La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

L'Europe ne peut accueillir toute la misère du monde...

...les vingt années écoulées ont été marquées par le développement d’une réglementation européenne sur l’entrée et le séjour des migrants fondée sur une vision purement sécuritaire. […] Les conséquences de cette politique d’ inhospitalité sont tout simplement tragiques et souvent criminelles : des milliers de morts en Méditerranée, dans l’Atlantique, ou au milieu du désert et, pour les candidats à l’exil, jamais découragés, des trajets toujours plus longs et dangereux, nos pratiques de rejets encourageant les filières mafieuses à s’engouffrer dans cette nouvelle manne de la traite des êtres humains. A l’intérieur de l’Union européenne, ces législations fragilisent partout le respect des droits et des libertés de tous, en contribuant à renforcer une vision fantasmatique de l’immigration, un repli frileux sur soi et la peur de l’autre...

C'est Michel Rocard qui a ainsi dénoncé la politique européenne en matière d'immigration "fondée sur une vision purement sécuritaire" (cité dans le Libé du jour).

J'entendais, au moment de l'évacuation de la "jungle" de Calais, un décérébré quelconque dire à la radio que la solution passait par une politique européenne d'immigration. Comme si, par la seule grâce de sa nature européenne, l'Union allait transformer les barrières en ponts et les murs en passages. Bien au contraire, l'Union permet aux gouvernements nationaux de faire passer les mesures les plus répressives dans l'opacité des interminables procédures communautaires.


dédié à Maître Eolas, dont je n'ai pas souvenir qu'il ait consacré un billet à la vision purement sécuritaire de la réglementation européenne sur les migrants. Il ne connaît d'ailleurs pas Frontex, comme la presse française qui persiste à n'en rien dire.
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G
<br /> Plus intéressant encore que Frontex, les accords plus ou moins secrets passés entre gouvernements extra-européens et Europe sur l'immigration.<br /> <br /> Prenons le cas de la Turquie : l'Europe n'impose officiellement aucune formalité aux turcs résidents réguliers en Europe.<br /> <br /> Mais, curieusement, l'état turc devient de plus en plus procédurier avec ceux de ses citoyens trop longtemps absents de leur pays et leur impose diverses formalités exigeant évidemment un retour au<br /> pays : pour une semaine, un mois, et donc, un re-passage aux frontières, avec tout ce que cela implique de contrôles procéduriers et hors juridictions ordinaires.<br /> <br /> Quiconque s'intéressera au sujet prendre le temps d'en discuter avec le petit vendeur de kebab de son quartier : fort heureusement, ces communautés sont soudées, disposent de l'aide de leurs<br /> employeurs, possèdent leurs propres avocats pour mutualiser les frais de justice (pour obtenir le retour au collège d'un enfant retenu par les douanes, si fréquent fin août, curieusement)<br /> <br /> <br />
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