Sentiments mitigés ce matin. Elle a, de mon point de vue, largement dominé le Sarko. Les éditorialistes ce matin crient tous match nul, mais je crois qu'ils doivent se préserver et ne pas fâcher le nouveau locataire de l'Elysée.
Les blogueurs, qui n'ont rien à perdre ou pas grand chose, donnent Ségo assez largement gagnante (Tlön, Pierre Assouline, Carnets de nuit, même What's Next, organe partisan, accorde le nul à Ségolène).
Pourquoi donc sentiments mitigés ? Parce qu'elle a quand même commencé en suggérant que les femmes policières soient raccompagnées chez elles le soir (mais qui raccompagnera les accompagnateurs ?), parce qu'elle a repris de Mitterrand sa formidable arrogance, parce que sur le nucléaire elle est encore imprécise dans ses chiffres, parce que le débat s'est joué hier soir presque entièrement sur le terrain de la droite (sécurité, désendettement). D'ailleurs en écrivant cela j'entends Ségo sur France Inter expliquer que nous sommes dans un pays où il y a trop de bureaucratie.
Bon, il reste que Sarko a annoncé très clairement une société du winner takes it all qui ne laissera pas grand chose aux moins favorisés : bouclier fiscal accru, cynisme absolu (les pauvres devront aller devant la justice pour faire jouer leurs "droit à" (un logement, une crèche, une place à l'école pour un enfant handicapé).
Dernière ligne droite...
mise à jour :
contra : Koz, qui voit Sarko vainqueur (surprise !)
Elle a été, comme moi, navrée par sa candidate et la qualité du débat : le monolecte
Pour Eric Dupin, idéologiquement elle a perdu en se laissant entraîner sur le terrain de l'adversaire (il faut avoir été en Laponie jusqu'à hier pour découvrir que c'est, de toute façon, le problème du PS : il n'a pas d'idées autres que des variantes soft de la pensée libérale d'aujourd'hui).
1. ils ont tous les deux voté Oui2. Tout le monde sait que l'Europe n'apporte que des emm... mais il est interdit de le dire3. Sarko a renoncé dimanche à changer les statuts de la BCE, c'est assez énorme qu'un candidat renie ses promesses avant même d'être élu mais elle ne lui en a même pas fait le reproche : elle sait fort bien que Président(e) de la République française ou pas, l'élu(e) n'aura pas son mot à dire en la matière.Ergo, que des coups à prendre et des positions ultra similaires, donc pas de quoi passer plus de quelques minutes.
K
kévin
03/05/2007 13:59
Encore une fois, je suis déçu par la vision "au ras de la France" des candidats à la présidence. Rien (ou presque sur l'Europe) et rien du tout sur le monde. Triste.<br />
Cet article sur De Defensa vaut à mon avis le détour:<br />
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3948<br />
Kévin<br />
Merci pour le lien. J'explique dans les commentaires les raisons qui font que je pense que SR a "gagné" ce débat. J'essaie d'ailleurs de me placer plutôt du point de vue de la forme.