La lettre volée

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L'UPR aux européennes, hommage au parti (presque) inconnu

Tout le monde ou presque a entendu parler du petit jeune qui monte sa liste aux européennes avec 3 000 €. De la même façon, les candidatures les plus folkloriques à l'élection présidentielle ont toujours eu les honneurs de la presse.

Pour les Européennes en revanche, il existe un parti qui présentera des listes dans les huit circonscriptions françaises, et qui vient de collecter en ligne plus de 300,000€.

Pourtant, pas une ligne dans la presse nationale, ou presque.

L'UPR, ce parti inconnu, a donc comme programme principal la sortie de l'Union européenne, via l'article 50 des traités européens. La sortie de l'euro en découlerait, bien évidemment. S'ajoute à cela la volonté de renouer avec le programme du Conseil National de La Résistance.

Il s'agit, selon moi, exactement du programme qui convient aux exigences de l'heure.

 

Un commentateur raillait récemment ce programme, balayant son irréalisme désuet.

Je vois pourtant deux avantages principaux à un programme d'une simplicité biblique.


La sortie de l'euro tout d'abord. C'est pour moi la perspective d'en finir avec ce taux de change fixe qu'est la monnaie unique.
 Taux de change fixe à propos duquel un économiste socialiste, boudhiste et polytechnicien, Serge-Christophe Kolm écrivait en 1983 :

"de nombreux textes officiels nationaux et internationaux affirment qu'il faut des parités nominales fixes pour les bonnes conditions dans les échanges internationaux. Sans doute ne voient-ils comme alternative que le flottement pur des monnaies. Mais ces bêtises sont simplement écœurantes, et sanglantes parce qu'elles viennent de gens qui les font passer dans les faits, au prix de millions de chômeurs et d'innombrables misères.

Avec des taux de change nominaux fixes, l'équilibre du commerce extérieur ne peut jamais être maintenu entre pays dont les taux d'inflation diffèrent. S'il est atteint à un moment, immédiatement après les prix relatifs internationaux auront changé. Les biens dans les pays à plus faibles inflation deviennent moins chers par rapport à ceux des autres, et ceux dans les pays à plus forte inflation deviennent relativement plus chers. [...] Si cette différence entre les taux d'inflation est constante, le rapport des prix varie de façon exponentielle, et ces déséquilibres ont une croissance de type semblable. Cette structure n'est pas seulement instable, elle est explosive".


Par ailleurs, la sortie de l'Union européenne permettra, non pas la collectivisation des moyens de production, mais une intervention plus directe de l'état dans l'économie. Il serait possible, en rompant avec l'ultime avatar du traité de Rome, de créer par exemple une entreprise publique dans le secteur solaire, ou de relancer un programme de construction de logement, sans être aussitôt arrêtés par un bureau bruxellois.

Ce n'est pas la panacée et il est bien entendu que si l'euro est une bêtise, ne pas avoir l'euro n'interdit pas de commettre des erreurs économiques. Mais au moins, nos erreurs de demain n'entraîneront-elles pas près d'un demi-milliard d'habitants dans le marasme et la dépression.

 

Bon. Il y a un style UPR que l'on peut trouver outré, avec des slogans et des titres de conférences comparables aux meilleures heures de l'hebdomadaire Marianne, allant jusqu'à un « Les États-Unis sont-ils en train de nazifier l’Occident ? », à propos duquel l'UPR s'était justifié sur son site.

Ceci mis à part, le positionnement général de l'UPR est le seul qui corresponde aux urgences du moment : on suspend le clivage droite/gauche le temps de retrouver les conditions d'un débat démocratique (l'UPR refuse tout débat sur les sujets qui font les délices d'autres partis : sujets dits de société et autres passe-temps qui ont l'avantage de ne pas coûter un euro au gouvernement et faire croire qu'on fait avancer les choses).

Un débat démocratique, c'est à dire un débat qui puisse mener vers des politiques de droite ou de gauche sans se heurter preque immédiatement à des traités qui prévoient jusqu'à la courbure des concombres.

Pour les européennes, il y a d'autres choix, que j'écarte.

Certains appellent à l'abstention, qui est un cadeau aux partis qui sauront mobiliser. De plus, les institutions européennes ne se sentiront pas moins légitimes, mêmes élues avec 30% de participants : le référendum de 2005 ne les a pas fait plier, alors les européennes !

