La lettre volée

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Le retour de Jospin

De mon point de vue, Jospin a franchi hier un grand pas vers une nouvelle candidature à la présidentielle. En invitant les socialistes à exercer un droit d'inventaire sur son propre quinquennat (danus une interview aux Echos), il a doublement bien joué : et d'une il reconnaît qu'il y a bien des raisons à sa défaite et que l'extrême gauche prospère sur les erreurs du PS, et de deux il suggère qu'il s'agit d'un échec collectif et pas personnel (extrait de l'interview : "Et vous-même, où en êtes-vous ? On ne se juge pas soi-même. Je n'appartiens pas à la philosophie du mea culpa." Dieu, que quelq'un l'aide à se décoincer sinon il va encore se tauler !).

Son message a d'ailleurs été bien compris : Hollande a invité à regarder l'avenir, pas le passé (genre ingrat), Jack Lang a suggéré que le bilan ayant été excellent, peut-être fallait-il regarder du côté du candidat ?! L'ambiance est toujours fraternelle au PS.

Sur le fond, et pour suivre le conseil de Yoyo, je reproche aux socialistes période 1995-2002 :

    - d'avoir été infoutus de dénoncer le carcan libéral européen ;
   
    - d'avoir baissé les impôts démagogiquement, donnant à croire que moins d'Etat c'est mieux (Fabius est le premier coupable, mais Yoyo a laissé faire) ;
      
    - spécialement, la suppression de la vignette automobile est idiote deux fois. La première à cause de la critique précédente (baisser les impôts hors de propos c'est laisser croire que l'Etat c'est toujours mal), la deuxième c'est que vraiement c'est à l'encontre de tout ce qui est développement durable. La vignette compensait à peine toute les externalités liées à la voiture individuelle, et freinait la vente de grosses cylindrées. Sans doute pour moi la palme de la mesure la plus démago de la décennie ;
     - sur la Corse, les expérimentations législatives ont coûté cher d'abord parce qu'elles étaient idiotes et ensuite parce qu'elles ont entraîné le départ de Chevènement ;
    - Schramek, directeur du cabinet, aurait dû être viré lorsqu'il s'est pris pour quelqu'un de plus important qu'un ministre (également en publiant un bouquin en plein exercice), en couvrant ses conseillers contre Chevènement.

J'en laisse pour d'autres jours mais c'est déjà pas mal...

En attendant, et pour revenir à Jospin, sa stratégie n'est pas mauvaise, et en terme de blogométrie, il remonte doucement mais régulièrement :



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R
finalement, je crois que c'est Jospin qui a empéché Chevènement d'ëtre au deuxième tour, seul candidat de gauche à pouvoir objectivement gagner au second tour face à la droite. C'est paradoxal mais cest comme pour les municipales ou les legislatives : quand un candidat communiste arrive premier à gauche on perd l'election au deuxième tour ! J'exagère à peine mais si on reprend le programme de Chevènement tout y est : l'importance de l4ecole, la necessité du retour à la "valeur" travail face au capital, la Laicité et les valeurs de la République comme exigence politique et non comme incantation, le lien justice/sécurité et enfin la fameuse note faite à Jospin dès 98 sur la situation dans les quartiers populaires et la necessité de lutter contre les discriminations par une politique d'accès à la citoyenneté.<br /> <br /> tout pour faire de lui le président qu'il nous faudrait aujourd'hui avec l'éthique en plus. En cas de désaveu comme pour Chirac avec les élections partielles ou le référendum, il en aurait tirer les consèquences : ses trois démissions le prouvent !<br /> <br /> salutations citoyennes<br /> <br /> Rachid<br />
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E
ben finalement, je suis pas loin d'être d'accord. je crois que chevènement a peut-être le tort d'être trop autoritaire, ce qui l'isole politiquement, mais que sur le fond et sur l'importance des structures républicaines il avait raison.