La lettre volée

Notes et idées : Politique, Bandes dessinées, Polars, Media, Actualité, Europe...

Lisez donc la fêlure...

Regardez dans la fêlure est un blog que j'ai trouvé récemment (cité je crois par Eric Mainville, mais sans garantie).

C'est intéressant, bien écrit, sensible. L'auteur s'annonce comme écrivain, a flirté avec l'extrême-droite en une période de déprime mais écrit aujourd'hui ça :


..Ce soir de février 2006, pour la première fois de ma vie, j’ai failli me battre. A côté de moi, un petit con se moquait des rabbanim en prière. L’un de mes compères du groupe modéré auquel j’appartenais a heureusement retenu mon bras. Il me surveillait du coin de l’œil, me sachant chatouilleux sur le sujet. C’était après le discours d’Odile B*****, Chantal S****, Gol***** et consorts, par moins cinq ou moins six degrés, sur la place Maubert, entourés de policiers de différents services. C’est à ce moment que j’ai réalisé, sonné, dans quel engrenage j’étais entré. Je suis parti, j’ai envoyé des mails aux membres du groupe leur disant que je me désolidarisais complètement de la chose, alors qu’eux allaient manifestement continuer de pénétrer les remugles de ces mouvements bien plus loin que moi....

Il raconte aussi sa désillusion après avoir participé à la campagne de Bayrou. Peu après, il enfonce le clou :

Nous vivons dans le consensus mou. Toute cette campagne s’est faite à droite, que ce soit pour Bayrou, pour Sarkozy ou pour Royal. Ce n’est pas sain. Comme il est particulièrement malsain pour la démocratie que quelqu’un qui s’en réclame déclare partout que Nicolas Sarkozy représente un danger pour la France et n’appelle pas explicitement à voter pour sa concurrente du deuxième tour, tout en s’effaçant sur la pointe des pieds pour ne pas perturber le bon déroulement du scrutin.
Il conclut ce même billet en des termes alarmistes mais à considérer sérieusement. Même s'il n'évoque que le verrouillage du Modem (pour d'autres billets désillusionnés aller voir chez Farid Taha ou Lancelot), on peut étendre ses réflexions à d'autres partis. Faute de retrouver des thèmes en prise directe avec la réalité, en continuant la politique à coup de slogans creux, on court de grands risques :

Ne nous y trompons pas, ce qui se déroule là n’est pas du tout anodin. C’était la dernière tentative de redonner de l’espoir dans la politique. Beaucoup y ont cru et s’y sont perdus. Quelles vont être les réactions aux élections municipales de l’an prochain, je ne suis pas devin. Mais il est une chose dont je suis sûr, c’est que l’extrémisme qui avait perdu de sa superbe ces derniers temps peut facilement se refaire la cerise dès 2008. Il semble que l’électrochoc de l’élection présidentielle de 2002, avec l’arrivée du Front national au deuxième tour, n’a servi de rien.







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F
A Monsieur fayard,Comme je ne savais comment répondre ici, je l'ai fait modestement sur mon blog.Bien cordialement.
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F
Bonjour à tous et merci pour ce billet.Je pense qu'il y a une interpréêtation erronée de mes propos (j'ai d'ailleurs effacé la note sur l'extrême-droite pour des raisons de sécurité personnelle.) Je ne perds pas mesillusions, j'en ai même encore beaucoup. Mes illusions, mes rêves sont peut-être la source de tant de ressentiment envers cette classe politique qui déçoit, déchoit et finalement énerve au point qu'on peut en arriver à des extrémités pas très jolies. Je pense que nous sommes à la veille d'évènements difficiles à quantifier, car je n'ai pas le quart du millième du talent de Grosser, dont l portée sera autrement plus grave que les quelques lignes que j'aligne journellement.Bien cordialement.
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E
qui se hasarde donc à tenter une "fragile pensée positive ?"en attendant, fontenelle est l'un des seuls à avoir réagi un peu vivement à la suppression de l'impôt de bourse (260 M€ de recettes fiscales offertes, certes à des gens dans le besoin...)
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J
Ben non c'est sinistrose à tous les étages ! Ne restent dans l'héxagone que le Chef et les Mécontents qui l'interpellent. C'est pourquoi j'ai infiniment plus de reconnaissance dans le contexte actuel envers ceux qui se hasardent encore à tenter de développer une fragile pensée positive plutôt qu'aux Sébastien Fontenelle, Jean-Louis Murat et autres spécialistes nous éclaboussant de leur talent mis au service d'une surenchère consistant à tirer en rafale sur tout ce qui ne leur sied pas totalement.
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O
J'espère bien que tu me reconnais quasiment à la première ligne... (sinon, à quoi ça servirait tout ça ?)
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E
En commentaire chez lui je lui ai demandé s'il pensait que l'ambiance était meilleure chez ségolène...je t'avais reconnu en tout cas tranquilolivier !
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O
Au sujet des nombreux désillusionnés :Le problème, c'est qu'on a toujours raison d'afficher sa désillusion. Et quand on a toujours raison de faire quelque chose, c'est peut-être qu'on n'a pas tant raison que cela... de s'y livrer.
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