 

D'autres mobilisent pour le Front de gauche. On voit bien leur combat contre les règles les plus libérales du système, pas du tout en revanche de critique contre l'euro, ce qui, à mon sens, est une erreur d'analyse fondamentale (on lira le blog de Descartes pour des critiques régulières de l'incurie générale du Front de gauche, dont la dernière en date).

Même chose pour Nouvelle Donne, les Verts, et les alter-européens en général, qui n'ont pas compris qu'on ne change pas les politiques européennes, ce sont elles qui vous changent - par construction.

Le FN a su se doter d'une vraie réflexion sur l'économie, et on trouve avec quelqu'un comme Florian Philippot, sur ce sujet, un quasi sans-faute. Il reste que le parti est une accumulation de strates dont les plus récentes cachent mal la persistance de penseurs identitaires tels qu'un Gollnisch. Même parmi les arrivés récents, Robert Ménard a l'air connecté aux couches les plus sordides de ce parti. D'où, au passage, une gêne pour DLR, qui a soutenu Ménard à Béziers. Comme le Front de gauche d'ailleurs, le FN a l'air encore englué dans la défense d'un euro monnaie commune ou autre programme permettant de ménager la chèvre des partisans de l'euro et le chou des opposants (un euro monnaie commune n'a de sens que dans la perspective d'une monnaie unique, sinon c'est un boulet inutile).

Pour le PS, on arrive à une situation quasiment bouffonne, où le gouvernement socialiste jure que l'austérité qu'il applique n'a aucun rapport avec les règles européennes, pendant que le programme du PS européen vise à en finir avec les règles austéritaires européennes (lesquelles ont dû, comme le nuage de Tchernobyl, s'arrêter à nos frontières). A ce niveau de foutage de gueule, atteindre les 10 points serait déjà bien payé.

*

On peut dire que voter UPR est un vote inutile, et qu'il est ridicule de perdre son temps avec un parti voué à des scores faibles. C'est à mon avis un mauvais calcul. D'abord parce que l'abstention est un cadeau au FN. Ensuite parce qu'avec huit circonscriptions, le scrutin est proportionnel et très favorable aux petites listes, qui peuvent espérer des députés à partir d'un seuil bien plus bas qu'aux législatives. Enfin parce qu'il existe certainement un niveau à partir duquel, d'un point de vue médiatique, il deviendra impossible de négliger le parti eurocritique le plus cohérent. Et là est l'essentiel.

Post scriptum : j'ajoute, en réponse à un commentaire, que l'on lit beaucoup de critiques venant de vigilants antifascistes contre François Asselineau, ou, sur un mode moins malveillant, limitant l'UPR à son seul fondateur. Les européennes montrent au contraire que ledit fondateur a su rallier à sa cause des gens aux profils de grande qualité.

Tant qu'a faire, je recopie ici mon commentaire :

"honnêtement, je préfèrerais voter pour un parti assis, ayant su trouver 50% de femmes, avec des dirigeants tous issus de la gauche et qui mènerait une politique sociale. Par exemple un combat contre la finance sans visage (si des antifas attentifs creusaient d'ailleurs un peu ce thème de la finance sans visage, on pourrait trouver matière à s'alarmer d'ailleurs...)

Je note au passage que les vigilants de Mediapart qui vitupèrent asselineau parce qu'il a travailllé dans les cabinets juppé, pasqua ou raffarin n'ont jamais songé à interdire un meeting de juppé, pasqua ou raffarin. On ne les voit pas non plus pour protester contre les passages médias multiples et répétés de marine le pen ou florian philippot, ni non plus bloquer leurs meetings...

Un ami m'a dit aussi trouver l'histoire de france façon asselineau vieillotte. c'est un peu vrai que ça sent le Lavisse. Mais est-ce pire que le manuel d'histoire franco-allemand qui comprend un chapitre décrivant les "fondements antiques de l'histoire européenne" ?

Il faut voir que asselineau était facile à caricaturer quand il était seul. Il a quand même le mérite d'avoir su se rallier un ancien colonel de l'armée de l'air plutôt proche du front de gauche, ou un ancien cadre de la BCE - pour ne citer que quelques-unes de ses recrues.

