Jean Bricmont appelle à bloquer Sarkozy

L'homme qui a écrit, avec Alan Sokal, l'hilarant et courageux Impostures intellectuelles (qui d'ailleurs, d'une certaine mesure et ce faisant, a bien contribué à trier ce que mai 1968 a apporté de bien et de mal dans la sphère des idées), se mouille dans un bon papier pro-Ségolène.

Il est sans illusion sur ce qu'elle pourra faire de bien, mais sans illusions non plus sur ce que Sarko pourra faire de mal.

Trois arguments à retenir :

- Sarkozy est le symbole de la réaction et les élites versaillaises du monde entier le plébiscitent ;
- on pourra toujours construire quelque chose à gauche du PS qui saura le pousser vers une action de gauche ;
- il ne faut pas sacraliser son bulletin de vote au point de ne l'utiliser qu'à des causes sanctifiées. A défaut de candidat parfait, il faut choisir le pire et savoir qu'"Il est parfaitement cohérent de voter pour X demain, comme « moindre mal », et de  lutter contre sa politique après-demain."

Comments

[fd]

A l'époque (puisque toi et moi sommes de vieux blogueurs) une nana black écrivait sur mon blog, elle était cadre régional du Modem et disait qu'il y avait dans l'équipe de Bayrou des mecs aussi à
gauche que le NPA. Ce fut un drôle de miroir aux alouettes.

[edgar]

bien d'accord sur l'ambiante déprimante du moment. pour le coup en 2007 j'avais voté bayrou, que je trouvais positionné plus à gauche que ségolène !


et de nombreux billets lui sont consacrés. celui-ci devait être à verser au chapitre hésitations, curiosité intellectuelle et autres aléas marquant définitivement que je ne suis pas un bon
militant.

[fd]

Quand on regarde tes vieux billets, on se rend compt qu'à chaque présidentielle tu auras appelé à voter socialiste dès le premier tour.


Bon à part ça oui, Bricmontus a peut-être contribuer à "trier le bon grain de l'ivraie" sur 68, mais c'est marrant quand même de voir comme la période 1995-2000 fut un lustre béni. On pouvait
lancer des tas de débats intéressants sur le bilan critique mai 68, sur les guerres impériales (au Kosovo), sur l'euro. Tout cela était nouveau à l'époque après le coup de massue libéral asséné à
l'URSS et aux socialismes d'un peu partout. Aujourd'hui tous ces débats sont plombés par la montée de débats fanatiques (sur l'islamophobie, la russophilie etc) et ça ne donne plus envie de se
fourrer dans toutes ces discussions.