La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Pierre Mendès France, Eric Roussel - II

Pour ce qui est des principes, en tout cas politiques, Mendès France a été attaché à jusqu’à la fin de sa vie, avant tout, à une république parlementaire.

C’est un même attachement sacré à la troisième, puis à la quatrième république qui lui feront rejoindre la France libre d’abord, et rejeter la cinquième république ensuite.

Par deux fois au moins, ses choix, guidés par cette conception farouchement républicaine, l’ont coupé d’une place encore plus importante dans l’histoire de notre pays. En 1954 d’abord, l’échec de la Communauté européenne de défense provoquera sa chute et lui sera reprochée par la clique européenne du MRP et d’ailleurs (SFIO, certains radicaux). Même s’il a tenté de faire passer une version modifiée de ce texte, qui inscrivait une défense européenne dans le cadre de l’OTAN, l’impression demeure que ce refus cadre parfaitement avec un rejet de la démarche technocratique, irresponsable, de la construction européenne, à toutes ses étapes.

En 1957, on le retrouve d’ailleurs opposant au traité de Rome. Ensuite, après 1958, il rejette la présidentialisation du régime impulsée par de Gaulle. Mendès France n’a aucune illusion sur les mérites de la quatrième république  et sait les risques de l’instabilité, mais selon lui, de Gaulle est allé trop loin. Après 1958, Mendès France n’est plus jamais à l’aise, au bon endroit, dans les institutions nouvelles : jamais candidat aux présidentielles, quittant le parti radical pour se retrouver au PSU, parti au fonctionnement libertaire et sans complaisance pour cette icône d’un autre temps. En ces temps d’hyper-présidentialisation, on voit bien ce qu’avait de clairvoyant la constante opposition de Mendès France à un pouvoir personnel excessif.

suite après demain, donc...

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