Pour la féminisation, il y a des femmes sur les listes upr aux européennes, je ne doute pas qu'elles prendront leur place dans les cadres de l'upr.

j'ai tout à fait conscience du fait que voter upr est un vote improbable quand on découvre ce parti. je crois aussi que nous vivons des temps désarmants, où les "grands" partis ont l'air décidés à faire comme si tout allait spontanément bien se passer, alors même que nous allons dans le mur." Aucun choix n'est alors facile.

 


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A
Superbe article que je découvre sur le tard... Cependant, je n'en changerai pas une virgule si je devais le diffuser aujourd'hui 01.05.2015 (UPR : 7693 adhérents). Encore merci !
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N
<br /> Zerba, finalement UPR a concerné 0,35% de l´électorat actif et est passé depuis le 11 mai 2014 de 5000 adhérents à 6200 exactement le 11 octobre. Aujourd´hui<br /> mercredi 22 octobre, il compte 6245 personnes.<br />
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T
<br /> @catherine asquier : votre intuition est bonne, vous ne savez pas à quel point elle l'est<br />
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N
<br /> Passages UPR par les télévisions généralistes, du 10 mai au 16 mai 2014: 0 heure 0 minute 0 seconde<br /> <br /> <br /> Sur les radios nationales: 0 heure 1 minute 30 secondes<br /> <br /> <br /> Du 17 mai au 23 mai 2014, par les télévisions généralistes: 0 heure 0 minute 0 seconde<br /> <br /> <br /> Par radiodiffusions nationales: 0 heure 9 minutes 38 secondes<br /> <br /> <br /> Par émissions d´information en continu: 0 heure 19 minutes 17 secondes.<br /> <br /> <br /> C´est à peu près tout. Vous retrouverez les détails de répartition de l´espace de temps accordé par les diffuseurs d´info sur le site du Conseil Supérieur de l´Audiovisuel.<br />
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G
<br /> à zerba : Ne vous est-il pas parvenu à l'esprit que l'on puisse militer et cotiser à l'Union Populaire Républicaine pour sa campagne et son adhésion de membre et aussi donner des sommes au<br /> Secours Populaire après y avoir milité pendant quelques années ?<br />
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Z
<br /> Ben ce groupusule n'a pas su convaincre avec son 0,1 % d'électeurs inscrits sur l'ensemble de ses 8 listes ayant couverte tout le pays.<br /> <br /> <br /> Un groupe fantoche !<br /> <br /> <br /> 300 000 euros jetés par la fenêtre alors qu'il y a des gens qui crèvent de faim, une honte !<br />
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N
<br /> UPR est un parti "divers". On prévoit seulement 4% de voix dans cette catégorie. L´abstention est prévue être majoritaire, environ 60%. Le nombre d´électeurs = 44, 6 millions. UPR compte environ<br /> 5 000 adhérents. Supposons obtenir 10 000 voix sur 17 840 000, ce sera 1 voix pour 1784. Avec 20 000 voix ce serait une voix pour 900 soite 0,1 % voix. Si les abstentionnistes se mobilisaient<br /> pour dire leur NON franc et clair avec UPR, les abstentionnistes auraient pour la première fois de l´histoire pris la peau de l´ours.<br />
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N
<br /> J´ai écouté Alliance Écologie Indépendante, seul parti "vert" intéressant sur toute la palette et j´ai écouté Démocratie réelle qui pointe la cause des causes: La mauvaise Constitution. J´ai<br /> aussi consulté la profession de foi Lutte ouvrière et Debout la France. J´en reviens quand même à UPR. Il faut commencer par notre retrait juridique de la construction pour changer la donne. Même<br /> si la cause de la cause de cette construction se trouve dans le milieu apatride du Grand capital, c´est-à-dire autant en France qu´à Washington, à Londres, à Bonn, à Milan... Ce serait si bien de<br /> faire corps en France, comme UPR fait corps sur la scène internationale avec IPU et EPAM<br /> <br /> <br /> https://scontent-a-fra.xx.fbcdn.net/hphotos-ash3/t1.0-9/q71/s720x720/10155638_1382568308691619_5523727971452870773_n.jpg<br /> <br /> <br /> Pour imprimer chacun son bulletin de vote convenant à sa circonscription il faut passer par ce lien<br /> http://www.upr.fr/actualite/france/reponses-aux-questions-posees-electeurs-les-professions-foi-les-bulletins-vote<br />
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N
