telles convictions de démocrate et d'homme de progrès sont par contre incompatibles avec une adhésion inconditionnelle et éternelle à ce même processus. La création de l'Euro a été le moyen pour la France d'inspirer confiance aux bailleurs de fonds sans lesquels son train de vie ne serait certainement plus, depuis fort longtemps, celui d'une grande nation. L'Euro était donc le moyen d'échanger l'indépendance et la fierté, sans doute mal placée, d'une nation, en contrepartie du confort procuré par le moyen de payer à crédit tout ce que savent produire les pays asiatiques en si massives quantités. Certes, il existait d'excellentes autres raisons de faire l'Euro, surtout si on avait profité de la formidable occasion que représentait sa création pour entreprendre le lent processus d'ajustement entre ressources et dépenses privées et publiques. J'en conviens, et rares seront ceux qui en disconviendront. Pour autant, cela revenait à renoncer à certaines libertés politiques, auxquelles tenait sans doute Philippe Seguin, François Fillon, et tant d'autres, et auxquelles à vrai dire, je ne tenais pas moi-même, comme tant d'autres. Le peuple s'est alors prononcé. La France s'engagea. L'Euro fût, et désormais est. Les déficits, publics et privés, s'ajustèrent à la nouvelle capacité d'endettement acquise au prix de ces renoncements, et il n'est guère imaginable de revenir désormais là-dessus, du moins, rapidement. Mais la France s'était alors engagée à payer un certain prix : et c'est aujourd'hui ce prix qu'il lui faudra payer. En numéraire tout d'abord, mais cet enjeu-là reste mineur. En soumission aux règles qui font prospérer les bailleurs, mais ce sujet n'est pas mon sujet du jour. Car en demandant l'Euro, la France s'est également engagée à rendre ses finances publiques (et privées !) solidaires des finances publiques et privées de tous les autres états de la zone euro. En France, nous le savons, nous jouissons d'un système de retraite d'un excellent rendement pour les cotisants, auquel nous sommes très attachés. On s'en souviendra, il s'affirma, à droite comme à gauche, qu'une réforme de ce système de retraites auquel nous tenons était nécessaire en 2003. On s'en souviendra : François Fillon est l'homme qui mena cette réforme, demandée par les règles de la zone Euro, conséquence de l'appartenance à la zone Euro. Il était donc logique que l'Union sache le reconnaître comme un homme d'état capable d'apprécier et affronter les engagements de son pays. Qui donc parmi ces misérables pitres qui envahissent nos écrans au titre de leurs qualités de politicien peut donc en dire autant ? Qui d'autre parmi les hommes politiques français du moment peut alors prétendre participer à la construction européenne ? Jouyet ? Rocard ? Kouchner ? Parlons donc de leurs bilans respectifs plutôt que de leurs postures ! Jouer, singer, déclamer, adhérer n'est pas être ! Avant la création de l'Euro, l'Etat pouvait toujours reporter à l'infini ses engagements financiers, moyennant quelque prime versée à qui consentirait à le financer. Tel n'est plus le cas depuis l'Euro, en des termes négociés douze ans avant la création de l'Euro, validés, eux, par référendum. Et l'une des clés de voûte de l'excellent rendement de notre système de retraites est la caution d'Etat dont il jouit. On le sait par ailleurs, ni Jospin, ni Raffarin ni Villepin, trois grands européens me dit-on, ne s'attachèrent réellement à résorber significativement les déficits publics. François Fillon y parvint. La disgrâce qui l'éloigna du coeur de Jacques Chirac est ici aux yeux de tous les européens son meilleur titre de gloire.Qui alors pouvait douter que François Fillon serait le premier Premier Ministre de Nicolas Sarkozy alors même que de l'aveu même des auteurs de la réforme de 2003, le couvert serait à remettre pour 2008 ? Depuis l'Euro, l'Etat ne peut plus simplement user de sa souveraineté pour rejeter les questions de financement public au dela de l'horizon des générations lointaines. L'Etat, français, est engagé : vis à vis de ses banquiers, mais ceux-ci ne demanderont toujours qu'à prêter, mais surtout, vis à vis des états voisins. Car emprunter n'est pas gratuit, mais le prix réel de l'emprunt est solidairement partagé par tous. Et c'est pour cette raison que tous les pays de la zone Euro ont leur mot à dire sur toutes les décisions ayant un impact financier prises par les autres pays de la zone Euro. L'Europe pour laquelle nous signerons ce soir sera celle-ci, et nulle autre : au nom du peuple français. Et s'il est un homme en France qui peut prétendre l'incarner, la faire exister, la construire par ses actes et pas seulement par quelques singeries, c'est bien François Fillon. Et je ne m'en réjouis pas.Schopenhauer nous affirme qu'il est impossible de démontrer que quelque chose n'existe pas : ainsi vont les mythes socialistes sur l'Europe : contre l'évidence, nier à toutes forces la valeur des engagements signés, le sens littéral du contrat, prétendre que rien n'est impossible dans l'avenir, que rien ne garantit que les mêmes hommes socialistes avec les mêmes moyens, socialistes ou non, ne réussiront pas demain en ce à quoi ils ont avec constance échoué hier. Lies, darn lies, and socialists.
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A
S'il faut retenir quelque chose de Sun Wu, c'est certainement que la plupart de ceux qui partent en guerre en suivant ses tactiques n'ont pas les moyens de tenir un conflit long, y compris face à des adversaires peu nombreux, mais déterminés et sûrs de leur fait.
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D
L'ALLUSION EST CLAIRE. et c'est tellement vrai!dans mon blog, j'adore faire des citations dans ce genre.si cela vous amuse, allez y jetter un coup d'oeil
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