<br /> SUITE ET FIN <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> In commenting on proposal believe it is important that French be given credit for making a conscious and far reaching effort to advance Franco-German rapprochement and European integration<br /> generally. On the other hand, it is too early for us to give proposal our approval because of the possible cartel aspect and known previous French efforts to secure detailed control over<br /> investment policies and management of Ruhr coal and steel industry, and certainly until we know about the character and the details of the scheme. British reaction has not yet developed but<br /> believe it is apt to be somewhat cautious." Foreign relations of the United States, 1950. Western Europe Volume III <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> FA peut jeter sa copie à la poubelle. Et pour le fun une dernière citation à propos du lobby pro-européen qui n’a pas réussi à faire changer de position des personnalités<br /> françaises : <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> "Between the initial, narrow ECSC deal and the much more extensive EEC, literally no major French actors shifted their policy preferences in response to<br /> supranationalobbyingCraig Parsons, Showing Ideas as Causes : The Origins of the European Union"  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Asselineau et son UPR c’est juste de la PROPAGANDE et de la manipulation consistant à faire semblant d’être différent et novateur pour mieux nous vendre des produits<br /> périmés. <br />
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N
<br /> SUITE <br /> <br /> <br /> Les deux pays uniraient leurs économies, leurs parlements et confondraient leur nationalité. Ainsi serait constitué l’embryon d’une Europe unie. Gerbet, « La genèse du plan<br /> Schuman. Des origines à la déclaration du 9 mai 1950 »<br /> <br /> <br /> Petite devinette, qui a proposé en 1946 de mutualiser le charbon entre les nations européennes : <br /> <br /> <br /> "Placer sous autorité internationale l’immense arsenal de la Ruhr, non point pour priver les populations allemandes de ce dont elles ont besoin, mais pour répartir entre elles et entre<br /> les nations voisines le charbon nécessaire à la vie économique de tous."  <br /> <br /> <br /> Les américains ? Schuman ? Monnet ? Des fédéralistes ? La CIA ? Non ! C’était de Gaulle ! Il n’était pas opposé à une telle mutualisation du charbon. Ce qui le<br /> préoccupait c’était l’Allemagne, il était pour une mutualisation à condition que l’État allemand ne soit pas reconstitué, c’est-à-dire en gardant de petites entités allemandes. Et il y a des<br /> tonnes d’autres exemples : <br /> <br /> <br /> Au cours de sa première session d’août 1949, l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe se préoccupa du problème. Plusieurs délégués intervinrent à ce sujet. M, Edouard Bonnefous, président<br /> de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, déclara le 23 août devant l’Assemblée européenne : « Les différents pays devraient, malgré leur répugnance,<br /> consentir à mettre en commun leurs ressources naturelles avec une administration internationale commune... Il faut choisir une industrie fondamentale pour faire éclater sur un point capital les<br /> frontières nationales et les souverainetés étatiques. Tout conseille de choisir l’industrie du charbon ». Un autre délégué français, M. André Philip, soutint ce point de vue et affirma<br /> que cette internationalisation devrait s’appliquer non seulement au charbon, mais à l’acier. Le lendemain, M. Lee, délégué travailliste britannique, citait une brochure de son compatriote<br /> conservateur M. Boothby, dans laquelle celui-ci avait écrit : « II n’y a qu’une solution au problème des industries lourdes de l’Europe occidentale, c’est d’internationaliser<br /> l’ensemble » et avait préconisé « l’intégration des industries du char bon, du fer et de l’acier de la Ruhr, de la Grande-Bretagne, de la Belgique, du Luxembourg et de la Lorraine sous<br /> la direction suprême d’une autorité supranationale ». Gerbet, « La genèse du plan Schuman. Des origines à la déclaration du 9 mai 1950 » Et je ne parle même pas des projets Fritalux et autres qui étaient des tentatives françaises. <br /> <br /> <br /> "et qu’elle avait acquis un tel poids dans l’appareil d’État français que Robert Schuman savait qu’il ne risquait pas d’être démissionné d’office après une telle incartade."  <br /> <br /> <br /> C’est le contraire, Schuman jouait plutôt son va-tout sur ce plan : <br /> <br /> <br /> Pierre Uri stressed the crucial part played by Bernard Clappier. The latter realized that Schuman’s career to date had been undistinguished, the the government was about to fall, and that Schuman<br /> might not keep his portfolio in a future cabinet. The plan would either sink or save the foreign minister A. W. Lovett, « The United States and the Schuman Plan. A Study in French Diplomacy<br /> 1950-1952 » <br /> <br /> <br /> "- C’est Jean Monnet qui a transmis à Robert Schuman, [...] le fameux projet de « Déclaration » qui avait dû être rédigé selon les instructions du Département américain"  <br /> <br /> <br /> "- Elle était nécessairement le résultat d’instructions, méditées de longue date, émanant de Washington, dont Jean Monnet était l’agent traitant. " <br /> <br /> <br /> Tout ce que j’ai avancé jusqu’à maintenant est suffisant pour rejeter cette conclusion puisque les français avaient eux mêmes des raisons de faire un tel plan et puisque Jean Monnet n’a pas été à<br /> la botte des américains. Mais j’ai des preuves encore plus redoutables qui sont deux câbles classés »top secret« envoyés par le secrétaire d’État Acheson :  Cable du 9 mai 1950 :EFFORTS BY THE UNITED STATES TO ASSURE THE SUCCESSFUL NEGOTIATION OF THE SCHUMAN PLAN FOR A<br /> EUROPEAN COAL AND STEEL COMMUNITY396.1 LO/5-950 : Telegram <br /> The Secretary of State to the Acting Secretary of State.TOP SECRET NIACT PARIS, May 9, 1950—1 p. m.2187. Eyes only from the<br /> Secretary for the Under Secretary.1 No distribution.<br /> <br /> <br /> From conversation since my arrival,2 I believe.it possible that tomorrow, or soon afterward, French Government may propose important approaches toward Germany in economic field. Our<br /> information is limited. We have not been consulted or involved in the proposals, if made, in any way. : In fact the matter may be in embryonic stage in French minds. As of tonight, it is in<br /> secret stage, and you must so regard this message, prior to Cabinet consideration and it may not materialize at all.3 This wire is to alert you for these reasons : the proposal, if<br /> made, may have very considerable possibilities. It may -be very controversial. At this stage the United States would express great interest that judgment. I would not bother President until<br /> the news breaks or we advise you that it will., Then President should be warned to await further information before comment.Executive Branch should be advised to<br /> withhold comment. Chairmen of Foreign Committees should be similarly advised. ACHESON<br /> <br /> <br /> Later the same day, Acheson informed Webb in telegram Actel 1, 4 p. m., not printed, that he had just learned that the French Cabinet had approved the proposal that<br /> morning and that Robert Schuman, French Minister of Foreign Affairs, was planning to make an announcemint during the afternoon. Acheson suggested that Webb follow the course outlined in his<br /> telegram 2187 as soon as possible » Cable du 10 mai 1950:396.1 LO/5-1050 : Telegram The Secretary of State to the Acting Secretary of State.TOP SECRET NIACT PARIS, May 10, 1950—11 a. m.Secto 211. For President and Webb from Acheson. French proposal for closer association of French and German coal and steel industries has created deep impression and wide<br /> speculation. Important that all should realize that this was put forward entirely on French initiative and that Schuman did no more than to mention it to quite casually and in such general terms<br /> prior to the announcement that I was unable by his reference to gauge the full significance of the proposal. McCloy who has close relations with Monnet was invited to talk with Monnet in greater<br /> detail about the proposal which he did on the night before the announcement and his talks with Monnet prompted my warning cable to you.3 It is evident that Monnet has been the mainspring of this<br /> proposal but he has acted in close co-operation with Schuman, Pleven and Mayer.4 Monnet most anxious that this proposal be accepted as a significant far-reaching effort not only toward<br /> Franco-German understanding but European federation and not viewed as an expedient or trick by which France could gain any particular advantage on the continent. French Government also at pains<br /> to emphasize that this does not take on the aspects of a grand cartel. There is a real transfer of sovereignty involved, and full publicity of all operations of the high authority contemplated.<br /> Just how allocations and pricing are to be handled in such a way as to avoid the vices of monopoly control not clear but French emphasize that their intentions are honorable and these elements<br /> must depend on course of negotiations. In commenting on proposal believe it is important that French be given credit for making a<br /> conscious and far reaching eff<br />
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